B.O. US 2010 : la dernière ligne droite a commencé ce week-end

Posté par geoffroy, le 8 novembre 2010

Aux Etats-Unis l’année se divise habituellement en deux grandes périodes : la première a lieu en été et s’étale de mai à août, tandis que la deuxième s’inscrit en hiver pendant les mois de novembre et de décembre. On pourrait ajouter à cette période de 6 mois, le mois de mars qui, depuis quelques années maintenant, place un nombre important de films en haut de l’affiche. Beaucoup d’animation (l’Age de glace 2, Horton, Dragons, Monstres contre Aliens…) et quelques contre-programmation comme 300, Wild Hogs ou encore le très bankable Alice au pays des merveilles de Tim Burton.

Après le verdict d’un été plutôt bon en termes de box-office (3 films à plus de 300 millions de dollars et 6 au-delà des 250 millions) ayant vu la victoire par KO de Toy Story 3 (414 millions de dollars), place aux 8 prétendants hivernaux dans notre classement par ordre de succès décroissant.

1- Harry Potter et les reliques de la mort – partie 1 (USA 19 nov / France 24 nov) : 300-320 millions de $

A coup sûr le succès de cette fin d’année. L’échec est inenvisageable pour la Warner qui mise aussi sur le vieillissement des fans avec une histoire plus "adulte", c'est-à-dire plus sombre et plus violente. Il faudra scruter de près les résultats du premier week-end. La barre des 100 millions de $ est obligatoire. Et en plus il n'est pas en 3D... Chouette!

2- Tron l'héritage (USA 17 déc / France 9 février 2011) : 250-270 millions $

L'immense pari Disney à plus de 250 millions de $. A priori révolutionnaire, l’histoire arrivera-t-elle à séduire un large public. Là est toute la question. Mais le studio semble très confiant et les premiers échos sont rassurants.

3- Mon beau-père et nous (USA 22 déc / France 22 déc) : 220-240 millions de $

Troisième épisode d’une saga très rentable aux Etats-Unis. Ben Stiller + comédie = succès. Elémentaire, non avec en ingrédients supplémentaires, Jessica Alba, Laura Dern, Harvey Keitel et toujours De Niro, Hoffman et Streisand. 

4- Megamind (USA 05 nov / France 15 déc) : 180-200 millions de $

Le Dreamworks de fin d’année. Après Dragons et Shrek 4 on peut s’attendre à un beau résultat. Les premiers chiffres du week-end affichent déjà 47 millions de $. Il se place entre Dragons (43 millions) et Moi, moche et méchant (56 millions). Troisième succès de l'année pour Dreamworks. Une sacrée performance.

5- Narnia: L'odyssée du passeur d'aurore (USA 10 déc / France 8 déc) : 160-180 millions $

La production est passée dans les mains de la Fox depuis la déconvenue du 2e épisode. De plus, le film sort juste avant les vacances de Noël. Dans ce cas les 200 millions restent possibles. Mais la concurrence sera rude.

6- Raiponce (USA 24 nov / France 1 déc) : 130-150 millions de $

Retour à la 3D pour Disney depuis Volt.  On reste dans le conte de fées après La princesse et la grenouille mais dans une version mixte entre la Belle et la Bête et Aladdin. Suffisant pour retrouver les cimes du Box-office? Pas sûr, d'où le pronostique à 150 millions.

7- Date Limite (USA 05 nov / France 10 nov) : 115-135 millions de $

Le nouveau Todd Phillips (Very Bad Trip) vient de totaliser 33 millions pour son premier week-end. Les 100 millions sont jouables, les 115 un peu plus difficiles. Tout dépendra de son bouche à oreille…

8- The Tourist (USA 10 déc / France 15 déc): 110-130 millions de $

Johnny Deep + Angelina Jolie + couple glamour + remake + Florian Henckel von Donnersmarck (réalisateur de La Vie des autres) = contre programmation parfaite pour Noël. Un succès à la Sherlock Holmes ?

