Rencontre vidéo avec les acteurs de Vénus noire (2)

Posté par MpM, le 26 octobre 2010

Lors de leur passage à Venise, où le film Vénus noire était en compétition, Yahima Torres, Olivier Gourmet et André Jacobs nous ont accordé un entretien sur la terrasse (légèrement bruyante) d'un hôtel du Lido.

Chacun a évoqué l'expérience particulière d'un tournage avec Abdellatif Kechiche : improvisation des séquences-clef, caméra au plus près des personnages, scènes étirées à l'infini comme pour mieux en capter la vérité...

Rencontre avec des acteurs détendus et souriants, à l'opposé de leurs personnages, quelques heures à peine avant la projection officielle du film.

Rencontre vidéo avec les acteurs de Vénus noire (1)

Posté par MpM, le 26 octobre 2010

Lors de leur passage à Venise, où le film Vénus noire était en compétition, Yahima Torres, Olivier Gourmet et André Jacobs nous ont accordé un entretien sur la terrasse (légèrement bruyante) d'un hôtel du Lido.

Chacun a évoqué son expérience, sa vision du métier et de ses limites, mais aussi le challenge qu'a représenté le film d'Abdellatif Kechiche.

Rencontre avec des acteurs détendus et souriants, à l'opposé de leurs personnages, quelques heures à peine avant la projection officielle du film.

Les nuits de Sister Welsch, bienvenue dans l’âge adulte

Posté par Sarah, le 25 octobre 2010

Les nuits de Sister Welsch« - Tu n'es pas si bête dans le fond.
- Non, malheureusement »

L'histoire : Emma a 16 ans et sa mère est odieuse. Alors elle la transforme en héroïne romantique et amoureuse dans un 19ème siècle victorien.

Emma est amoureuse d’un garçon de son âge. Alors elle le rêve en prince charmant qui l’emmène sur son scooter jusqu’à Tanger. Emma rongée par les fantasmes doit grandir et vite. Pour vivre enfin. (in DP)

Notre avis : Jean-Claude Janer aborde ici un sujet cinématographique galvaudé, la vie, pas toujours facile, d'une adolescente de 16 ans. Emma est une jeune femme plutôt décalée car elle a la tête constamment dans les nuages, ou plutôt dans le monde qu'elle s'est créé. Elle se sent particulièrement seule, entre une mère glaciale (Anne Brochet) et un beau-père qui n'a aucun sens des réalités. Et puis il y a l'école, les amis, les amours. Son père est absent, mais elle a souvent des conversations imaginaires avec lui, dans lesquelles elle le supplie de venir la tirer de son quotidien étouffant. Ambiance connu de nombreux enfants de divorcés. L'originalité du film de Jean-Claude Janer se situe à un autre niveau. Le monde imaginé par Emma, dans lequel sa mère est une héroïne romantico-tragique digne d'un roman des soeurs Brontë, la fameuse Sister Welsch, est dépeint dans un décor de carton-pâte très kitsch. Ces épisodes de rêverie sont très attendrissants, poétiques mais dépeignent aussi un monde adulte cruel.

Car si l’intrigue semble se focaliser sur l'imagination débridée d'une adolescente ayant des problèmes plutôt communs (elle se trouve moche, grosse et personne ne la comprend), le film montre aussi l'histoire (beaucoup plus tragique) d'une survie. Emma a en effet besoin de s'échapper de son quotidien glacé. Son personnage détone par bien des aspects. Elle vit ailleurs, apparaît comme une ado complètement paumée, elle chante du M en plein cours de maths, mais en fait elle a besoin de cela. Pour garder l'esprit sain, elle doit s'échapper du réel. Ainsi, elle raconte tous les jours à une asiatique qui prend l'ascenseur dans son immeuble les aventures de Sister Welsch qui n'est autre que l'incarnation de sa mère en bonne soeur torturée par l'amour qu'elle porte à un marin en fuite, le Capitaine Grant.

