Pourquoi Guillermo del Toro abandonne Bilbo le Hobbit ?

Posté par geoffroy, le 1 juin 2010

bilbo le hobbit
On ne dira pas que l’on s’en doutait, mais presque. Le cinéaste mexicain Guillermo Del Toro a annoncé dans un communiqué qu’il avait décidé, non sans crève-cœur, de quitter l’aventure Bilbo le Hobbit. "Les retards concernant le début de la production du film m'amènent à prendre la décision la plus difficile de ma vie. Après environ deux années à vivre, respirer et créer un monde aussi riche que celui de la Terre du Milieu, je dois, avec grand regret, abandonner la mise en scène de ces merveilleuses images. (...) J'ai été très honoré de travailler sur ce projet, mais les pressions autour du planning de production étaient trop élevées. Je souhaite toute la réussite possible à la production du film, et je serai le premier spectateur du produit fini."

En effet, la situation financière très délicate du studio MGM (actuellement en restructuration), qui a déjà conduit à la suspension du prochain James Bond, ne permet pas de planifier avec certitude la date de tournage du diptyque tant attendu. Si le réalisateur assurera jusqu’au bout son travail de co-scénariste aux côtés de Peter Jackson et Frances Walsh, à qui l'on doit la trilogie du Seigneur des Anneaux, on comprend aisément qu’il ne puisse pas s’engager indéfiniment sur un projet qui risque de lui prendre bien plus que les trois années initialement prévues. Ce désistement est un coup dur pour Peter Jackson qui voyait en Del Toro un « continuateur » éclairé au monde visuel qu’il avait si bien mis en images pour la trilogie du Seigneur des Anneaux.

Une chose est à peu près certaine. Peter Jackson ne portera pas la casquette du futur réalisateur de Bilbo le Hobbit, trop occupé avec la suite de Tintin, qu'il co-produit avec Steven Spielberg.

Reste donc à trouver la perle rare, le ou (la) cinéaste capable de donner vie au monde féerique de la Terre du Milieu. La tâche ne sera pas facile, aussi bien artistiquement que contractuellement. Un point positif tout de même ; il est maintenant évident que le tournage ne débutera pas au mois de juillet de cette année. Ce qui laisse de la marge pour terminer le scénario, la pré-production, obtenir le feu vert des deux studios (Warner Bros et la MGM), et trouver un remplaçant à l’ami Del Toro.

Si le film (en deux parties) voit un jour le jour…

Cannes 2010 : La nostra vita et Draquila séduisent le public italien

Posté par vincy, le 1 juin 2010

Sorti la semaine précédant sa présentation cannoise, le documentaire de Sabina Guzzanti, Draquila, l'Italie qui tremble, a trouvé son public. Le film a déjà attiré 250 000 spectateurs (1,4 millions d'euros de recettes) et s'accroche au Top 10.

La nostra vita, dont l'acteur Elio Germano a remporté le prix d'interprétation masculine, est sorti durant le Festival de Cannes. 4e du box office local, il a déjà séduit 300 000 spectateurs (1,7 millions d'euros de recettes).

Ces bons scores sauvent la face d'un cinéma envahit par les productions hollywoodiennes. Notons d'ailleurs la présence en 11e place du film d'Abbas Kiarostami, qui se déroule en Toscane et est en partie parlé en italien, Copie Conforme, qui a dépassé les 30 000 curieux.

De même, le film Le Quattro volte de Michelangelo Frammartino, remarqué à la Quinzaine des réalisateurs, est entré 17e lors de son premier week-end d'exploitation, avec 3 300 entrées.

Moyen-Orient (1/4) : le cinéma essaie de se faire une place

Posté par vincy, le 1 juin 2010

kick off shawkat amin korki the city of life ali moustafaEn avril se tenait le Festival du film du Golfe, à Dubaï. A ne pas confondre avec le Festival International du film de Dubaï qui se déroule en décembre.

Là, 112 films de la péninsule arabique, incluant l'Irak, ont été projetés lors de cette troisième édition. Une gageure tant le cinéma a longtemps été incompatible avec les dogmes religieux imposés par la plupart des Etats. En Arabie Saoudite, les salles de cinéma sont même interdites et les festivals de cinéma sont annulés par le gouvernement (voir aussi actualité du 9 août 2009).

