L’instant Court : the Green Hornet réalisé par Aurélien Poitrimoult

Posté par kristofy, le 14 janvier 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Electrobank réalisé par Spike Jonze, avec Sofia Coppola, voici l’instant Court n° 15.

Alors qu’Hollywood ne cesse d’exploiter sans vergogne les super-héros (plusieurs versions de Superman, Batman, Hulk…), il y en avait un dont le projet d’adaptation au cinéma était dans les cartons depuis plusieurs années : le Frelon vert.

Tout d'abord créé sous forme de feuilleton radiophonique, The Green Hornet est devenu par la suiteune série télévisée avec Van Williams et Bruce Lee en justiciers masqués, diffusée en 1966-1967 aux Etats-Unis et en 1986 en France. Le film est enfin arrivé dans nos salles de cinéma cette semaine, avec aux manettes le français Michel Gondry.

Dans l’ombre, un autre Français avait déjà travaillé sur ces héros qu’il voulait voir sur écran…

Voila donc le court-métrage The Green Hornet réalisé par Aurélien Poitrimoult. Ce film est à la fois un court et un pilote, il a en apparence une dynamique à l’américaine alors qu’il a été réalisé à Paris avec peu de moyens et beaucoup de motivation.

Le réalisateur Aurélien Poitrimoult nous raconte cette expérience :

Ecran Noir : Votre expérience est surtout celle d’assistant-réalisateur, quelles sont les particularités de ce poste méconnu ?

the green hornetAurélien Poitrimoult : J'ai travaillé pendant huit ans comme 1er assistant surtout auprès de Jean-Luc Godard. C'est un métier qui pourrait être comparé à la courroie de transmission dans un moteur. Le 1er assistant doit transmettre les volontés du réalisateur au reste de l'équipe. Ce sont sur des tournages que j'ai rencontré les personnes qui m'aidèrent par la suite à faire le Frelon Vert. J'ai travaillé sur des films aussi différents que : La chambre des officiers, Ronin ou les Godard. Comme j'avais des amis dans le domaine de la cascade, on a décidé de travailler ensemble sur un court métrage d'action. Ce fut le point de départ du Frelon.

EN : Avant de préparer votre court-métrage sur The Green Hornet, que connaissiez-vous de la série originale ? Pourquoi avoir choisi de privilégier surtout des scènes d’action plutôt qu’une intrigue plus fouillée avec d’avantage de dialogues ?

AP : J'ai découvert le Frelon Vert avec sa diffusion tardive en France à la fin des années 80. Je m'y suis intéressé car il y avait Bruce Lee dans cette série et que je suis un grand admirateur de son travail. Ce personnage fut créé pour une dramatique radio puis devint un héros de sérials dans les années 40 et enfin fut transformé en série télé par William Dozier qui produisait a cette époque le show Batman et qui voulait faire une série dans la même veine, mais destinée aux adultes. J'aimais le coté polar urbain de la série et le fait que le Frelon et Kato entretenaient le mystère quand à leur relation avec la pègre. Quand j'ai décidé de l'adapter en court métrage, j'ai voulu privilégier l'action car je voulais filmer l'action, c'était mon but principal en faisant ce court. J'ai mis au point une petit intrigue qui reprenait le doute qu'ont les médias sur l'honnêteté du Frelon et j'ai mis au point avec Manu Lanzi et Patrick Vo une grosse scène d'action avec un découpage précis. Nous aimions beaucoup le travail des Hongkongais dans ce domaine et un peu moins celui des Américains qui ont tendance à sur-découper l'action. Alors j'ai décidé que nous ne sur-découperions pas.

EN : Quelles ont été les principales étapes pour obtenir au final ce rendu presque ‘hollywoodien’ ?