Son évasion est métaphorique, langagière, comique mais aussi très sarcastique. Le monde des adultes dans ses rêves n'est guère plus reluisant que la réalité. Entre la course à la perfection, ils vivent sous l'emprise de la peur d'être abandonné et la folie. Le film pourrait très bien s'arrêter à ce propos, mais il montre aussi comment Emma va devoir concilier entre ses rêves et la réalité. Elle va tomber amoureuse et même si l'imagination peut servir, elle va devoir retomber sur terre et y vivre pleinement son premier amour.

On sent rapidement à quel point être adolescent(e) peut être angoissant, mais la vie de adultes n'est guère mieux. Emma, jouée par Louise Blachère, nous émeut fortement, et campe ici une adolescente paumée et délicieusement attachante. Au final, elle ne cherche qu'une chose : rencontrer l'amour et être avec quelqu'un qui la comprenne. Même si le film nous offre un happy ending, ce n'est que le début de la fin. En effet, Emma n'est qu'au commencement de son apprentissage d'adulte. Elle va devoir grandir, arrêter de chercher le consentement paternel, et faire des concessions. Welcome !

Astérix : Le domaine des Dieux, en 3D

Posté par vincy, le 25 octobre 2010

SND (filiale de M6) a annoncé que le prochain dessin animé adapté des aventures d'Astérix le Gaulois serait Le domaine des Dieux (17e album de la série, traduit en 26 langues). L'histoire raconte un complot que César met en place pour "coloniser" les irréductibles gaulois : construire une ville nouvelle autour du village et les mettre au diapason de la civilisation romaine. Adieux arbres et sangliers.

Quatre ans après Astérix et les Vikings, SND remet donc le couvert avec le héros français le plus populaire dans le monde. Mais l'innovation sera ailleurs : le film est annoncé en 3D, en collaboration, vraisemblablement, avec le studio Mac Guff (Moi, moche et méchant).

Réalisé par Alexandre Astier (Kaamelott), ce dixième long métrage animé devrait sortir en salles début 2012.

D'ici là, Astérix chez les Bretons devrait être en tournage (voir actualité du 2 février 2010). Lui aussi est prévu pour 2012. Laurent Tirard achève les préparatifs de ce quatrième Astérix  en prises de vues réelles. En 3D?

Pataquès autour du premier film d’Angelina Jolie

Posté par vincy, le 24 octobre 2010

Angelina Jolie veut réaliser un film. Elle l'a annoncé à la fin de l'été, créant la surprise. Elle le co-produit sur ses propres deniers, avec GK Films. Ce ne sera pas la première star à le faire. Il s'agit d'une histoire d'amour entre un militaire serbe et une jeune Musulmane, sur fond de guerre en Bosnie (dans les années 90). Le film a déjà commencé ses prises de vue en Hongrie. Le tournage des séquences en Bosnie doit commencer le 10 novembre pour environ deux semaines. Et c'est là que l'incertitude menace sur la production.

Mais depuis deux semaines, les communiqués s'enchaînent : tantôt on lui retire sa permission de tournage, tantôt, on lui redonne. Un véritable pataquès.

Le coproducteur bosnien, Edin Sarkic (Scout film), aurait finalement obtenu l'autorisation, une semaine après l'annulation par les autorités locales. Selon Sardik, le tournage pourra avoir lieu dans les délais prévus et les endroits choisis.

Le ministère de la Culture de la Fédération croato-musulmane (l'une des deux entités de Bosnie) avait pourtant annulé la permission suite à la demande d'une association locale, "les Femmes victimes de la guerre", agacée par une interprétation du scénario faite par la presse locale. Le ministère avait demandé au coproducteur bosnien de lui remettre le scénario du film, avant de lui délivrer une nouvelle permission de tournage. Le ministère avait pourtant donné sa permission en septembre dernier, sur la simple lecture du synopsis.

Car pour les professionnels du cinéma en Bosnie, c'est un coup de massue : il attendaient beaucoup de ce tournage, tant pour l'impact économique et artistique que pour la reconnaissance de leur valeur. Le film n'est interprété que par des acteurs serbes et bosniaques et d'autres pays issus de l'ex-Yougoslavie.

