Twilight 3 en 3D et Twilight 4 en deux parties

Posté par vincy, le 21 février 2010

twiligh3c.jpgTwilight surfe sur plusieurs vagues. Summit Entertainment veut en effet optimiser ses revenus et annonce du coup que le dernier  volet de la saga sera divisé en deux parties. Comme Harry Potter. De quoi doubler le potentiel d'un livre au box office des salles. Ceci dit Breaking Down (Révélation) était le roman le plus épais de la série. Twilight 4 : Révélation sortira en 2011 tandis que Twilight 5 : Soleil de minuit est prévu pour 2012.

Dans le même temps le studio colle aux modes en passant l'épisode 3, Hésitation, en salles cet été, en 3D. Problème : la mise en scène a été faite comme pour un film classique. Donc peu de chance que le relief apporte quelque chose... En attendant voici quelques clichés (un peu torrides) du prochain épisode.

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Jeu concours Shutter Island : des livres audio à gagner

Posté par vincy, le 21 février 2010

couverture shutter island audiolib Shutter Island est le nouveau film de Martin Scorsese avec Leonardo DiCaprio. Il s'agit de l'adaptation du roman de Dennis Lehane. Grâce à Audiolib, éditeur spécialisé dans les audiolivres, Ecran Noir vous offre 5 livres récités de ce polar haletant signé de l'auteur de Mystic River. La voix est celle d'Antoine Tomé, connu pour doubler John Travolta et Dennis Quaid.

Il vous suffit de répondre à la question suivante. La réponse est facile si vous suivez les actualités de notre blog.

Quel prochain cinéaste de renom va adapter un autre roman de Dennis Lehane?

Votre réponse et vos coordonées postales sont à envoyer par courriel.

Berlin 2010 : Les français bredouilles, mais pas trop

Posté par vincy, le 21 février 2010

l illusionniste de sylvain chometPas un seul prix en repartant de la Berlinale, hormis l'Ours d'argent pour le cinéaste franco-polonais Roman Polanski. Le cinéma français, relativement absent de la compétition, était surtout présent au marché du film (avec 15 producteurs à l'European Film Market). Unifrance revendiquait pourtant 19 films qui avaient fait le déplacement dans la capitale allemande : Mammuth et The Ghost Writer en compétition, Henri IV, L'autre Dumas, L'illusionniste (le nouveau dessin animé de Sylvain Chomet), Moloch Tropical (de l'haïtien Raoul Peck), le documentaire Michel Ciment, le cinéma en partage hors compétition. Un hommage à Eric Rohmer, une masterclass de Claire Denis, les nouveaux Ducastel-Martineau et Lifshitz (section Panorama) complétaient la délégation.

Pourtant le business n'a pas été mauvais. StudioCanal a signé un accord avec la société belge nWave, de Ben Stassen, grand spécialiste de l'Imax, pour pouvoir mettre en ouvre des films en 3D. Le premier projet annoncé devrait être Les aventures de Samy (Around the World in 50 Years 3D), qui sort dans les salles cet été.

MK2 a négocié avec l'israélien Orlando Films qui va devenir son distributeur multi-plateformes en Israël. La merditude des choses (103 000 spectateurs en France) devrait être le premier film diffusé suite à cet accord.

Last but not least, trois firmes, la française Celluloïd Dreams, le financier bavarois Clou Partners et le Studio Babelsberg (qui est à côté de Berlin), ont décidé de créer un studio européen, TheManipulators (tout attaché), pour produire (et coproduire) des films à vocation internationale, à moyens et gros budgets. Le premier film qui bénéficiera de ce nouvel outil sera Waiting for Azrael, de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (Persépolis). Le film sera tourné cette année à Babelsberg avant, sans doute, de faire son avant-première à Berlin 2011.

Berlin 2010 : un palmarès sans réelle surprise

Posté par MpM, le 20 février 2010

20104005_1_popup1.jpgDemi-surprise seulement devant le palmarès de cette 60e édition qui accorde la récompense suprême à une œuvre humaniste et artistiquement exigeante (Miel de Semih Kaplanoglu, fable au rythme extrêmement lent sur la relation entre un homme et son fils unis par l'amour de la nature), et distribue les autres prix aux principaux favoris, de la presse internationale notamment. On notera notamment le beau symbole pour Polanski, personnellement honoré.

Par contre, est-il bien raisonnable de décerner (en plus du Grand Prix) le prix de l'innovation au film roumain If I want to whistle, I whistle certes touchant mais pas franchement révolutionnaire, ni par son sujet (l'enfance brisée d'un adolescent sur le point de sortir de prison), ni par sa forme ? Alors que Mammouth, avec son audace stylistique et sa grande liberté de ton, semblait le candidat idéal... On peut aussi être déçu par l'absence d'On the path de Jasmila Zbanic (Bosnie) ou de A somewhat gentle man de Hans Peter Molland (Norvège). Mais au moins peut-on s'estimer heureux que Werner Herzog ait trouvé quelques concurrents à son goût...

Ours d'or
Bal (Miel) de Semih Kaplanoglu (Turquie)

Ours d'argent, