Venise 2010 : 3 questions à Yahima Torrès pour Venus noire

Posté par MpM, le 9 septembre 2010

Abdellatif Kechiche, fidèle à sa réputation de découvreur de talent, offre à Yahima Torrès le rôle exigeant et complexe de Sarah Baartman, connue sous le nom de "Venus Hottentote". Quasi muette, la jeune femme est un masque de douleur et de dignité pendant les 2h39 éprouvantes que dure le film. Une performance qui mérite amplement le prix de la révélation féminine.

EN : Avez-vous hésité à accepter un rôle aussi délicat et exigeant que celui-là ?
Yahima Torrès : Non. C'est vrai, c'est un rôle qui demande beaucoup. On doit tout donner car c'est un rôle lourd à porter... mais c'est tellement important de raconter cette histoire ! C'est une grande responsabilité parce que c'est une vraie histoire. Il faut être respectueux de chaque détail de ce que l'on va raconter. Quand on en a parlé avec Abdel, quand il m'a dit que j'avais le rôle, pour moi c'était un honneur. Je n'ai pas hésité, au contraire j'ai toujours été positive. On était en confiance tous les deux dès le début. Je n'ai pas eu peur ! Même quand il m'a demandé de prendre du poids, de couper mes cheveux, je n'ai jamais hésité. Au contraire ! Quel comédien ne serait pas content de jouer ce personnage ?

EN : Comment s'est passée la préparation du film ?
YT : D'abord, c'était avec Abdel. Il m'a parlé du projet, m'a raconté l'histoire. Il m'a appris à chercher mes émotions. Et puis pour ma préparation plus spécifique, il y avait aussi beaucoup de gens autour de moi : ma professeur d'afrikaners, un prof de danse, un prof de théâtre pour continuer ma formation. Il y avait aussi la résistance physique de mon corps à travailler, pour ne pas l'abimer. Notamment les muscles. Le fait de connaître son histoire m'a aussi permis de m'approprier le personnage. Même si elle ne parlait pas beaucoup, Sarah était quelqu'un de très mystérieux, d'intelligent. C'était elle, l'humaine, pas ceux qui la regardaient. Je savais qu'il y avait des scènes qui seraient dures à tourner. L'ambiance du tournage était tellement conviviale, il y avait un tel respect entre tous les acteurs, une vraie communication... que cela m'a servi de soutien. Même si c'était mon premier tournage, je me suis sentie familiarisée avec tout le monde. J'ai parlé avec Abdel des scènes de nudité. On a beaucoup travaillé tous les deux. Mon point de vue c'est celui du cinéma, il ne faut pas se sentir blessée. Au contraire, on va faire connaître Sarah. Je lui prête mon corps pour faire connaître son histoire. Sur le tournage, je n'ai jamais été blessée psychologiquement. Même si son histoire me touche, en tant qu'être humain, parce qu'elle est triste. SOn voyage en Europe, le fait qu'elle perde ses enfants... Je me suis beaucoup préparée pour transmettre le mieux possible le message aux spectateurs.

EN : Dans le film, il y a l'idée qu'un artiste doit tout donner pour son art. Etes-vous d'accord ?
YT : Si l'on parle en général, oui. Le métier de comédien, c'est suivre le projet d'un réalisateur. Une histoire, un message, quelque chose qu'il veut transmettre au public. Tout ce qu'on aime en tant qu'acteur (maintenant je peux dire "on" !) dans ce métier, c'est de se vider pour s'approprier une autre personnalité. Il faut être capable de jouer des rôles différents, ou tout ce qu'un réalisateur peut demander. Les comédiens sont les passeurs de l'idée du réalisateur vers le public. Alors, oui, je pense qu'il faut tout donner. Surtout pour ce rôle. Pour moi c'était comme une école. Je me suis laissée aller. J'avais confiance en Abdel. Bien sûr, des fois j'étais fatiguée. On voit bien dans le film que ce sont des scènes dures, ça fatigue à la fin de la journée, mais ça c'est normal, ça arrive ! C'est tout, le reste, ça allait.

