Le dernier Bruce LaBruce, avec François Sagat, censuré en Australie

Posté par vincy, le 31 juillet 2010

l a zombie bruce labruceCe ne sera probablement pas la dernière fois. Le cinéaste canadien Bruce LaBruce  a vu son dernier film, L.A. Zombie (site web), retiré de l'affiche du Festival International du Film de Melbourne, à la dernière minute. Censuré.

Le film (la suite du précédent film Otto or Up with Dead People) devrait faire parler de lui. En vedette? François Sagat, star du porno gay, façon regard dur et muscles bien gonflés, qui a une vie "sextraterrestre" (mi-homme, mi-monstre) et une "sextraordinaire" libido, à la fois homosexuelle et "zombiephile", en plein coeur de Los Angeles. Tourné en une semaine, il a couté moins de 100 000$.

La commission de censure australienne a envoyé un courrier au directeur du festival, Richard Moore, lui indiquant que le film ne pouvait pas être diffusé en l'état, sans connaître préalablement la classification du film (X ou pas X, telle est la question).  En fait, la Commission, en refusant de classer l'oeuvre, la bannit tout simplement des écrans et expose ceux qui la diffusent à des amendes.

Mais jusque là, le Festival passait outre ce genre de recommandations. Le slogan du festival le clame : "C'est une question de goût". Pour Moore, "c'est au public de décider ce qu'il veut voir." En allant voir un film de LaBruce, "ils savent qu'ils ne vont pas voir Bambi ou Fantasia." Sur le site du festival, il est clairement indiqué que le film "contient des scènes qui vont offenser". Il y a sept ans, la même mésaventure était arrivée au beau film de Larry Clark, Ken Park.

Malgré sa présence en séances de nuit, il a été définitivement radié de la programmation. Les "censeurs" ont pu se procurer une copie DVD du film, et sans même lui coller un X, ont clairement trouver les scènes de sexe trop explicites (pas assez simulées même, sic). C'est donc moins trash de voir une femme se faire violer par un monstre ou un honnête citoyen se faire démembrer et manger par un serial-killer? Une sortie DVD est hypocritement possible, dans les rayons pornos. Le film qui avait révélé LaBruce, Hustler White, avait subit le même sort. Il n'a pu sortir qu'en DVD, dans une version remontée.

Sur son compte twitter, le réalisateur, lui, se dit ravi : "plus ils veulent supprimer un film, plus les gens vont vouloir le voir". Surtout, avec un budget ridicule pour la promotion, cette histoire de censure relayée dans le monde entier lui offre une publicité inespérée.

Pour l'instant, le Festival de Locarno, bien plus réputé, a toujours prévu de le projeter en avant-première mondiale le 5 août. Il y est même sélectionné en compétition.

Il devrait être présent dans la section Midnight Madness du festival de Toronto. On pourra le voir à L'Etrange festival à Paris puis au Festival du film fantastique de Sitges en Espagne.

Le créateur de « The West Wing » (« À la maison blanche ») passe à la réalisation

Posté par vincy, le 31 juillet 2010

Il est beau, jeune, la mèche est parfaite, les dents blanches, le regard clair, il est même brillant, père de cinq enfants, sa réussite politique (Sénateur durant six ans, candidat à la Vice-Présidence des Etats-Unis en 2004, candidat aux primaires démocrates de 2008) est indéniable. Sauf que. John Edwards a confirmé en janvier dernier, deux ans et demi après les premières allégations médiatiques à son sujet, qu'il avait bien eu une liaison avec son assistante Rielle Hunter, et aussi un bébé. Les premières informations, survenues en pleine campagne des primaires, ont tué sa candidature aux primaires, écrasée entre celles d'Hilary Clinton et de Barack Obama.

Andrew Young, fasciné par la chute d'Edwards, en a fait un livre  : "The Politician: An Insider's Account of John Edwards's Pursuit of the Presidency and the Scandal That Brought Him Down". Paru en janvier dernier, il a très vite intéressé Hollywood, notamment à cause de l'odeur sulfureuse du contenu. Certains accusent même l'auteur d'avoir volé des vidéos cassettes des ébats sexuels entre Edwards et son assistante.