La réalisatrice bosnienne Jasmila Zbanic, dont le film Grbavica a remporté l'Ours d'Or à la Berlinale de 2006, avait parlé d'un acte "primitif et totalitaire" des autorités.

Angelina Jolie, en bonne communicante américaine a adressé un message à l'association des femmes victimes de viols pendant la guerre et demandé à rencontrer ses membres pour "clarifier les malentendus". L'actrice a un lien réel avec le pays : elle est ambassadrice de bonne volonté du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) depuis 2001 et intervient, dans ce rôle, dans plusieurs pays dont la Bosnie-Herzégovine. Elle s'y est déplacée deux fois ces derniers mois, rencontrant à la fois des populations victimes et des ministres.

"J'éprouve un grand respect pour le travail qu'accomplit l'association "Femmes victimes de la guerre" et qu'elle a accompli par le passé et je voudrais avoir l'occasion de leur parler en personne pour clarifier tout malentendu autour de ce projet", a communiqué l'actrice. "Le choix de faire un film sur cette région et de le placer dans l'Histoire a pour objectif de rappeler aux gens ce qui s'est passé (en Bosnie) il n'y pas très longtemps et d'accorder une attention aux survivants de la guerre", écrit la star dans son message.

"Mon espoir est que les gens s'abstiendront de tout jugement avant d'avoir vu le film".

Ce qui est en cause, c'est une rumeur sur le scénario : la jeune Musulmane serait en fait amoureuse de son violeur, le militaire Serbe. La présidente de l'association, Bakira Hasecic, a déclaré à l'AFP qu'elle accepterait "volontiers" de rencontrer Angelina Jolie: "Nous voudrions qu'elle nous montre le scénario pour voir s'il contient des éléments qui fausseraient l'Histoire et la vérité".

Outre le fait que cette Asssociation met en péril l'avenir d'une industrie cinématographique fragile dans ce pays, on s'interroge sur deux points :

1) peu importe le sujet, un artiste est censé être libre de donner sa vision sur tous les aspects de l'histoire et de l'existence. Cette forme de censure reste inacceptable, même au nom d'une intention respectueuse. Le cinéma doit pouvoir évoquer aussi bien la monstruosité humaine que les passions les plus ambivalentes. La morale n'a pas sa place dans le processus de création.

2) on ne juge un film - et ses motifs, ses intentions, son point de vue, y compris politique - qu'après l'avoir vu. Qu'on parle d'euthanasie, de sexualité, de génocide, de guerre, ou de meurtres, c'est la manière dont on ressent les émotions, dont on ressort de la projection qui compte. Et tant pis ou tant mieux, si ça dérange, si ça pousse à une réflexion.

"C'est une histoire basée sur un mensonge. Parmi les milliers de témoignages de femmes violées pendant la guerre, il n'en existe pas un seul qui raconte une histoire d'amour entre la victime et son bourreau", a déclaré à l'AFP Bakira Hasecic. Tandis qu'Edin Sarkic  a démenti fermement un tel scénario. "Tout le monde juge des choses sans même savoir de quoi il s'agit, car personne n'a lu le scénario", a-t-il fait valoir. C'est ce que confirme Variety, le magazine professionnel américain : il s'agit d'une simple histoire d'amour, influencée par le conflit en cours.

La presse bosniaque a préféré se focaliser sur le risque de ne pas avoir la star sur leur territoire et sur l'image que cela donnerait du pays.

Angelina Jolie continue, de son côté, de demander l'accélération de la dernière phase de retour des réfugiés de la guerre intercommunautaire. Et si au fond, c'était son point de vue personnel et politique qui dérangeait?

