L’instant Court : Playgirl de Gilles Guerraz

Posté par kristofy, le 22 octobre 2010, dans Courts métrages, Films, L'instant court.

playgirlComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Noodles avec Zoé Félix et Thelma de Mark Maggiori, voici l’instant Court n° 3.

Chaque année, des équipes chevronnées ou des amateurs se réunissent pour participer au 48 hour Film Project qui se déroule dans plusieurs grandes villes du monde entier.

Le concept est simple : produire et réaliser (de l’écriture au montage) un court-métrage en 48 heures avec comme contrainte trois éléments imposés à inclure dans le film. Les meilleurs courts de chaque ville peuvent ensuite être montrés aux Etats-Unis pour une finale et aussi à Cannes (au short film corner).

Le 48h Film Project de Paris a lieu ce week-end (du 22 au 24 octobre), et les courts seront projetés les 5,6,7 novembre (au Cinéma Action Christine, Paris 6ème).

Voila le court-métrage Playgirl réalisé par Gilles Guerraz dans le cadre du 48h FP de Paris l’année dernière : son actrice Sarah Suco avait été récompensée meilleure comédienne. Ce prix découle aussi de l’humour ravageur de l’héroïne qui est une jeune fille on ne peut plus moderne (les internautes les plus pudibonds sont avertis).

Les 3 éléments obligatoires étaient les suivants :

-Personnage : Lili ou Lucas Durand, Président

-Accessoire : un piège à souris

-Ligne de dialogue : « C’est bon d’être moi. »

Le réalisateur Gilles Guerraz nous raconte cette expérience :

Ecran Noir :  Quel est votre parcours de réalisateur ?

Gilles Guerraz : Après un bac de lettres-langues, une maitrise de japonais et 8 années passées dans l'informatique d'entreprise, j'ai décidé de devenir réalisateur. J'avais démarré durant mes années d'informaticien, à l'aide d'un petit caméscope mini DV.

En 2004, je réalise mon premier court-métrage. L’expérience me plaît tellement que je récidive en 2005. En 2006, j'intègre les Filmistes associés, un collectif de réalisateurs au sein duquel j'expérimente et apprends. Entre temps, certains de mes court-métrages commencent à passer en TV, d'autres fonctionnent bien sur Internet, je glane quelques récompenses, et me sens peu à peu légitime dans la réalisation. 2008 premier clip vidéo, 2009 première pub Internet, 2010 première pub TV. J'espère que 2011 sera l'année du premier long métrage...

EN : Quelles ont été les difficultés pour tourner votre ‘Playgirl’ ?

GG : Playgirl a été réalisé sous les contraintes très fortes du 48 hour Film Project. Un genre est tiré au hasard le vendredi à 19h, des éléments (personnage, objet, réplique) sont imposés, et il s'agit d'écrire le film, le tourner, le monter, le post produire et le rendre sous 48 heures. Nous avions tiré au sort un genre un peu flou intitulé "film de femmes". Après quelques tergiversations, nous avons décidé de mettre les pieds dans le plat en caractérisant un personnage à la limite de la misandrie. Si l'écriture s'est faite assez rapidement dans la soirée de vendredi (en collaboration avec mon compère Vincent Londez), le tournage fut une course contre la montre. Heureusement, j'étais entouré d'une équipe habituée à l'exercice (Playgirl était ma 5e participation au 48h Film Project) et nous avons su être efficace malgré les nombreux lieux de tournage. Trois ingrédients à cela :

1 - une actrice principale talentueuse, Sarah Suco, efficace dès la première prise.

2 - une équipe peu nombreuse et du matériel léger (Canon 5D Mark II)

3 - pas plus de 4 prises par plan.

Ensuite, l'aspect linéaire de la narration a facilité le montage. Il suffisait d'illustrer visuellement les propos du personnage principal, rien de très complexe. Je me suis même offert le luxe de dormir 5 heures dans la nuit de samedi à dimanche, chose qui ne m'était encore jamais arrivé en 4 participations au 48h Film Project.

J'ai tout de même expérimenté quelques soucis lors de l'encodage final du film, dont la lenteur m'a occasionné une belle frayeur : j'ai rendu mon film 3 minutes seulement avant la deadline. Sans doute LE gros moment de pression du week end.

Pour davantage de détails sur le tournage de Playgirl, vous trouverez le récit complet du tournage sur mon blog de réalisateur.

EN : Racontez-nous ce qui s'est passé ensuite pour ‘Playgirl'?

GG : Playgirl a été sélectionné pour la finale nationale, parmi 11 films sur près de 80 équipes participantes, c'est le genre de nouvelle qui fait plaisir à apprendre. Sarah Suco a obtenu un prix d'interprétation mérité à mes yeux. Avant la finale, nous avions commencé à diffuser le film sur Internet. Le buzz a pris très rapidement, sur Facebook notamment, et lorsque les organisateurs de la compétition nous ont demandé de retirer le film du net (pour éviter de faire de l'ombre aux projections en salle), nous n'avons tout simplement pas pu. Le contrôle de la diffusion du film nous avait totalement échappé. C'est assez surprenant, et agréable à la fois. Suite au film, Sarah Suco a reçu quelques propositions de travail. J'ai quant à moi reçu une proposition de représentation par une boite de prod de films publicitaires, qui avait vu et apprécié Playgirl.

EN : Et quels ont été vos projets suivants ?

GG : Après Playgirl, j'ai participé à la compétition internationale du 48 hour Film Project. Il y avait une cinquantaine d'équipes en lice, réparties aux quatre coins du monde. Tous avaient été sélectionnés en remportant un prix dans leur compétition nationale respective en 2009.

Cette fois-ci, seul un thème était imposé : c'était "la fin du monde". Nous avons écrit une histoire de type qui se réfugie dans une cave pour fuir l'apocalypse, avec Vincent Londez dans le rôle principal. Le film a remporté la compétition. Nous sommes partis à Las Vegas recevoir notre prix des mains de Jason Reitman, et nous sommes allés à Los Angeles rencontrer un producteur membre du jury. C'était très excitant. Je co-écris actuellement un court-métrage que je compte réaliser en un peu plus de 48 heures... Et j'ai deux projets de clips musicaux en instance d'être réalisés. J'espère pouvoir m'atteler à un projet de long métrage l'année prochaine. La fiction, c'est définitivement ce que je préfère.
Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Playgirl

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