Aaron Sorkin a décidé d'en faire son premier film en tant que cinéaste. Il est l'un des scénaristes les plus intéressants dans le système : on lui doit Des hommes d'honneur (avec Nicholson et Cruise), la série "The West Wing", La Guerre selon Charlie Wilson, et le film à venir de David Fincher sur la saga Facebook, The Social Network.

Young a d'ores et déjà annoncé qu'il fournirait de nombreux détails inédits  à Sorkin. L'écrivain avait refusé de nombreuses offres avant que le scénariste ne lui fasse part de ses intentions artistiques, notamment celle de ne pas se concentrer sur l'affaire sordide qui causa le déclin du politicien (de gauche, précisons).

Les producteurs de La Route engagent Doug Liman pour une quête en Amazonie

Posté par vincy, le 30 juillet 2010

Doug Liman a accepté de réaliser l'adaptation de l'essai, The Last of the Tribe : The Epic Quest to Save a Lone Man in the Amazon, de Monte Reel (non publié en France, édité le mois dernier aux USA) pour le compte de Chockstone Pictures (La Route et bientôt l'adaptation de The Host, écrit par Stephenie Meyer).

L'auteur, ancien journaliste américain, est installé à Buenos Aires (Argentine). Il raconte dans son livre la recherche du dernier survivant d'une tribu amazonienne par des agents gouvernementaux devant vérifier son existence et préserver son mode de vie.

Doug Liman a présenté à Cannes Fair Game, film peu convaincant et sans doute le plus faible de sa filmographie. Outre The Last of the Tribe, il travaille sur plusieurs projets dont la suite de Jumper, Gambit et Attica.

Une comédie romantique tchèque proche de dépasser Avatar

Posté par vincy, le 30 juillet 2010

Certes Avatar reste la plus grosse recette en République Tchèque, grâce au surcoût du billet des séances 3D. Mais en termes de fréquentation,le film de James Cameron (1,2 millions d'entrées), il risque de se faire battre par Women in Temptation (Zeny v pokuseni). Avatar a cumulé 10,7 millions de $, et Women seulement 5,6 millions de $ (un score .

Cependant le film tchèque de Jiri Vejdelek va franchir cette semaine le cap du million d'entrées (dans un pays de 10,5 millions d'habitants, où les cinémas cumulent 13 millions d'entrées par an). La comédie romantique, sortie milieu mars et toujours parmi les cinq films les plus chaque semaine, bat aussi le film leader du box office 2009, You Kiss Like God , de Marie Polednakova, qui avait séduit 900 000 tchèques.

Venise 2010 : douze films sélectionnés aux Venice Days

Posté par vincy, le 30 juillet 2010

La section parallèle "Venice Days" en est à sa 7e édition. En choisissant des films "indépendants", aux tons singuliers, elle se démarque et cherche surtout à stimuler un marché du film, qui manque cruellement sur la lagune.

Le bruit des glaçons de Bertrand Blier (France)

La vie des Poissons de Matias Bize (Chili)

Et in Terra pax de Matteo Botrugno et Daniele Coluccini (Italie)

Notre étrangère de Sarah Bouyain (Burkina Faso)

L'amore buio d'Antonio Capuano (Italie)

Pequenas voces de Jairo Carrillo et Oscar Andrade (Colombie)

The Happy Poet de Paul Gordon (U.S.)

Noir océan de Marion Hänsel (Belgique)

Cirkus Columbia de Danis Tanovic (Bosnie-Herzegovine)

Incendies de Denis Villeneuve (Canada)

Majorité de Seren Yüce (Turquie)

Ciela senza terra de Giovanni Davide Maderna et Sara Pozzoli (Italie)

Venise 2010 : une foison de films attendus hors compétition

Posté par vincy, le 30 juillet 2010

Il est loin le temps où le festival de Venise était envahi de blockbusters hollywoodiens. Hors-compétition, la Mostra présente une programmation très asiatique, et variée, des cinéastes italiens prestigieux (souvent plus habitués à la compétition), aucun film français et des hommages : Vittorio Gassmann, Dennis Hopper, Bruce Lee. Trois continents, trois visions du cinéma.

Et puis on notera que les deux frères Affleck (Ben et Casey) sont présents comme cinéastes, histoire de faire un bon coup médiatique.

Hommage à Bruce Lee (ouverture)
The Return of Chen Zhen,  Andrew Lau (Chine)

Séance de minuit (ouverture)
Machete, Robert Rodriguez (U.S.)