AP : Lorsque j'ai tourné Le Frelon Vert, j'avais peu d'argent (1500 euros) et les caméras HD  n'étaient pas encore sur le marché. Je voulais tout de même obtenir un rendu cinégénique. J'avais à ma disposition une sony PD150 une caméra 3CCD. Alors comme nous n'avions pas les moyens mais le luxe du temps, j'ai fait refaire toutes les profondeurs de champ en post production. Ce travail consistait a flouter les fonds artificiellement. J'ai eu recours aussi aux "matte-paintings" qui sont des décors numériques pour compléter mon cadre. Nous avons aussi créé une nuit américaine car tout le film fut tourné de jour. Enfin j'ai dégradé l'image en rajoutant du grain pour ne pas avoir cet effet de netteté propre à la vidéo. Toujours dans un souci d'obtenir un rendu crédible, j'ai décidé de faire doubler les acteurs par des acteurs américains car je ne crois pas à des super héros qui parleraient en français. Et nous avons entièrement refait le son en post-production pour pouvoir maitriser le moindre bruitage.

EN : Racontez-nous ce qui s'est passé ensuite pour la diffusion de ce court-métrage ?

AP : Lorsque j'ai mis le film sur internet, les ayants-droit n'ont pas tardé à se manifester à travers leur avocat pour m'interdire la diffusion. Au début, j'ai cru qu'il s'agissait d'une blague mais en fait ils étaient très sérieux et avaient pensé dans un premier temps que je préparais un long-métrage sans les avertir. Je leur ai expliqué qu'il s'agissait d'un court à but non lucratif (notion qu'ils comprirent mal) et que nous pourrions peut-être trouver un terrain d'entente. Au final ils me laissèrent le diffuser sur internet et dans les festivals avec une mention légale à la fin. Le film fut beaucoup sélectionné en Amérique (Fantasia, festival du film d'action, etc..) et jamais en France. J'ai gagné à Los Angeles le prix de la meilleure séquence d'action. Le film fut aussi très bien accueilli sur le net par les fans. J'ai eu de gentils messages de Van Williams (l'acteur qui joua le Frelon dans la série télé) et de Burt Ward (Robin dans la série télé Batman), j'ai pu aussi remettre en main propre le film à Linda Lee et Shannon Lee, un grand moment. C'est grâce au Frelon Vert qu'aujourd'hui je suis réalisateur car c'est ce court métrage qui me fit connaitre auprès des professionnels. Le film continue d'ailleurs sa vie et redevient d'actualité grâce au long de Michel Gondry.

EN : Le film the Green Hornet vient enfin de sortir, adapté par Seth Rogen et Michel Gondry,  qui eux ont pris clairement le parti humoristique et de l’auto-dérision presque parodique, qu’en pensez-vous ?

AP : Je vais aller le voir évidement même si je ne m'attends pas à retrouver sur grand écran ce que j'aime chez ce personnage. Mais Hollywood ne cherche pas à satisfaire la communauté des fans qui reste une niche. Ils préfèrent cibler le public qui fait le succès d'un film, à savoir les 15-20 ans qui eux ne connaissent absolument pas ce personnage. Donc je comprends leur stratégie, bien que je trouve que ce personnage se prêterait mieux à une histoire plus adulte.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film the Green Hornet.

Les Prix Lumières 2010: Polanski et Berléand en têtes d’affiche

Posté par Claire Fayau, le 14 janvier 2011

L'équivalent des Golden Globes américains, les Prix Lumières de la critique internationale sont attribués chaque année aux meilleurs films du cinéma français (ou francophone) par des représentants de la presse internationale en poste à Paris.

Ce soir seront également attribués le Prix du Public de TV5 Monde et le Prix CST pour le Chef Opérateur le plus remarqué de l’année 2010. Une répétition générale avant les Césars...

François Berléand présidera la cérémonie à l'Hôtel de Ville. Logique que Bertrand Delanoë, maire de la Capitale, ouvre la soirée. Mais le moment fort ce sera évidemment le Trophée d'honneur remis à Roman Polanski par Kristin Scott-Thomas (qui fut son actrice dans Lunes de Fiel).

