Per Oscarsson (1927-2010) : mort tragique d’un Roi dans son palais suédois

Posté par vincy, le 5 janvier 2011

La police suédoise a confirmé ce mercredi ce qu'elle pressentait depuis samedi : la mort de l'acteur suédois Per Oscarsson, 83 ans, et de son épouse, Kia Oestling. Leur maison de Skara avait été victime d'un incendie dans la nuit du 30 au 31 décembre. Les cendres retrouvées ont bien été indentifiées comme les leurs par les médecins légistes grâce aux empreintes dentaires.

Prix d'interprétation à Cannes en 1966 pour le film danois d'Henning Carlsen, La Faim (adapté du roman autobiographique de Knut Hamsum, prix Nobel de littérature), cet immense comédien scandinave était aussi un provocateur : les téléspectateurs suédois ont en mémoire son srtip tease intégral dans un talk show populaire local et les "théâtrophiles" se souviennent qu'il avait disparu plusieurs jours après la première (encensée) d'Hamlet (avec une simple note : "si vous m'aimez, ne me cherchez pas"). Il avait rejoint Oslo (Norvège) à pieds, en mangeant des racines, des fruits rouges et des fleurs.

Outre son prix cannois, il avait aussi reçu le prix du meilleur acteur décerné par la National Society of Film Critics (USA) et le prix Guldbagge (César suédois) pour le même film.

On l'a aussi remarqué, parmi sa soixantaine de films, dans Le Nouveau monde (1972, avec Max Von Sydow et Lib Ullman), Ronia, la fille de Robber (1984) et Les folles aventures de Picasso (1978, avec Lena Olin), où il incarnait Apollinaire, tous deux de Tage Danielsson, ou encore La vallée perdue, de James Clavell (1971, avec Michael Caine et Omar Sharif), Le visiteur de la nuit, de Laslo Benedek (1971, avec Max Von Sydow, Liv Ullmann et Trevor Howard).

Récemment, on l'a vu dans le rôle de Holger Palmgren, l'ancien tuteur de Lisbeth Salander, dans les deuxième et troisième épisodes de la trilogie Millennium. Il avait été difficile à convaincre, et précis dans ses attentes, pensant que le cinéma était derrière lui. Il laisse pourtant un film posthume, Tysla Lekn (Jeu calme), de Görel Crona, dont la date de sortie n'est pas encore prévue.

Scénariste, monteur, musicien, il avait aussi réalisé deux films (la farce Battle of Sweden en 1980 et Ebon Lundin en 1973).

Qualifié de "légende du cinéma suédois", cette icône excentrique, originale a profité des années 60 et 70 pour occuper un espace vide dans le cinéma scandinave, très concentré sur les rôles les plus dramatiques. Modèle pour une nouvelle génération plus formatée, il aimait les personnages maladroits, et s'investissait complètement dans ses rôles. Pour La Faim, il s'était imposé un régime drastique.

Il avait aussi été capable de faire le pont entre les générations de (télé)spectateurs en devenant le populaire commissaire de la série Polisen i Strömstad dans les années 80 et 90 ou en jouant dans le succès culte suédois House of Angels du cinéaste britannique Colin Nutley (1992).

Son métier était sa vie. La destinée a joué avec une allumette et l'a une dernière fois enflammé.

2011 : 11 films français qu’il ne faudra pas manquer

Posté par kristofy, le 5 janvier 2011

Si l’on devait faire une liste des films les plus attendus de cette année 2011 qui commence la liste serait en fait bien trop longue, et il y aura encore un déséquilibre entre les grosses productions qui sortent sur un millier d’écrans et des premiers films fragiles distribués à moins de cent copies…

Comme déjà dit ici, il serait périlleux que seuls les grands opéras pyrotechniques attirent les foules, comme il serait suicidaire que le cinéma soit réduit à des films élitistes… Voir 2010 – Films : un grand écart pour que vive le 7e art

Voici une liste des 11 films français à attendre pour 2011 : prenez note, et rendez-vous au cinéma.