Film de clôture de la 67e Mostra de Venise
The Tempest, Julie Taymor (U.S.)

Hommage à Vittorio Gassman
Vittorio racconta -- Una vita da Mattatore, Giancarlo Scarchilli (Italie)

Les autres films

The Town, Ben Affleck (U.S.)
I'm Still Here: the Lost Year of Joaquin Phoenix, Casey Affleck (U.S.)
Sorelle Mai, Marco Bellocchio (Italie)
Niente Paura - Come siamo come eravamo e le canzoni di Luciano Ligabue, Piergiorgio Gay (Italie)
Dante Ferretti - Production Designer, Gianfranco Giagni (Italie)
Notizie degli Scavi, Emidio Greco (Italie)
The Last Movie (1971), Dennis Hopper (U.S.)
Gorbaciof, Stefano Incerti (Italie)
That Girl in Yellow Boots, Anurag Kashyap (Inde)
Showtime, Stanley Kwan (Chine)
Sei Venezia, Carlo Mazzacurati (Italie)
Zebraman (2004), Takashi Miike (Japon)
Zebraman 2: Attack on Zebra City, Takashi Miike (Japon)
The Child's Eye 3D, Oxide Pang et Danny Pang (Chine)
Vallanzasca – Gli angeli del male, Michele Placido (Italie)
All Inclusive 3D, Nadia Ranocchi et David Zamagni (Italie)
Raavan, Mani Ratnam (Inde)
1960, Gabriele Salvatores (Italie)
La prima volta a Venezia, Antonello Sarno (Italie)
A Letter to Elia, Martin Scorsese et Kent Jones (U.S.)
Shock Labyrinth 3D, Takashi Shimizu (Japon)
L'ultimo Gattopardo: Ritratto di Goffredo Lombardo, Giuseppe Tornatore (Italie)
Passione, John Turturro (Italie)
Lope, Andrucha Waddington (Espagne)
Space Guy, Zhang Yuan (Chine)

Venise 2010 : la nouvelle section « Horizons » se veut un « laboratoire pour tous les modes d’expression »

Posté par MpM, le 30 juillet 2010

 A partie de cette année, la section parallèle "Horizons" de la Mostra de Venise destinée aux œuvres d'avant-garde s'ouvre à tous formats : longs et courts métrages, mais également films durant plus de deux heures ou moins d'une heure.

Elle regroupe désormais la section "CortoCortissimo" (Courts-métrages) ainsi que toutes les séances spéciales sans distinction de genre ou de durée, afin de devenir un véritable laboratoire pour tous les modes d'expression émergents dans le cinéma contemporain. On notera la présence de courts signés Vincent Gallo (en compétition pour son long) et Manoel de Oliveira.

Le jury présidé par la réalisatrice iranienne Shirin Neshat (Lion d'argent du meilleur réalisateur en 2009 pour Women without Men) remettra quatre prix répartis entre longs, courts et moyens métrages. Il aura notamment à juger La belle endormie de Catherine Breillat (film d'ouverture) et Oki's Movie de Hong Sang-soo (film de clôture).

Jury de la section "Horizons"

Présidente du jury : Shirin Neshat (réalisatrice iranienne)
Raja Amari  (réalisatrice et scénariste tunisienne)
Lav Diaz (réalisateur philippin)
Alexander Horwath (critique autrichien)
Pietro Marcello (réalisateur italien)

Film d'ouverture
La Belle endormie de Catherine Breillat (France)

Film de clôture
Oki’s Movie de Hong Sang-soo (Corée du sud)

Sélection des longs métrages

The Nine Muses de John Akomfrah (Ghana)

The Forgetten Space de Noel Burh et Allan Sekula (Pays-Bas)

Nainsukh de Amit Ditta (Inde)

Caracremada de Lluis Galter (Espagne)

Per questri stretti morire, de Giuseppe Gaudino et Isabella Sandri (Italie)

Guest de José Luis Guerin (Espagne) - documentaire

Jean Gentil de Laura Amelia Guzman et Israel Cardenas  (Rép. Dominicaine)

Reconstructing Faith de Wenhai Huang (Chine) - documentaire

Robinson in Ruins de Patrick Keiller (Royaume Uni) - documentaire

Zelal de Marianne Khoury et Mustapha Hasnaoui (Egypte) - documentaire

Anti Gas Skin de Gok And Sun Kim (Corée du sud)

News from Nowhere de Paul Morrissey (U.S.)

