C’est la rentrée pour le cinéma La clef

Posté par MpM, le 29 septembre 2010

laclefIl y a des nouvelles qui font plaisir ! Alors que le contexte économique met en péril la bonne santé des cinémas indépendants (voir notre actu du 27 septembre), la réouverture de la Clef, ancienne salle parisienne autrefois appelée "Images d’ailleurs", fait l'effet d'une petite bouffée d'air frais. Et, symbole ô combien important, c'est la preuve qu'il y a une place et un avenir pour ce type de structure qui propose une offre forcément différente des autres complexes.

Classé "art et essai", "Images d'ailleurs" avait contribué, depuis sa création dans les années 70, à la mise en lumière du cinéma africain en France, ouvrant également ses salles à diverses associations. Ses deux salles ayant été rénovées, le cinéma reprend du service à partir de ce mercredi 29 septembre et se tourne vers une programmation ancrée dans les enjeux contemporains (environnement, social, politique etc.).

Ainsi, dès sa première semaine d'exploitation, La clef se met en quatre pour nous ouvrir la porte des paradis cinématographiques et proposer une offre éclectique : en sortie nationale, le documentaire Moi, la finance et le développement durable réalisé par Jocelyne Lemaire-Darnaud, qui donnera lieu à de nombreux débats. En reprise, Whisky de Pablo Stoll, une fable urugayenne burlesque et lunaire, qui fut sélectionnée à Cannes en 2004. Enfin, une programmation "jeune public" qui devrait aussi bien attirer  les petits que les grands : d'un côté l'excellente chronique familiale coréenne Jiburo de Lee Jung-hyang et de l'autre l'adorable Ponyo sur la falaise de Hayao Miyazaki.

Et ce n'est pas tout ! Dans les mois à venir, la Clef accueillera nombre d'événements. D'abord le cycle "Cinéma du Rio de la Plata" du 11 octobre au 27 novembre prochains, organisé dans le cadre du 13e festival "Paris Banlieue Tango", et qui comprend 8 films, fictions et documentaires, abordant des thématiques qui permettent de mieux connaître l’Argentine et l’Uruguay. Puis le festival annuel « Images Mouvementées / ATTAC » (en novembre) et enfin une rétrospective du cinéma indonésien (les 4 et 5 décembre). Un grand plein de cinéma venu d'ailleurs, et peut-être le bonheur (cinématographique) à la clef ?!

MpM et Morgane

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Cinéma "La clef"
34 de la rue Daubenton
75005 Paris
métro Censier–Daubenton
Ouvert 7/7 jours à partir du 29 septembre

15e Festival du cinéma allemand : demandez le programme

Posté par Claire Fayau, le 29 septembre 2010

C'est la semaine du cinéma allemand ! Jusqu'au 5 octobre, le cinéma l'Arlequin accueille la 15e édition de ce Festival qui propose courts et long métrages venus d'outre-Rhin. Parmi les films récents et inédits en France, on pourra notamment découvrir trois représentants de la "nouvelle vague allemande" qui ont été présentés à Berlin : Every One Else de Maren Ade, Le Braqueur de Benjamin Heisenberg ; et à Cannes : Sous toi la ville de Christoph Hochhäusler (film de clôture).

Il sera également possible de revoir un film fondateur de science fiction : Le Monde sur le fil de R.W. Fassbinder rarement projeté par le passé et qui vient d'être restauré. Produite par Juliane Lorenz (la présidente de la Fondation RW Fassbinder, qui sera présente lors de la séance de vendredi) avec le concours de Michael Ballhaus, la copie restaurée a été présentée lors de la Berlinale 2010.

Enfin, une table ronde est prévue samedi 2 octobre à propos de la jeune revue Revolver fondée en 1998 par de jeunes auteurs, parmi lesquels Benjamin Heisenberg et Christoph Hochhäusler. Bi-annuelle, cette publication se veut un lieu d’échanges entre cinéastes et cinéphiles et un vecteur de liens entre art et politique, cinéma d’auteur et nouvelle société.

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15e festival du cinéma allemand
du 29 septembre au 5 octobre
Cinéma L'Arlequin
76, rue de Rennes
75 006 Paris
Renseignements et horaires sur le site du festival

Dossier 3D relief : la révolution marketing (2)

Posté par geoffroy, le 29 septembre 2010

Alors que le quatrième opus de la saga des Resident Evil est sorti mercredi dernier sur les écrans, une question nous taraude : irons-nous le voir pour son contenu ou bien parce qu'il nous est proposé en 3D ?

Des films hyper marketés

Au cours des six derniers mois, trois films en 3D auront dépassé le milliard de dollars dans le monde (Avatar, Alice au pays des merveilles, Toy Story 3). Du jamais vu. Une telle performance est à saluer même si l'augmentation du prix de la place (5 à 7 dollars aux Etats-Unis, 3 euros chez nous) peut en expliquer les raisons. Sachant que le surcoût de production pour un film en relief est de l'ordre de 20%, le procédé n'a aucun mal à être rentable. D'où l'inflation du nombre de films en 3D lancés un peu à la va-vite, le but étant d'engranger un maximum d'entrées tout en consolidant l'offre et son corollaire : l'addiction. Les avancées techniques à venir achèveront d'en faire une poule aux œufs d'or incontournable pour l'industrie cinématographique.

Dans ces conditions, peu importe la qualité du film. En effet, si un mauvais film en "2D" bien marketé parvient à engendrer des bénéfices, un mauvais film en 3D lui aussi marketé sera potentiellement plus rentable. Du coup, l'angle marketing se déplace pour faire de la 3D un support de promotion aussi alléchant, si ce n'est plus, que le film lui-même. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, nous sommes passés d'une 3D expérimentale à une 3D marketing, l'apport artistique s'avérant, au final, secondaire.

En témoigne cette campagne de promotion londonienne originale, lancée en février dernier par la Fox en partenariat avec Clear Channel, autour du film : Percy Jackson et le voleur de foudre. L'idée, toute simple, consiste à remplacer les bonnes vieilles affiches de certains abribus de la capitale par la bande-annonce du film projetée en 3D grâce à un système de rétroprojection ne nécessitant pas le port de lunettes. L'effet proposé, visuellement impactant, dépasse le concept du gadget technologique puisqu'il sort le procédé de la salle de cinéma pour investir de nouveaux lieux et conquérir de nouvelles cibles. Faire la promotion par la 3D d'un film qui n'est pas en 3D (Percy Jackson, bien qu'il possède des artifices numériques, n'a pas été filmé en relief), c'est déplacer l'utilisation conventionnelle d'un procédé en nous " vendant " les contours alléchants d'une nouvelle norme de diffusion grand public.

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Lire la première partie du dossier : 3D relief : l'explosion du genre