James Bond 23 : d’une pré-production laborieuse à une suspension attendue

Posté par vincy, le 21 avril 2010

Comme à son habitude Eon productions, en charge des James Bond, avait distillé rumeurs et faits. Ce qui était avéré : le réalisateur (Sam Mendès), l'acteur (Daniel Craig)... et c'est tout. Ce qui semblait presque certain: le château de Versailles comme décor d'une des séquences du 23e épisode officielle de la série. Ce qui devenait hypothétique : la James Bond Girl. Jennifer Aniston était sur les rangs avec acharnement, Freida Pinto était sur le point de signer le contrat. Et on en passe (chanson du générique, scénario...).

La mise en production des 007 est toujours laborieuse et, comme par magie, tout se met en place le jour J.

Mais là point de jour J. Et le 23e James Bond ne devrait pas sortir comme prévu en novembre 2011. Les producteurs ont suspendu la production pour une durée indéterminée. Derrière cette décision, il y a le problème plus global de la vente du studio MGM. Pour l'instant, la vente est toujours en cours, et traîne, ce qui hypothèque l'avenir d'un studio financièrement mal en point et incapable de "suivre" une production de cette ampleur. Après les échecs du remake de Fame, de la Panthère Rose 2, ou encore de Lions et Agneaux, et relative faible rentabilité de Walkyrie, la MGM est à sec. Et elle a d'autres projets dispendieux en chantier comme Bilbo le Hobbit qui doit commencer en juillet.

Dans l'attente d'un nouveau co-producteur plus solide, Eon productions prend un gros risque. Réalisateur, star et scénariste pourraient en profiter pour revoir leur planning et se lancer dans d'autres projets, reculant ainsi un peu plus le tournage du film, même si le financement est bouclé.

La MGM n'en est pas à sa première crise, et n'est pas la seule à subir la crise (Disney est en passe de revendre Miramax a ses créateurs , les Frères Weinstein, New Line Cinema a été absorbé par la Warner...). La MGM doit cependant trouver 3,7 milliards de dollars pour satisfaire ses créanciers. Trois groupes ont formulé des offres de rachat
La Metro Goldwyn Mayer va-t-elle échapper aux prédateurs qui la convoitent ? Ses créanciers pourraient éviter un tel affront au célèbre studio de cinéma qui a produit les plus mythiques films de l’histoire du cinéma. Pourtant, la MGM doit trouver près de 3,7 milliards de dollars.Trois groupes ont formulé des offres (jugées insuffisantes) : Access Industries, Lions Gate Entertainment et Time Warner. La MGM ne veut pas se vendre à moins de 2 milliards de $, valeur de son catalogue de 4 000 titres.Les prétendants répliquent qu'elle ne produit que 7 à 8 films par an, et qu'hormis les James Bond, aucun n'apporte une véritable valeur ajoutée.

Il ne reste à la MGM que deux solutions : se "brader" ou obtenir un report de l'échéance du paiement de ces dettes. En attendant, l'espion de sa majesté est au chômage technique.

Kick-Ass : le super-héros pas ordinaire

Posté par kristofy, le 21 avril 2010

kick-ass"Pourquoi personne n’essaye d’être un super héros ?"

L’histoire : Dave Lizewski est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d'incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom - Kick-Ass - se fabrique lui-même un costume, et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n'a qu'un seul problème : Kick-Ass n'a pas le moindre superpouvoir... Le voilà pourchassé par toutes les brutes de la ville. Mais Kick-Ass s'associe bientôt à d'autres délirants copycats décidés eux aussi à faire régner la justice. Parmi eux, une enfant de 11 ans, Hit Girl et son père Big Daddy, mais aussi Red Mist. Le parrain de la mafia locale, Frank D'Amico, va leur donner l'occasion de montrer ce dont ils sont capables...

Notre avis : Disons le tout net : Kick-Ass avait le potentiel d’être un phénomène qui casse la baraque, mais au final ça ne casse pas des briques. Cependant, même si la déception se fait sentir, le film est tout de même un réel petit plaisir qu’il serait dommage de bouder.

On a tous l’envie d’être un super-héros, mais j’étais juste invisible pour les filles. 