A Espada e a rosa de Joao Nicolau (Portugal)

Dharma Guns de F.J. Ossang (Portugal)

Verano de Goliat de Nicolas Pereda (Mexique)

El sicario room 164 de Gianfranco Rosi (Italie) -documentaire

When We Were Communists de Sheoeyun Kenna (Liban)

Malavoglia de Pasquale Scimeca (Italie)

Cold Fish de Sion Sono (Japon)

Venise 2010 : 3 films français dans une compétition officielle très américaine

Posté par MpM, le 29 juillet 2010

 23 films en compétition à la Mostra de Venise, c'est un peu plus qu'à Cannes... Mais la compétition vénitienne a hérité de nombreux films qui n'étaient pas prêts ou dont la Croisette n'a pas voulu.

On notera la prépondérance d'une génération de cinéastes quadragénaires. Une moyenne d'âge de 47 ans, avec un vétéran, Monte Hellman (78 ans). La Mostra prend un coup de jeune.

Autre fait marquant : la grosse présence des américains (6, contre 4 italiens et 3 français). Cela contraste avec la compétition cannoise qui n'avait retenu qu'un seul film américain (Fair Game, de Doug Liman). L'Europe reste le vivier le plus important.

Le cinéma français est représenté dans toute sa diversité avec Potiche (François Ozon, Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Fabrice Lucchini), Vénus noire (Abdellatif Kechiche) et Happy Few (Anthony Cordier, Marina Foïs, Elodie Bouchez, Roschdy Zem).

Au total, toutes sélectons confondues, la Mostra présentra 79 longs métrages venus de 34 pays différents.
Films d'ouverture

Black Swan de Darren Aronofsky (en compétition)
Legend of the Fist: The Return of Chen Zen d'Andrew Lau

Film de clôture

The Tempest de Julie Taymor

Compétition officielle

La Pecora Nera, Ascanio Celestini (Italie)Somewhere, Sofia Coppola (U.S.)

Happy Few, Antony Cordier (France)

The Solitude of Prime Numbers, Saverio Costanzo (Italie)

Silent Souls, Aleksei Fedorchenko (Russia)

Promises Written in Water, Vincent Gallo (U.S.)

Road To Nowhere, Monte Hellman (U.S.)

Balada Triste de Trompeta, Alex de la Iglesia (Espagne)

Venus Noir, Abdellatif Kechiche (France)

Post Mortem, Pablo Larrain (Chili)

Barney's Version, Richard J. Lewis (Canada)

We Believed, Mario Martone (Italie)

La Passione, Carlo Mazzacurati (Italie)

13 Assassins, Takashi Miike (Japon)

Potiche, Francois Ozon (France)

Meek's Cutoff, Kelly Reichardt (U.S.)

Miral, Julian Schnabel (U.S.)

Norwegian Wood, Tran Anh Hung (Vietnam)

Attenberg, Athina Rachel Tsangari (Grèce)

Detective Dee and the Mystery of Phantom Flame, Tsui Hark (Chine)

Three, Tom Tykwer (Allemagne)

Catherine Deneuve tourne (enfin) avec Christophe Honoré

Posté par vincy, le 28 juillet 2010

Il y a quelque chose de naturel à voir Catherine Deneuve dans l'univers de Christophe Honoré. Peut-être parce qu'il donné le plus beau rôle de la jeune filmographie de sa fille, Chiara Mastroianni, avec Non, ma fille tu n'iras pas danser. Peut-être parce qu'il fait partie de cette génération de cinéastes qui font partie d'une famille du cinéma qui lui est assez proche. Après tout, il y a parfois du Téchiné ou du Demy dans les films du réalisateur. Pour son neuvième film, Christophe Honoré dirigera la grande dame du cinéma français dans un film joliment intitulé, Les Biens-aimés.

Il s'agira d'une comédie romantique croisant plusieurs histoires d'amours à différents époques, dans de multiples endroits, de Prague en 1968 au Londres contemporain. Deneuve retrouvera Ludivine Sagnier (Huit femmes) et Chiara Mastroianni (Ma saison préférée, Conte de Noël). Elle jouera pour la première fois avec Louis Garrel, fils du réalisateur Philippe Garrel (qui l'avait fait tourner dans Le vent de la nuit).