A l'inverse, l'Irak a longtemps eu un cinéma dynamique. Pas étonnant que 9 des 13 prix décernés lors de la manifestation aient récompensé des films irakiens, avec le premier prix du long métrage pour Kick Off, de Shawkat Amin Korki. Le film évoque la vie des réfugiés dans le Kurdistan irakien.

Au total sept longs métrages de fiction étaient en compétition, venus d'Arabie Saoudite (Hidden Evil, de Mohammad Helal), de Bahrein (The Last days of Yousif, de Mohammed Janahi et Longing, de Hussein Al-Hulaybi), d'Irak (Tungled Up in Blue, de Haider Rashid) ou des Emirats Arabes Unis (The Curse of the Devil, de Maher Al-Khaja)

Parmi l'ensemble de la programmation, le Festival a permis de distinguer des cinémas méconnus : le réalisateur Émirati Ali Moustafa (La cité de la vie, allégorie sur le métissage de Dubaï à travers trois personnages, un Émirati, une Européenne et un Indien, prix spécial du jury) ; la cinéaste Saoudienne Reem al-Bayyat (La poupée, sur le mariage forcé des adolescentes) ; sa jeune collègue Omanaise Muzna al-Musafir (Niqab, mettant en scène une femme voilée qui se prépare à un rendez-vous amoureux, 2e prix dans la catégorie court métrage documentaire étudiant) ; ou encore les étudiantes Émiraties Maitha Hamdan et Maryam ben Ali qui ont montré sous forme documentaire le problème de dot lors des mariages.

Cinéma émergeant, au regard singulier, toujours un peu trop cloisonné, il n' a pas encore la chance de se propager dans le monde. En France, les cinéphiles ont parfois accès à des films Syriens ou Irakiens. Selon le cinéaste marocain Jillali Ferhat, président du jury du Festival, "les idées sont là, même s'il n'y a pas encore assez de maîtrise des outils cinématographiques, notamment le montage et les dialogues."

Le Festival a rendu hommage à l'acteur  Irakien Khalil Shawki, à l'actrice Émiratie Raziqa Al Tareshand et à la star koweitienne Hayat Al Fahad. Deux focus étaient dédiés au vidéaste français François Vogel et au cinéma bulgare.

Un documentaire sur les fanas de BD, Comics et Mangas

Posté par vincy, le 1 juin 2010

Il nous avait fait rire avec son documentaire ironique (et effrayant) sur les conséquences de la malbouffe en mangeant uniquement des menus MacDo (il y était venu comme il était : un Américain normal) dans Super Size Me. Morgan Spurlock s'attaque désormais à un autre monument de la culture américaine : le Comic-Con. Kézako?

Il s'agit de la plus importante manifestation dédiée à la bande dessinée aux Etats-Unis. Chaque année à San Diego, 130 000 fans (absolus) viennent (déguisés parfois) découvrir les nouveautés du 9e art (mangas compris). Depuis quelques années, ce salon grand public est devenu aussi une rampe de lancement pour Hollywood, qui vient draguer les accros aux Comics. Les studios adaptant de plus en plus de BD, ils en profitent pour montrer les premières images de futurs blockbusters (l'an dernier, Avatar avait fait sensation) ou annoncer des projets en cours de pré-production.

Spurlock va donc porter sur grand écran cette immense messe. Comic-Con Episode Four : A Fan's Hope - un titre qui rappelle ceux de Star Wars - est une oeuvre collaborative où interviendront Joss Whedon, réalisateur de l'adaptation à venir The Avengers (héros du catalogue Marvel) et créateur de la série "Buffy contre les Vampires", Stan Lee, dessinateur culte de super-héros et directeur de publication chez Marvel Comics, Harry Knowles, blogueur influent et redouté (Ain't It Cool News) et Thomas Tull, patron de Legendary Pictures, qui produit le film après avoir produit 300, The Dark Knight, Superman Returns, Watchmen et Le choc des Titans.

Le documentaire suivra sept fans américains et étrangers en route vers le Comic-Con. Le tournage commence dès juin et s'achèvera à San Diego, durant l'événement qui se tiendra du 22 au 25 juillet.