On a tous été plus ou moins imprégné des images de Superman, Batman, Spiderman (voir même de Wonderwoman, Catwoman…) et autres personnages qui sont pour la majorités issus des comics américains avant d’être une mine d’or pour des adaptations au cinéma. La figure du super-héros fait partie de la culture populaire, alors autant ne pas l’ignorer et en profiter pour une histoire contemporaine. C’est dans cette optique que l’auteur Mark Millar et le dessinateur John S. Romita Jr ont imaginé Kick-Ass : un adolescent d’aujourd’hui bien dans ses baskets et mal dans sa peau qui voudrait faire comme les super-héros de son imaginaire. Un déguisement acheté sur internet et le tour est joué, si l’habit ne fait pas le moine il fait justicier. Le banal Dave Lizewski joue au pas très brillant Kick-Ass, dont le seul pouvoir est celui de s’attirer de gros ennuis…

J’étais un type normal, sans araignée radioactive.

L’enjeu était de transposer (presque) toutes les particularités de cette aventure dessinée sur grand-écran au cinéma. Le réalisateur britannique Matthew Vaughn (qui fut le complice de l’exubérance de Guy Ritchie) a développé le projet en collaboration même avec les auteurs du comic-book.

Si le film Kick-Ass est plutôt fidèle à la bande-dessinée d’origine, il semble tout de même s’en éloigner pour se rapprocher des clichés des autres films américains de super-héros, au point de ne devenir qu'une parodie du Spiderman de Sam Raimi. Un adolescent timide se découvre de l’assurance dans les vêtements d’un super-héros, va combattre le méchant et en bonus pourra embrasser la jolie fille. Ici dans Kick-Ass la plupart des acteurs principaux (Aaron Johnson, Christopher Mintz-Plasse, Mark Strong) apparaissent en fait eux-mêmes comme les parodies des personnages qu’ils doivent jouer. Il y a aussi du Robert Rodriguez des mauvais Spy Kids, (on aurait préféré les influences de Edgar Wright et de Takashi Miike). Matthew Vaughn a su quand même donner toute la dimension héroïque aux différentes scènes de combats qui rythment efficacement le film et qui sont particulièrement réussies et inventives. Mais là encore les scènes d’action auraient gagné plus d’impact sans quelques musiques regrettables (le thème du film 28 jours plus tard, une reprise passable de la ‘Bad reputation’ de Joan Jett) qui diminuent leur intensité.

Sans pouvoir pas de responsabilité, sauf que ce n’est pas vrai. 

Dave Lizewski est bien de son époque : il est branché sur YouTube et il compte ses amis virtuels sur MySpace, il attend la fin de Lost et il va voir au cinéma The Spirit (super-héros de Frank Miller). Et curieusement on a du mal à s’attacher à sa nullité. On se détourne de lui encore plus quand arrivent dans l’histoire deux autres personnages : la gamine qui se transforme en Hit-Girl et qui est entraînée par son papa Big Daddy déguisé en Batman de pacotille. Nicolas Cage et la jeune Chloë Grace Moretz collent tellement bien à leurs personnages qu’ils éclipsent carrément le héros Kick-Ass . Nicolas Cage interprète un père qui rumine sa vengeance, et ici il joue de manière idéale avec le ridicule de son allure. Il provoque d’ailleurs la réplique la plus intéressante : "un justicier masqué n’est-il pas un tueur en série ?" Et c’est la fillette de onze ans qui vole la vedette à tout le monde, présente dans toutes les séquences les plus cools où elle cascade dans tout les sens avec une arme à la main. Kick-Ass peut aller se rhabiller, la véritable héroïne du film c’est Hit-Girl !

Kick-Ass était la promesse d’un grand film qui botte les fesses mais c’est devenue une petite comédie ‘in your face’. En cas de succès au box-office la fin est ouverte pour une hypothétique suite (‘Hit-Girl kick ass 2 ’ ?), cependant la jeune Chloë Grace Moretz (graine de star vue dans 500 jours ensemble, et les remakes de Amityville, The Eye, Morse…) risque d’être bientôt trop grande pour son personnage. Too Bad (girl).