Ainsi s’en va Annie Girardot (1931-2011)

Posté par MpM, le 28 février 2011, dans Films, In memoriam, Personnalités, célébrités, stars.

Annie GirardotLes témoignages affluent suite à la disparition d'Annie Girardot. Pour Line Renaud, c'était "un monument du cinéma français, une immense actrice, très instinctive et toujours juste". Elle se souvient avec émotion et humour du film qu'elles avaient tourné ensemble en 1995, Les filles du Lido. "Depuis, on se surnommait Les Gourdasses en souvenir du tournage."

Mireille Darc ne tarit pas d'éloges : "Annie était une très, très grande. Jouer avec elle était un éblouissement. Elle était étonnante. Elle aimait la vie. Annie était une femme de coeur et était généreuse. Pour moi, c'était plus qu'un modèle sur le plan artistique. Annie pouvait incarner tous les rôles. En Italie, j'ai habité chez elle. C'était quelqu'un d'extraordinaire qui dévorait la vie."

Quant à Bertrand Blier, il se dit "sous le choc". "Les Français s'en souviennent comme d'une actrice qui avait joué dans beaucoup de comédies, elle avait pris un virage très populaire après Rocco et ses frères. Mais elle était pleine d'émotion et de souffrance. Elle craquait facilement, comme sur la scène des César".

En 1996, l'actrice avait en effet suscité une violente émotion en recevant le César du meilleur second rôle féminin pour sa composition dans Les Misérables de Claude Lelouch, après une longue absence des écrans. En pleurs,  elle avait lancé au public : "Je ne sais pas si j'ai manqué au cinéma français mais à moi, le cinéma français a manqué follement... éperdument... douloureusement. (...) Et votre témoignage, votre amour me font penser que peut-être, je dis bien peut-être, je ne suis pas encore tout à fait morte."

Après cela, elle a continué à tourner (Ceci est mon corps de Rodolphe Marconi, La pianiste puis Caché de Michael Haneke, C'est beau une ville la nuit de Richard Bohringer...) jusqu'à ce que la maladie d'Alzheimer ne la rattrape. En 2008, elle apparaît une dernière fois dans le documentaire de Nicolas Baulieu Ainsi va la vie où elle délivre un message d'adieu à la fois sobre et poignant.

Elle voulait que l'on se souvienne à sa place des films qu'elle avait tournés, si nombreux, et avec de si prestigieux réalisateurs : Marcel Carné, Marc Allégret, Marco Ferreri, Luchino Visconti, Jean Delannoy, Mario Monicelli, Philippe de Broca, Michel Audiard, Luigi Comencini, Claude Lelouch, Bertrand Blier, Michael Haneke... Et bien sûr, certains de ses personnages sont entrés depuis longtemps dans le panthéon du cinéma. A commencer par Nadia, la prostituée de Rocco et ses frères, aux côtés d'Alain Delon et surtout de Renato Salvatori, celui qui allait devenir le grand amour sa vie.

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