- Angèle et Tony, de Alix Delaporte : Le film nous a fait très bonne impression à Venise, où la réalisatrice avait d’ailleurs déjà gagné un Lion d'Or du meilleur court métrage en 2006. L’histoire est celle d'Angèle (Clotilde Hesme dans son meilleur rôle) qui est une ancienne détenue qui veut retrouver une vie stable pour récupérer son petit garçon. Pour sa réinsertion elle cherche à reformer un semblant de cellule familiale avec un homme et un  toit, elle rencontre alors Tony un marin pêcheur (Grégory Gadebois, de la Comédie française), une étape ou un nouveau départ ? Sortie le 26 janvier 2011.

- Les Bien-Aimés, de Christophe Honoré : Presque un film chaque année et déjà son huitième long-métrage, et peut-être son plus ambitieux. L’histoire va raconter deux époques avec les années 60 quand les chars russes envahissent Prague au moment où Madeleine quitte Paris pour rejoindre son nouveau mari, et les années 90 où Véra (la fille de Madeleine) tombe amoureuse à Londres : toutes deux chanteront à leur manière cette fin de 20ème siècle… Avec un casting prestigieux qui réunit Catherine Deneuve et sa fille Chiara Mastroianni, également Louis Garrel et Ludivine Sagnier.

- Bye Bye Blondie, de Virginie Despentes : Depuis son premier film Baise-moi à l’impact immense (jusqu’à un débat toujours pas terminé sur l’interdiction aux moins de 18 ans comme censure économique…), ses autres romans ont été adaptés au cinéma par d’autres réalisateurs et cette fois c’est elle qui s’en charge. L’histoire est celle des retrouvailles entre Gloria (Béatrice Dalle) restée à Nancy sans travail ni famille à vivre au jour le jour au bar du coin, et Frances (Emmanuelle Béart) devenue animatrice de télévision à Paris et mal mariée. Elles ne se sont pas vues depuis 1985 et elles ont évolué dans deux mondes opposés… Au casting avec de duo inédit il y a aussi Pascal Greggory, Soko, et Stomy Bugsy. Sortie juin 2011.

- The Divide, de Xavier Gens : Ce film est certes plus américain mais en même temps c’est sans doute que là-bas que son histoire était la plus crédible. C’est un exemple du genre de projet que les productions françaises ne peuvent pas encore soutenir hormis Luc Besson avec Europa Corp, avec qui le réalisateur français avait déjà travaillé pour Frontière(s) et Hitman. Cette fois Xavier Gens tient enfin son film de genre fantastique rêvé, avec budget confortable et casting international. L’histoire est celle d’un groupe de personnes réfugiées dans un sous-sol une explosion cataclysmique qui a détruit New-York, quand des hommes armés et vêtus de combinaisons anticontamination arrivent de l’extérieur : les rescapés vont vivre un enfer… Avec Milo Ventimiglia, Michael Biehn, Rosanna Arquette, Lauren German, Peter Stormare.

- La Permission de Minuit, de Delphine Gleize : Après avoir été remarquée à Cannes avec ses courts-métrages puis avec Carnages, son second film L'homme qui rêvait d'un enfant (le dernier rôle de Darry Cowl) a été presque invisible (à peine plus de 1000 spectateurs !), depuis elle a co-réalisé avec Jean Rochefort le documentaire Cavaliers seuls. L’histoire est celle d’une amitié hors normes entre un garçon de 13 ans (Quentin Challal) atteint d’une déficience génétique rare et incurable de la peau qui ne peut recevoir la lumière du jour et son dermatologue (Vincent Lindon), ils vont alors retrouver le goût du combat et une soif de vie… Avec aussi Emmanuelle Devos, Caroline Proust, Nathalie Boutefeu. Sortie le 9 mars 2011.