Venise 2010 (vidéo) : jour 6 – Noomi Rapace et Vincent Gallo

Posté par kristofy, le 9 septembre 2010

Les 339 films de Toronto attendent 300 000 cinéphiles

Posté par vincy, le 9 septembre 2010

339 films, dont 258 longs métrages seront présentés au 35e festival international du film de Toronto, le plus important d'Amérique du nord et l'un des cinq rendez-vous majeurs dans le monde du cinéma. Au total ce sont 112 avant-premières mondiales, 24 internationales et 98 nord-américaines qui seront projetées du 9 au 19 septembre. Toronto séduit les producteurs du monde entier : cette année 59 pays sont représentés dans la programmation. Et pour son 35e anniversaire, le Festival organisera des projections gratuites. Une grande exposition consacrée à l'oeuvre de Tim Burton sera aussi inaugurée.

Cette année, la métropole canadienne va être sous le signe de la fête et des affaires. La crise semble passée côté marché du film. Et dès l'ouverture une comédie musicale donnera le ton. Mais les festivaliers auront un grand choix de genres et de cinématographies.

Mais avant de passer en revue les films qui feront l'événement, parlons de ce Festival qui a connu quelques jours au bord de la crise de nerfs. Les travailleurs de l'Hôtel Hyatt Regency, où se situent les bureaux de la presse et ceux de l'industrie, ont fait grève. Le système de réservation du festival a été hors service la nuit qui a précédé le début de la vente des billets à l'unité. Les festivaliers ont du affronter lz pluie pour aller à une caisse du festival.

Et puis le soleil est revenu. Les acheteurs et professionnels se déplacent en masse, certains ayant même zappé Venise. Toronto aligne un programme plus qu'excitant, même s'il emprunte de nombreux films à Cannes et Venise, des Amours imaginaires à Film socialisme en passant par I'm still here de Casey Affleck et Legend of the Fist d'Andrew Lau..

Aftershock, de Feng Xiaogang. Gros succès populaire en Chine.

L'amour fou, de Pierre Thoretton. Documentaire sensible et touchant sur Bergé et Saint-Laurent.

Another Year, de Mike Leig. Quelques mois après Cannes, et son oubli au palmarès...

Armadillo. Grand prix de la semaine de la critique à Cannes. Sensation et polémique au Danemark.

Balada Triste. Le nouvel Alex de la Iglesia est en compétition à Venise.

Barney's Version. En compét' à Venise aussi, le film vise les Oscars (Dustin Hoffman, Paul Giamatti).

Beginners. Ou quand le vieux Christopher Plummer révèle son homosexualité à son fils (Ewan McGregor).

L'homme qui voulait vivre sa vie. Duris, Deneuve, Fois, Arestrup dans une adaptation de Douglas Kennedy.

Biutiful. Prix d'interprétation pour Javier Bardem à Cannes.

Black Swan. Aronofsky signe un ballet noir avec Natalie Portman.

Buried. Ryan Reynolds dans un film tendu de Rodrigo Cortés.

Carancho. Le film de Pablo Trapero était l'un des chouchous d'Un certain regard à Cannes.

Cave of Forgotten Dreams. Wener Herzog filme les grottes de Lascaux et utilise la 3-D.

Chico & Rita. Film d'animation espagnol de Fernando Trieba. Hommage à Cuba.

Curling. Le québécois Denis Côté est attendu avec un film qu'on estime le plus accessible de sa filmographie.

Detective Dee and the Mystery of the Phantom Flame. Un Tsui Hark plongé dans la Chine médiévale.

The Ditch. Un film chinois, et l'un des chocs du festival de Venise.

Erotic Man. Jorgen Leth explore la nature de l'érotisme, avec provocation et sensualité.