MEILLEUR FILM
Carlos, le film d’Olivier Assayas
Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois
Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar
The Ghost Writer de Roman Polanski
L’Illusionniste de Sylvain Chomet

MEILLEUR REALISATEUR
Mathieu Amalric pour Tournée
Olivier Assayas pour Carlos
Xavier Beauvois pour Des hommes et des dieux
Roman Polanski pour The Ghost Writer
Joann Sfar pour Gainsbourg (vie héroïque)

MEILLEUR SCENARIO
Julie Bertuccelli pour L’Arbre
Olivier Lorelle, Rachid Bouchareb pour Hors-la-loi
Robert Harris, Roman Polanski pour The Ghost Writer
Michel Leclerc, Baya Kasmi pour Le Nom des gens
Géraldine Nakache, Hervé Mimran pour Tout ce qui brille

MEILLEURE ACTRICE
Juliette Binoche pour Copie conforme d’Abbas Kiarostami
Isabelle Carré pour Les Emotifs anonymes de Jean-Pierre Améris
Catherine Deneuve pour Potiche de François Ozon
Ludivine Sagnier pour Pieds nus sur les limaces de Fabienne Berthaud
Kristin Scott Thomas pour Elle s’appelait Sarah de Gilles Paquet-Brenner

MEILLEUR ACTEUR
Romain Duris pour L’Arnacoeur de Pascal Chaumeil et L’Homme qui voulait vivre sa vie d’Eric Lartigau
Eric Elmosnino pour Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar
Michael Lonsdale pour Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois
Édgar Ramírez pour Carlos de Olivier Assayas
Lambert Wilson pour Des Hommes et des Dieux de Xavier Beauvois et La
Princesse de Montpensier
de Bertrand Tavernier

MEILLEUR ESPOIR FEMININ
Lolita Chammah pour Copacabana de Marc Fitoussi
Linda Doudaeva pour Les Mains en l’air de Romain Goupil
Marie Féret pour Nannerl, la soeur de Mozart de René Féret
Nina Rodriguez pour No et moi de Zabou Breitman
Yahima Torres pour Vénus Noire d’Abdellatif Kechiche

MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
Emile Berling pour Le Bruit des glaçons de Bertrand Blier
Nahuel Perez Biscayart pour Au fond des bois de Benoît Jacquot
Antonin Chalon pour No et moi de Zabou Breitman
Jules Pelissier pour Simon Werner a disparu de Fabrice Gobert
Aymen Saïdi pour Dernier étage, gauche, gauche d’Angelo Clanci

MEILLEUR FILM FRANCOPHONE (hors France)
Amer d’Hélène Cattet, Bruno Forzani (Belgique, France)
Les Amours imaginaires de Xavier Dolan (Québec)
Un Homme qui crie de Mahamat Saleh Haroun (France, Belgique, Tchad)
Illégal d’Olivier Masset-Depasse (Belgique, Luxembourg, France)
Orly d’Angela Schanelec (Allemagne, France)

Pour sauver son cinéma, le Maroc va construire plus de salles

Posté par vincy, le 14 janvier 2011

Le Maroc a décidé de faire son bond en avant en augmentant de 50% le nombre d'écrans d'ici à 2012. La nouvelle loi permettant d'obtenir des exonérations fiscales pour la construction de cinémas a déjà permis à deux multiplexes d'être en chantier et à plusieurs cinémas des six principales villes de s'équiper en projection numérique.

Avec seulement 72 écrans, dont 15 dans le multiplexe de Casablanca et 10 dans celui de Marrakech (tous deux gérés par la société française Megarama), le retard était indispensable à combler. Les deux multiplexes représentent 54% des recettes annuelles et 36% des entrées : il était urgent de mieux répartir l'attraction cinématographique.

Megarama construit donc un complexe de 9 écrans dans la capitale Rabat et un autre de 10 écrans dans la ville portuaire de Tanger. À chaque fois, sur le modèle existant en Occident, ils sont intégrés dans des centres commerciaux sortant de terre.

D'autres centres commerciaux devraient appliquer la règle à Fez, Agadir et Meknes. Des villes comme Ouarzazate et Sale songent à reconvertir des salles en cinémas numériques de un ou deux écrans.

Au total, 250 écrans devraient être répartis dans le Royaume d'ici 2015, dont la moitié équipés en numérique. Ces nouveaux équipements sont très attendus par les producteurs nationaux. Avec 30% de part de marché, le cinéma marocain est l'un des plus dynamiques d'Afrique. Hassan Benjelloun, qui vient de remporter le prix du meilleur scénario au Festival d'Oran pour son film Les oubliés de l'histoire, un film controversé à cause de ses nombreuses scène de sexe, a déclaré mardi au journal Le Matin : "Le cinéma marocain, selon moi, est en effervescence. En effet, actuellement on a plus de salles de projections, plus de festivals de renommée internationale. Également, on peut voir l'ouverture de plusieurs écoles de cinéma, de théâtre et ce à travers tout le Royaume."