Des outsiders sont toujours possibles, dépendant davantage de l'efficacité marketing ou des critiques positives. On pense à Gulliver's travel avec Jake Blake, The next three days, de Paul Haggis, avec Russell Crowe, ou Unstoppable de Tony Scott. Moins probable Morning Glory, malgré un casting chic et choc, ou Faster, avec The Rock. D'autres visent plutôt les Oscars comme Love and Other Drugs (Zwick, Gyllenhaal, Hathaway) ou How Do You Know, de James L. Brooks avec Nicholson et Witherspoon. Ce dernier a souvent surpris par ses excellents résultats durant les fêtes et au-delà.

Mais bon, Harry Potter reste bel et bien notre favori. A moins que Tron l'héritage hypnotise le public américain avec sa bande son (Daft Punk) et ses images 3D révolutionnaires.

Arras 2010 : Trois questions à Damjan Kozole pour Slovenian girl

Posté par MpM, le 8 novembre 2010

Damjan KozoleParmi les premières "découvertes européennes" présentées à Arras, Slovenian girl du Slovène Damjan Kozole fait une forte impression. Ce film qui aurait pu être choc, voire choquant, suit avec une grande rigueur stylistique et scénaristique la jeune Sacha, une étudiante qui se prostitue afin d'assouvir ses désirs de consommation.

On est frappé par la justesse de Nina Ivanisin, insondable monolithe que l'on croirait totalement dépourvu d'émotions, et par l'intelligence du scénario qui crée une ambiance anxyogène et délétère sans jamais déraper dans le sordide. Le réalisateur, à qui l'on doit déjà Labour equals freedom et Forever, présente lui-même Slovenian girl comme "un état des lieux de la société de consommation et des méfaits de l'avidité". Rencontre.

Ecran Noir : Vous situez très clairement votre film en 2008, au moment où la Slovénie a présidé l'Union européenne. C'est même un motif qui revient à plusieurs reprises dans l'histoire, et de manière plutôt négative.

Damjan Kozole : Je crois que c'est le point de vue de nombreuses personnes en Europe et c'était en tout cas le regard slovène à cette époque-là : nous avons eu l'illusion que le monde venait en Slovénie, et ensuite, il n'y a plus rien eu. C'était seulement un mouvement éphémère. Mon film n'est pas politique mais j'aime le fait qu'il y ait ce petit aspect politique. Et si cela donne l'impression que la Slovénie a été considérée comme la prostituée de l'Europe... c'est une interprétation possible.

EN : L'actrice Nina Ivanisin est impressionnante, avec son visage constamment fermé, sa froideur...

DK : C'était son premier rôle au cinéma et nous sommes entrés en conflit car elle voulait jouer comme elle l'avait appris. Mais moi je voulais qu'elle soit convaincante tout en étant naturelle. C'est une personne très différente de son personnage. Elle est amusante et extravagante et parfois elle voulait sourire, ou jouer de manière plus extravertie. Nous avons dû nous mettre d'accord pour qu'elle corresponde à la froideur et à l'insensibilité du personnage.

EN : Comment se porte la production de films en Slovénie ?

DK : A ma connaissance, Slovenian girl est le premier film slovène distribué en France [il sort le 2 février prochain]. Notre production nationale est très réduite, avec peut-être 4 ou 5 films par an. Mais ces oeuvres ont souvent beaucoup de succès dans les festivals internationaux. Ce qui est difficile, c'est de trouver ensuite un distributeur... Notre but est de montrer le plus possible nos films dans les festivals importants. Par exemple, Slovenian girl était à Sarajevo, puis à Toronto où Epicentre films l'a vu et a décidé de le sortir en France.

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Crédit photo : MpM

Arras 2010 : rencontre vidéo avec François Ozon pour Potiche

Posté par MpM, le 8 novembre 2010

François Ozon était à Arras vendredi dernier pour présenter son nouveau long métrage Potiche qui faisait l'ouverture du 11e Festival international du film d'Arras.

L'occasion pour lui, alors que le film sort le 10 novembre prochain, de parler de la genèse du projet (l'adaptation d'une pièce de Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy), du choix des interprètes (Catherine Deneuve, Fabrice Luchini, Gérard Depardieu...) mais aussi du fond relativement politique et actuel de l'intrigue.

Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret dans le cadre du 11e festival d'Arras
Réalisation et montage par l'équipe du BTS audiovisuel du Lycée Jean Rostand de Roubaix