Hereafter. Avant-première mondiale du nouvel Eastwood, avec Matt Damon et Cécile de France.

Home for Christmas. Le film de Bent Hamer est l'un des plus attendus de l"année, venant de l'Europe nordique.

In a better World. Suzanne Bier confirme l'intérêt des cinéastes danois pour la confrontation avec des pays en guerre.

Incendies. Grande pièce de Wajdi Mouawad, actuellement jouée au Théâtre de Chaillot, mise en scène par Denis Villeneuve, l'un des cinq réalisateurs canadiens les plus primés dans le monde.

Jack Goes Boating. Premier film en tant que réalisateur du grand comédien Philip Seymour Hoffman.

Kaboom. Film jouissif de Gregg Araki : comment le film va être perçu, reçu, dans la prude Amérique du nord?

The King's Speech. Colin Firth pourrait être de nouveau cité à l'Oscar avec ce film anglais. Un prix du public?

L.A. Zombie. Un mois après son avant-première à Locarno, Bruce LaBruce présente son porno trash dans sa propre ville.

Life above all. Avec ce mélo implacable, Oliver Schmitz peut remporter un prix du public méritoire.

Les petits mouchoirs. Canet et Cotillard sur les bords du Lac Erié. Les paparazzi vont se régaler.

Lope. La vie de l'écrivain espagnol Lope de Vega sera l'un des bipics costumés les plus attendus.

Mysteries of Lisbon. Le Raul Ruiz est le plus long film projeté lors du festival.

NYMan With a Movie Camera. Un film expérimental sur les citoyens d'aujourd'hui par le compositeur Michael Nyman.

Potiche. A l'épreuve du public américain, ce deuxième film avec Deneuve pourrait surfer sur les récents succès français à l'étranger.

Precious Life. Un des nombreux films sur la Palestine et Israël) avec Miral. Un gros buzz l'entoure.

Rabbit Hole. John Cameron Mitchell (Shortbus) s'essaie au drame avec une star : Nicole Kidman.

Rio Sex Comedy. Jonathan Nossiter s'essaie à la comédie avec une grande diva : Charlotte Rampling.

Roses à crédit. Le nouvel Amos Gitaï réunit un jeune couple de talents prometteurs : Léa Seydoux et Grégoire Leprince-Ringet.

Elle s'appelait Sarah. Le best-seller international de Tatiana de Rosnay, un sujet fort et Kristion Scott-Thomas. Triplé gagnant?

Score : A Hockey Musical. Un film d'ouverture pour faire renaître Olivia Newton-John.

Three. Tom Tykwer revient à son style qui l'a fait connaître avec Cours Lola Cours.

The Trip. Un nouveau film de Michael Winterbottom. Avec l'hilarant Steve Coogan.

Oncle Boonmee... Comment la Palme d'or va être accueillie en Amérique ?

127 heures. Danny Boyle revient deux ans après son carton torontois, Slumdog Millionaire.

8 1/2 Screens. Atom Egoyan explore l'impact du chef d'oeuvre de Fellini.

Sont attendus pour fouler le tapis rouge : Nicole Kidman, Colin Firth, Hilary Swank, Robert De Niro, Clive Owen, Helen Mirren, Natalie Portman, Edward Norton, Catherine Deneuve, Charlotte Rampling, Kristin Scott-Thomas, Rachel Weisz, Marion Cotillard, Carey Mulligan, Catherine Keener, Jeon Do-Yeon, Kevin Spacey, Matt Damon, Josh Hartnett, Michael Sheen, Ryan Reynolds, Mickey Rourke, Keanu Reeves, Vincent Cassel, Paul Giamatti, Bill Murray, Bob Hoskins, Steve Coogan, Woody Harrelson, Zach Galifianakis,  Will Ferrell, Jennifer Connelly, Megan Fox, Uma Thurman, Freida Pinto, Ellen Page, Emma Roberts, James Franco, Ryan Gosling, Javier Bardem et même Pierre Bergé.