Le Maroc est considéré comme un partenaire international fiable pour le 7e art international, avec des studios et des professionnels ayant une longue expérience dans le domaine, et un Festival (Marrakech) qui gagne en respect chaque année.

Pour le Maroc il s'agit surtout de ne pas se faire doubler par les aspirations de l'Algérie, qui monte en puissance : Festival d'Oran, nouvelles lois favorisant la production, nouvelles salles...

Après des années de disette, où les salles disparaissaient les unes après les autres (357 dans les années 90, 104 en 2007) et une baisse du nombre d'entrées qui accompagnait ce fléchissement (37 millions d'entrées en 1987, moins de 3 millions en 2009), , il fallait réagir avant que le piratage et la vidéo ne prennent l'ascendant dans les habitudes (voir aussi notre actualité du 23 novembre 2008).

Par conséquent, pour sauver des salles de cinéma au Maroc, une association (« Save Cinemas In Marocco »), présidée par le jeune comédien Tarik Mounim (photo), a lancé le SCIM Tour 2011. "À travers les écoles privées et publiques du Maroc, l'association Save Cinemas In Marocco lance une série de débat accompagnée d'exposition sur le thème de l'histoire du cinéma. Les étudiants participants pourront profiter d'une journée découverte à travers le SCIM Ciné Tour."  Visites guidées des cinémas  de studio de production, rencontres avec des professionnels de l'industrie du cinéma au Maroc, le SCIM Tour 2011 a été reçu à l'école HEM de Casablanca mercredi dernier.

Jeu concours Les chemins de la liberté (au cinéma le 26 janvier) : des places et des livres à gagner

Posté par MpM, le 14 janvier 2011

les chemins de la libertéLibrement adapté du livre À marche forcée écrit par Slavomir Rawicz, un ancien soldat polonais envoyé aux goulags sous le régime stalinien, Les chemins de la liberté raconte comment, en 1940, une petite troupe de prisonniers s’évade d’un camp de travail sibérien et se lance dans un périple de plus de 10 000 kilomètres pour rallier l'Inde, alors sous contrôle anglais. Une épopée humaine telle que les affectionne Peter Weir !

Le réalisateur, à qui l'on doit entre autres Le cercle des poètes disparus, The truman show ou encore Master & commander, considère d'ailleurs Les chemins de la liberté comme une expérience unique dans sa carrière. "Le tournage de ce film fut une aventure en soi. J’ai l’impression que tout ce que j’ai pu faire avant n’a fait que me préparer à cette histoire et à cette fresque humaine inspirée d’une histoire vraie", déclare-t-il.

Dans cette véritable aventure qui l'a conduit de la Bulgarie au Maroc, il s'est entouré de trois acteurs qu'on ne présente plus : Ed Harris, qu'il avait dirigé dans The truman show, Colin Farrell (Alexandre, Le nouveau monde) et Jim Sturgess (Las Vegas 21, Accross the universe).

A l'occasion de la sortie du film le 26 janvier prochain, Ecran Noir vous propose de gagner dix places de cinéma valables pour deux personnes ainsi que dix exemplaires du livre qui a inspiré le film (aux éditions Phébus). Pour participer au tirage au sort, il suffit de répondre à la question suivante :

Quelle chaîne de montagnes abritant les plus hauts sommets du monde les fugitifs doivent-ils franchir pour rallier l'Inde ?

Votre réponse et vos coordonnées postales sont à envoyer par courriel avant le 26 janvier 2011.

Besoin d'un indice ? Découvrez la bande annonce du film et trouvez la réponse !

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Les chemins de la liberté de Peter Weir
Avec Ed Harris, Jim Sturgess, Saoirse Ronan, Colin Farrell...
Sortie le 26 janvier 2011
Découvrez le site officiel du film