Mon Premier Festival?: Marina Foïs, marraine d’une édition sous le signe du rire

Posté par Morgane, le 24 octobre 2010

Pour cette 6e édition sur le thème Éclats de rire, Mon Premier Festival a choisi Marina Foïs comme marraine. Enfant, elle a des souvenirs de films adultes : "J’ai un très bon souvenir de La Strada, et des Enfants du Paradis, que j’ai vus des dizaine de fois au Ranelagh. Mes parents nous emmenaient aussi voir des films pas du tout pour enfants, peut-être parce qu’ils ne trouvaient pas toujours de baby-sitter. Je me souviens avoir dormi allongée par terre entre les fauteuils pendant Kagemusha d'Akira Kurosawa ! Et je vous jure que c’est vrai, je n’ai jamais vu de dessin animé avec eux ! D'ailleurs, je n'ai toujours pas vu Bambi. Plus tard, je me  souviens des Monty Python et de E.T."

Du 27 octobre au 2 novembre dans dix salles parisiennes, les plus petits, comme les plus grands, auront la joie de découvrir ou redécouvrir plus de 100 films, dans la joie et la bonne humeur.

Au programme, de nombreuses films inédits en salles (Abel, Une vie de chat, The girl, L’Envol etc.), huit ciné-concerts, une fenêtre sur le cinéma britannique, un hommage à Louis de Funès (Fantomas, La folie des grandeurs, La grande vadrouille, La traversée de Paris et Les aventures de Rabbi Jacob) et des séances animées (séances ateliers-animées, ciné-gouters, séances quiz cinéma et des ateliers bio-nutrition).

Le festival présentera également les coups de coeur de sa marraine. Marina Foïs a choisi trois films de la programmation avec lesquels elle a grandi (Une nuit à l’Opéra, des Marx Brothers, le culte Monty Python?: Sacré Graal?! et un Hitchcock Les 39 marches). "J’ai grandi avec Les Marx Brothers et les Monty Python, qui restent mes idoles. (...) Et Hitchcock parce que je pense les avoir tous vus au cinéma, enfant, à l’Action Christine ou équivalent, que les femmes sont belles et bien habillées, et que le suspens, comme le rire, est un plaisir très physique…"

Le thème Éclats de rire de cette 6e édition reviendra sur les différentes façons de rire et de faire rire au cinéma à travers plus de 40 films, de l’âge d’or des grands burlesques aux comédies d’aujourd’hui.

En bref, une semaine qui présage de grands fous rires en perspective?!!!

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Toutes les infos sur le site de la manifestation

Asiexpo lance un nouveau festival Asian Connection

Posté par Morgane, le 23 octobre 2010

Après 15 ans passés avec son festival Cinémas & Cultures d’Asie, l’association Asiexpo change de cap et lance un tout nouveau festival, Asian Connection. Les éditions de ces dernières années passées ayant eu un peu moins d’impact et de succès que celles des années précédentes, les organisateurs ont décidé de montrer un autre visage du cinéma asiatique et de changer de formule.

Pour cette première édition, qui se déroulera du 3 au 10 novembre et en un seul lieu désormais (MJC Monplaisir, Lyon 8e), Asiexpo a fait le choix de «?films originaux, actuels, décalés, troublants, engagés et iconoclastes?». L’approche semble intéressante...

Cette édition 2010 aura donc à son programme?:

- une compétition de six films indépendants

- deux sections de courts-métrages (l’une consacrée à l’Inde, l’autre à des films très courts de moins de 5min)

- une rétrospective complète des oeuvres d’Hiroshi Toda, en sa présence.

- une journée dédiée aux plus jeunes

Ce festival se présentera également comme une plateforme de découverte et de soutien aux jeunes cinéastes.

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Site du festival

Martin Freeman sera Bilbo le Hobbit

Posté par vincy, le 22 octobre 2010

À défaut de connaître le lieu du tournage de la saga Bilbo le Hobbit, Peter Jackson a choisi son comédien pour incarner le héros de Tolkien. Martin Freeman, 39 ans, a surtout été remarqué pour ses rôles sur le petit écran (The Office, Sherlock) et des seconds rôles au cinéma : Hot Fuzz, H2G2 : le guide du voyageur galactique, Shaun of the Dead, Love actually, ...