- 17 filles, de Delphine et Muriel Coullin : C’est le premier film de ces deux sœurs aux talents prometteurs, tourné à Lorient. L’histoire est celle de 17 adolescentes du même lycée en bord de mer (à Lorient) qui vont prendre ensemble une décision inattendue, et incompréhensible ni par les garçons ni par les adultes… Au casting des débutantes avec à leur tête la révélation Roxane Duran, et Louise Grinberg, Esther Garrel, Noémie Lvovsky, Florence Thomassin, Carlo Brandt.

- La Fée, de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy : Le trio original à l’irrésistible humour cocasse continue dans la veine de L'iceberg et de Rumba. L’histoire est celle de Dominique qui travaille comme gardien de nuit dans un hotel de Le Havre qui voit débarqué une femme sans valise ni chaussures : c’est Fiona qui dit être une fée qui lui accordera trois vœux. Après deux vœux exaucés elle disparaît...

- Le Moine, de Dominik Moll : Il s’agit d’une nouvelle adaptation (après Luis Buñuel et Jean-Claude Carrière en 1972) du roman de Matthew Lewis, c’est le troisième film réalisé par Dominik Moll (co-écrit avec la scénariste Anne-Louise Trividic) et ce sera probablement sa troisième sélection à Cannes. L’histoire est celle du frère capucin Ambrosio qui a dévoué sa vie à Dieu et à l’éradication du péché, il a été nommé supérieur de son couvent dans le Madrid au début du XVIIème siècle. Mais il sera bientôt troublé par Rosario, une jeune novice défigurée… Autour de Vincent Cassel dans le rôle-titre il y aura Déborah François, Sergi Lopez, Geraldine Chaplin, et Roxane Duran.

- Les Nuits Rouges du Bourreau de Jade, de Laurent Courtiaud et Julien Carbon : C’est le premier film en tant que réalisateurs de ce duo de scénaristes installés à Hong-Kong : on leur doit les histoires de Running out of time de Johnnie To, Black Mask 2 : City of Masks de Tsui Hark, et Le Talisman avec Michelle Yeoh. Les nuits rouges… est un film franco-chinois d’aventures autour d’une mystérieuse boite qui contient un élixir qui est convoité par beaucoup de monde qui va se combattre jusqu’à une longue scène de torture… Avec en vedette notre belle blonde Frédérique Bel dans un rôle où elle est très surprenante.

- Le Skylab, de Julie Delpy : Après La Comtesse elle enchaîne les tournages et travaille déjà sur 2 days in New-York (suite de 2 days in Paris) en compagnie de Chris Rock : elle est séparée avec son enfant et toute sa famille excentrique arrive… Pour Skylab l’histoire est un long flashback qui revient sur deux journées où des repas de familles en 1979 des discussions houleuses sur la politique, le racisme, la sexualité, l’éducation et autres névroses… Julie Delpy sera derrière et devant la caméra aux côtés de d’Eric Elmosnino, Sophie Quinton, Michèle Goddet, Aure Atika, Bernadette Lafont, Marc Ruchmann, Jean-Louis Coulloch, Noémie Lvovsky, Candice Sanchez, Valérie Bonneton, Denis Menochet, le jeune Vincent Lacoste, et bien entendu son père Albert Delpy.

- Tomboy, de Céline Sciamma : Après avoir été remarquée à Cannes avec Naissance des pieuvres (3 nominations au Césars, Prix Louis Delluc 2007), Céline Sciamma a participé au scénario du film d’Ivory Tower (présenté à Locarno). C’est l’histoire de Laure qui débarque sans connaître personne, en quête de nouveaux amis la jeune fille décide de s’habiller comme un garçon. Elle rencontre Lisa et elles deviennent proches, mais Lisa ne sait pas que son nouveau meilleur ami n’est pas un garçon… Un casting de débutantes Zoé Heran, Malonn Levana, Jeanne Disson, Sophie Cattani et avec Mathieu Demy.