Park Chan-Wook a tourné le 1er film de cinéma avec un iPhone

Posté par MpM, le 17 janvier 2011

Si les termes "cinéma" et "iPhone" peuvent sembler antinomiques, le réalisateur sud-coréen Park Chan-Wook (Old Boy) a pourtant réalisé un moyen-métrage de 30 minutes avec le célèbre smartphone d'Apple. Night fishing (Pêche de nuit) a été tourné en dix jours, pour un budget de 102 734 euros, et avec une équipe de 80 personnes. Selon le cinéaste, "il possède la même résolution d'image qu'un film tourné avec des caméras traditionnelles".

"Les nouvelles technologies sont souvent sources de merveilles et de fonctions utiles. Les essayer fait partie du jeu, a déclaré Park Chan-Wook lors de la première du film qui sera diffusé dans dix salles sud-coréennes à partir du 27 janvier. "C'était une expérience très différente que de tourner un film traditionnel, méticuleusement préparé. Mais même des scènes tournées simplement et de manière spontanée révélaient des surprises".

Concrètement, chaque scène a été tournée avec deux iPhone afin d'obtenir des angles différents. Les personnes présentes sur le plateau pouvaient également filmer avec leur propre téléphone et proposer ensuite leurs plans au réalisateur.

On a hâte de voir le résultat pour juger de l'avenir de l'iPhone en tant que caméra "professionnelle"... et s'assurer que Park Chan-Wook n'a pas tout simplement cédé à l'envie d'un bon coup de pub. Heureusement, le réalisateur a tempéré l'importance de l'objet par rapport au film lui-même : "Tourner un film avec un téléphone multifonction peut susciter de l'intérêt sur le moment, mais au final, ce sont l'histoire et les acteurs sur l'écran qui sont les plus importants", a-t-il assuré.

En attendant de découvrir Night fishing, on peut se consoler en allant jeter un oeil à la sélection officielle des 50 films en compétition pour le Mobile Film Festival 2011. 50 films d'une minute tournés eux-aussi avec un téléphone portable.

Patrice Leconte ne compte pas prendre sa retraite cette année

Posté par Claire Fayau, le 17 janvier 2011


Le samedi 8 janvier, Patrice Leconte était le Grand témoin de l'Université populaire du Musée du Quai Branly. Le cinéaste s'est fort gentiment prêté au jeu des questions et réponses lors d'une rencontre animée par Hubert Prolongeau.

Celui qui se définit comme "vulgairement , une bonne gagneuse", fringant sexagénaire, nous a raconté son parcours, ses passions, et ses projets. En attendant de pouvoir lire l'intégralité des deux heures d'entretien sur le site de l'université du Quai Branly, Ecran Noir vous propose quelques morceaux choisis de cet entretien.

Patrice Leconte va-t-il prendre sa retraite?

Cette année, Leconte sera partout : d'abord il signe un livre d'entretiens J'arrête le cinéma qui paraîtra au printemps, et un mois après, il sort son dernier film, Voir  La Mer (il a aussi écrit le scénario). Rassurons- nous : le livre se termine sur "son envie de continuer le cinéma".

"Un petit film, Voir la mer, m'a redonné le goût du cinéma ". Le casting réunit Clément Sibony, Nicolas Giraud et Pauline Lefèvre (la présentatrice météo du Grand Journal qui a coupé ses cheveux pour l'occasion). Il s'attaque aussi à l'animation, avec  son adaptation du best-seller de Jean Teulé , Le  magasin des suicides. Et  un autre roman signé Leconte devrait  se trouver dans toutes les bonnes librairies : Riva Bella (Albin Michel). "J'aime l'idée d'être productif " : la retraite , ce n'est donc pas pour tout de suite !

Leconte l'éclectique

Des Bronzés à La Fille sur le pont, de Dogora à  La veuve de Saint -Pierre en passant par Ridicule, la diversité de ses films lui convient, mais il affirme que "(son) éclectisme lui a joué des tours". Mais la bande dessinée (certaines de ses planches sont actuellement présentées au Musée de la Bande dessinée d'Angoulême dans l'exposition "Parodies"), c'est une page tournée. Il n'en fera plus. À propos de son  film d'animation, Le  magasin des suicides,  il livre  à l'auditoire un "scoop" : "le film ne sera pas en  3D , mais en  2D relief", un procédé unique.

Les bons mots de Monsieur Leconte

- "Si le cinéaste ronronne, le public s'endort !"

- "J'adore entreprendre des choses avec incertitude."

- " Tous les films que j'ai fait, j'y ai toujours cru."

- "Je ne picole pas , je ne me drogue pas."

- À propos de l'IDHEC: "je  m'y suis ennuyé comme un rat."

- "Je suis Scorpion, mais je suis surtout caméléon."

- "Il faut que les films coûtent ce qu'ils doivent coûter."

- À propos de Jean Rochefort : "Il a ce goût du déraisonnable. il a conservé un grain de folie."