Le tournage devrait débuté à l'automne, après un été de festivals pour les deux artistes. Deneuve doit en effet passer par la case Venise avec Potiche de François Ozon. Et Christophe Honoré sera en coméptition officielle à Locarno pour son Homme au bain.

Le gouvernement britannique ferme le UK Film Council

Posté par vincy, le 27 juillet 2010

Nouveau gouvernement britannique. Nouvelle politique. Il semble que le Ministre de la Culture, des Médias et du Sport (et des Jeux Olympiques) préfèrent consacrer son budget au sport (et aux JO de 2012 à Londres) qu'à la culture. Après avoir proposé des coupes sévères  - soit 35 à 50% des postes du Ministère en moins, 200 sur 850 associations culturelles qui ne recevront plus aucune subventions, 40% du budget global - et envisagé d'installer le reste du personnel dans un bâtiment public de taille plus modeste, Jeremy Hunt, ex consultant en communication et publiciste, a annoncé avec fracas la suppression du UK Film Council.

Cette décision, dans le cadre de sa politique de réduction des dépenses publiques,  a été prise sans aucune évaluation préalable, sans aucun audit, sans aucune consultation, un mois à peine après l'arrivée du gouvernement de David Cameron au pouvoir.  Brutal.

En 2010, le UK Film Council (75 employés) avait prévu de dépenser 28 millions d'euros dans la production de films (un tiers de son budget total). Au total, en dix ans d'existence, le Conseil a investit près de 300 millions d'euros dans 900 films. Depuis sa création, la part du cinéma anglais au box-office a augmenté de 62%. Créé sous le gouvernement de Tony Blair, l'organisme a permit au cinéma britannique d'avoir une bouffée d'oxygène dans un pays où l'industrie cinématographique était relativement atone.

Grâce au UK Film Council, des films comme La jeune fille à la perle, My summer of love, Dear Frankie, Millions, Happy-Go-Lucky, White Lightnin', Chéri, Fish Tank, Bright Star, Nowhere Boy ou le récent Another Year ont trouvé un financement utile pour exister, voyager dans de prestigieux festivals, toucher un large public de cinéphiles et recevoir de nombreux prix. On pourrait ajouter Tamara Drewe ou Chatroom, sélectionnés cette année à Cannes. On notera qu'il y a des films de cinéastes prestigieux comme Campion, Leigh, Boyle ou Frears.

Tim Bevan, le producteur de Working Title, condamne évidemment cette arbitrage : "Abolir l'organisation de soutien au cinéma qui rencontre le plus de succès que le Royaume-Uni ait jamais eu est une mauvaise décision."

Le UK Film Council gardera deux responsabilités : la répartition des fonds issus de la Loterie britannique destinés aux financements des films et la certification des films pouvant être éligibles aux crédits d'impôts britanniques. Quid de la promotion du cinéma britannique à l'étranger, du plan d'équipement de 240 écrans numériques ?

Cet achèvement reste une surprise, et une mauvaise nouvelle pour le cinéma anglais indépendant. Chaque année, l'institution recevait 200 demandes de financement. Pourquoi détruire un système qui fonctionnait, et qui obtenait de bons résultats? D'autant que ça stimulait fortement l'industrie cinématographique mais aussi celle des jeux vidéos.

La fermeture définitive est prévue pour le printemps 2012. Le British Film Institute, qui a été épargné, pourrait prendre, en partie, le relais. A condition que le lobbying en faveur de cette "transmission" fonctionne... Mais pour les professionnels, cela complique pas mal leur job : cette perte soudaine de ressources (humaines et financières) va être longue à digérer. Ils attendent aujourd'hui une politique cohérente, entre divers interlocuteurs qui étaient souvent reliés par le UK  Film Council. Les productions en cours ne devraient pas être touchées.

L'abandon en rase campagne est un mauvais signal. Mais il n'a rien d'étonnant dans un pays où le désengagement de l'Etat est constant depuis 30 ans. Il était difficile de faire des films au Royaume Uni. Aujourd'hui, ça semble encore plus compliqué.