"Il arrive rarement dans votre carrière que vous rencontrez un acteur dont vous savez qu'il est né pour un rôle, mais c'est ce qui s'est passé lorsque j'ai rencontré Martin", a déclaré Peter Jackson dans un communiqué. "Il est intelligent, drôle, surprenant et courageux...exactement comme Bilbo".

D'ici février, date de début du tournage, Jackson va surtout devoir choisir où il tournera son diptyque, qui risque de s'exiler ailleurs (Irlande, Canada, Royaume Uni sont sur les rangs) à cause du conflit entre différents syndicats d'acteurs et la production. Si certains syndicats ont arrêté leur mouvement, la puissant NZ Equity met la pression sur Warner, New Line et Jackson.

Cela ne plaît pas aux Américains. Pour Jackson, tourner loin de son pays natal et de ses studios serait sûrement un crève coeur (et des coûts supplémentaires). Pour les studios, la sécurité de leur financement n'a pas de prix. Dans tous les cas, après un an de retard sur le planning initial, Bilbo le Hobbit continue d'attirer les mésaventures.

Cinéastes de demain, un nouveau label pour défendre la création

Posté par vincy, le 22 octobre 2010

On connaissait le "Label des spectateurs" d'UGC. La Société des Réalisateurs Français initie le label "Cinéastes de demain", avec le soutien de Canal+ et de UGC...

Dès janvier, un comité de sélection (des membres de la SRF, d'UGC, de Canal + et un cinéaste) choisira un film qui recevra ce label.

Il devra s'agir d'un premier, deuxième ou troisième film à condition qu'aucun des films précédents du réalisateur n'ait dépassé les 300 000 spectateurs.  Le film choisi devra aussi répondre à deux autres critères : un budget inférieur à 4 millions d'euros et une diffusion sur moins de 100 copies.

L’instant Court : Playgirl de Gilles Guerraz

Posté par kristofy, le 22 octobre 2010

playgirlComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Noodles avec Zoé Félix et Thelma de Mark Maggiori, voici l’instant Court n° 3.

Chaque année, des équipes chevronnées ou des amateurs se réunissent pour participer au 48 hour Film Project qui se déroule dans plusieurs grandes villes du monde entier.

Le concept est simple : produire et réaliser (de l’écriture au montage) un court-métrage en 48 heures avec comme contrainte trois éléments imposés à inclure dans le film. Les meilleurs courts de chaque ville peuvent ensuite être montrés aux Etats-Unis pour une finale et aussi à Cannes (au short film corner).

Le 48h Film Project de Paris a lieu ce week-end (du 22 au 24 octobre), et les courts seront projetés les 5,6,7 novembre (au Cinéma Action Christine, Paris 6ème).

Voila le court-métrage Playgirl réalisé par Gilles Guerraz dans le cadre du 48h FP de Paris l’année dernière : son actrice Sarah Suco avait été récompensée meilleure comédienne. Ce prix découle aussi de l’humour ravageur de l’héroïne qui est une jeune fille on ne peut plus moderne (les internautes les plus pudibonds sont avertis).

Les 3 éléments obligatoires étaient les suivants :

-Personnage : Lili ou Lucas Durand, Président

-Accessoire : un piège à souris

-Ligne de dialogue : « C’est bon d’être moi. »

Le réalisateur Gilles Guerraz nous raconte cette expérience :

Ecran Noir :  Quel est votre parcours de réalisateur ?

Gilles Guerraz : Après un bac de lettres-langues, une maitrise de japonais et 8 années passées dans l'informatique d'entreprise, j'ai décidé de devenir réalisateur. J'avais démarré durant mes années d'informaticien, à l'aide d'un petit caméscope mini DV.

En 2004, je réalise mon premier court-métrage. L’expérience me plaît tellement que je récidive en 2005. En 2006, j'intègre les Filmistes associés, un collectif de réalisateurs au sein duquel j'expérimente et apprends. Entre temps, certains de mes court-métrages commencent à passer en TV, d'autres fonctionnent bien sur Internet, je glane quelques récompenses, et me sens peu à peu légitime dans la réalisation. 2008 premier clip vidéo, 2009 première pub Internet, 2010 première pub TV. J'espère que 2011 sera l'année du premier long métrage...