- À propos du public : "Le public se trompe rarement. Non , le public n'a jamais tort... un Film qui ne touche pas les gens n'est pas réussi. "




Les Golden Globes, entre vannes et vernis

Posté par Sarah, le 17 janvier 2011

La 68ème cérémonie des Golden Globes s'est déroulée dans la nuit de dimanche 16 au lundi 17 janvier (heure française) au Hilton de Los Angeles, en Californie. L'humoriste britannique Ricky Gervais a présenté la cérémonie. Par intermittence, car il fut absent durant presqu'une heure suite à une blague sur les scientologues lors d'une présentation d'I Love you Philip Morris : "un film dans lequel deux acteurs hétérosexuels font semblant d'être gays. C'est tout le contraire de certains scientologues connus", avant d'ajouter que ses avocats l'avaient aidé à formuler cette phrase. Autre moment de bravoure de l'humoriste : il a regretté que Sex and the City 2 n'ait pas été nommé dans la catégorie meilleurs effets spéciaux pour... avoir photoshoppé l'affiche du film !

La salle était pleine, les robes de soirée plutôt sages (avec la palme du mauvais goût pour Helena Bonham Carter) et tout le gratin du cinéma hollywoodien était présent malgré les accusations de corruption qui entachent les électeurs du prix (voir actualité du 15 janvier). Il faut dire que la cérémonie est télédiffusée et assure un maximum de publicité aux stars : Steven Spielberg, Jane Fonda, Annette Bening, Warren Beatty, Johnny Depp, Angelina Jolie, Brad Pitt, Nicole Kidman... ils étaient tous là. Même la jeune génération= Andrew Garfield, Robert Pattinson, Jesse Eisenberg, Mila Kunis, . Et un intrus : Justin Bieber, qui, malgré sa blessure sur le tournage d'un épisode de la série Les Experts, à réussi à venir sain et sauf, mèche impeccable. de quoi lancer la promo de son film-concert en 3D.

Mais le moment le plus hollywoodien était sans doute le come-back de Michael Douglas, pour sa première apparition publique depuis son combat - couronné de succès - contre un cancer de la gorge. "Je suis tellement heureux de pouvoir sortir. C'est mon premier événement public depuis ma maladie et c'est un moment très spécial pour moi", a-t-il déclaré. Il a aussi pointé avec une pointe d'ironie qu'il n'était pas sûr que la standing ovation était dédiée simplement à son talent...

Le film qui a reçu le plus de récompenses reste sans conteste The Social Network de David Fincher, qui a reçu 4 Golden Globes, dont celui du meilleur film dramatique et du meilleur réalisateur. Natalie Portman a marqué avec son rire un peu crétin.Elle est apparue très émue et, enceinte de plusieurs mois, elle a aussi remercié son compagnon (et futur papa), qui est l'auteur de la chorégraphie de Black Swan.

Un prix qui était aussi annoncé est celui que Robert De Niro a reçu pour l'ensemble de sa carrière, le prix Cecil DeMille. Il l'a accepté avec émotion de la part de Matt Damon (l'acteur a joué chez Scorsese, comme De Niro mais surtout pour le réalisateur De Niro dans Raisons d'Etat) : "Je sais qu'il ne se passera pas beaucoup de temps avant que Matt Damon ne reçoive son propre prix Cecil B. DeMille". Rappelons que l'an dernier aux Golden Globes, De Niro, futur président du jury du festival de Cannes, remettait ce même prix au grand réalisateur Martin Scorsese.

L'équipe de Carlos a reçu le prix du meilleur téléfilm. Olivier Assayas, le réalisateur, était entouré de toute son équipe, et était visiblement très content d'être là. "Pendant très longtemps on a eu un peu peur de montrer les années 70 à l'écran. C'était une décennie de passions, de violence, qui semblait extrémiste", observait le producteur Daniel Leconte. "Mais aujourd'hui, la perspective du temps fait qu'on peut l'aborder de façon libre, sans préjugés" a-t-il ajouté.

Mais que valent les Golden Globes finalement. En 1999 Sharon Stone a envoyé une montre de luxe et gagna pour son rôle dans La Muse, en 1981 à l'actrice Pia Zadora, après une invitation de son riche mari producteur à Las Vegas (le scandale poussa la chaîne CBS à rompre son contrat de diffusion), fut nommée. Cette année, c'est la nomination de Johnny Depp et d'Angelina Jolie pour leurs performances dans The Tourist, échec critique et commercial, qui a surpris.

Laissons à Ricky Gervais le mot de la fin : "Je voudrais anéantir cette rumeur ridicule selon laquelle la seule raison pour laquelle l'Association de la Presse étrangère d'Hollywood a nommé The Tourist est pour passer du temps avec Johnny Depp et Angelina Jolie. C'est n'importe quoi. Ce n'est pas la seule raison. Ils ont aussi reçu des pots de vin", a ainsi plaisanté l'acteur.