Dossier 3D relief : la révolution marketing (2)

Posté par geoffroy, le 29 septembre 2010, dans Business, Films, Les dossiers de l'Ecran (1996-....).

Alors que le quatrième opus de la saga des Resident Evil est sorti mercredi dernier sur les écrans, une question nous taraude : irons-nous le voir pour son contenu ou bien parce qu'il nous est proposé en 3D ?

Des films hyper marketés

Au cours des six derniers mois, trois films en 3D auront dépassé le milliard de dollars dans le monde (Avatar, Alice au pays des merveilles, Toy Story 3). Du jamais vu. Une telle performance est à saluer même si l'augmentation du prix de la place (5 à 7 dollars aux Etats-Unis, 3 euros chez nous) peut en expliquer les raisons. Sachant que le surcoût de production pour un film en relief est de l'ordre de 20%, le procédé n'a aucun mal à être rentable. D'où l'inflation du nombre de films en 3D lancés un peu à la va-vite, le but étant d'engranger un maximum d'entrées tout en consolidant l'offre et son corollaire : l'addiction. Les avancées techniques à venir achèveront d'en faire une poule aux œufs d'or incontournable pour l'industrie cinématographique.

Dans ces conditions, peu importe la qualité du film. En effet, si un mauvais film en "2D" bien marketé parvient à engendrer des bénéfices, un mauvais film en 3D lui aussi marketé sera potentiellement plus rentable. Du coup, l'angle marketing se déplace pour faire de la 3D un support de promotion aussi alléchant, si ce n'est plus, que le film lui-même. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, nous sommes passés d'une 3D expérimentale à une 3D marketing, l'apport artistique s'avérant, au final, secondaire.

En témoigne cette campagne de promotion londonienne originale, lancée en février dernier par la Fox en partenariat avec Clear Channel, autour du film : Percy Jackson et le voleur de foudre. L'idée, toute simple, consiste à remplacer les bonnes vieilles affiches de certains abribus de la capitale par la bande-annonce du film projetée en 3D grâce à un système de rétroprojection ne nécessitant pas le port de lunettes. L'effet proposé, visuellement impactant, dépasse le concept du gadget technologique puisqu'il sort le procédé de la salle de cinéma pour investir de nouveaux lieux et conquérir de nouvelles cibles. Faire la promotion par la 3D d'un film qui n'est pas en 3D (Percy Jackson, bien qu'il possède des artifices numériques, n'a pas été filmé en relief), c'est déplacer l'utilisation conventionnelle d'un procédé en nous " vendant " les contours alléchants d'une nouvelle norme de diffusion grand public.

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Lire la première partie du dossier : 3D relief : l'explosion du genre

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