EN : Quelles ont été les difficultés pour tourner votre ‘Playgirl’ ?

GG : Playgirl a été réalisé sous les contraintes très fortes du 48 hour Film Project. Un genre est tiré au hasard le vendredi à 19h, des éléments (personnage, objet, réplique) sont imposés, et il s'agit d'écrire le film, le tourner, le monter, le post produire et le rendre sous 48 heures. Nous avions tiré au sort un genre un peu flou intitulé "film de femmes". Après quelques tergiversations, nous avons décidé de mettre les pieds dans le plat en caractérisant un personnage à la limite de la misandrie. Si l'écriture s'est faite assez rapidement dans la soirée de vendredi (en collaboration avec mon compère Vincent Londez), le tournage fut une course contre la montre. Heureusement, j'étais entouré d'une équipe habituée à l'exercice (Playgirl était ma 5e participation au 48h Film Project) et nous avons su être efficace malgré les nombreux lieux de tournage. Trois ingrédients à cela :

1 - une actrice principale talentueuse, Sarah Suco, efficace dès la première prise.

2 - une équipe peu nombreuse et du matériel léger (Canon 5D Mark II)

3 - pas plus de 4 prises par plan.

Ensuite, l'aspect linéaire de la narration a facilité le montage. Il suffisait d'illustrer visuellement les propos du personnage principal, rien de très complexe. Je me suis même offert le luxe de dormir 5 heures dans la nuit de samedi à dimanche, chose qui ne m'était encore jamais arrivé en 4 participations au 48h Film Project.

J'ai tout de même expérimenté quelques soucis lors de l'encodage final du film, dont la lenteur m'a occasionné une belle frayeur : j'ai rendu mon film 3 minutes seulement avant la deadline. Sans doute LE gros moment de pression du week end.

Pour davantage de détails sur le tournage de Playgirl, vous trouverez le récit complet du tournage sur mon blog de réalisateur.

EN : Racontez-nous ce qui s'est passé ensuite pour ‘Playgirl'?

GG : Playgirl a été sélectionné pour la finale nationale, parmi 11 films sur près de 80 équipes participantes, c'est le genre de nouvelle qui fait plaisir à apprendre. Sarah Suco a obtenu un prix d'interprétation mérité à mes yeux. Avant la finale, nous avions commencé à diffuser le film sur Internet. Le buzz a pris très rapidement, sur Facebook notamment, et lorsque les organisateurs de la compétition nous ont demandé de retirer le film du net (pour éviter de faire de l'ombre aux projections en salle), nous n'avons tout simplement pas pu. Le contrôle de la diffusion du film nous avait totalement échappé. C'est assez surprenant, et agréable à la fois. Suite au film, Sarah Suco a reçu quelques propositions de travail. J'ai quant à moi reçu une proposition de représentation par une boite de prod de films publicitaires, qui avait vu et apprécié Playgirl.

EN : Et quels ont été vos projets suivants ?

GG : Après Playgirl, j'ai participé à la compétition internationale du 48 hour Film Project. Il y avait une cinquantaine d'équipes en lice, réparties aux quatre coins du monde. Tous avaient été sélectionnés en remportant un prix dans leur compétition nationale respective en 2009.

Cette fois-ci, seul un thème était imposé : c'était "la fin du monde". Nous avons écrit une histoire de type qui se réfugie dans une cave pour fuir l'apocalypse, avec Vincent Londez dans le rôle principal. Le film a remporté la compétition. Nous sommes partis à Las Vegas recevoir notre prix des mains de Jason Reitman, et nous sommes allés à Los Angeles rencontrer un producteur membre du jury. C'était très excitant. Je co-écris actuellement un court-métrage que je compte réaliser en un peu plus de 48 heures... Et j'ai deux projets de clips musicaux en instance d'être réalisés. J'espère pouvoir m'atteler à un projet de long métrage l'année prochaine. La fiction, c'est définitivement ce que je préfère.
Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Playgirl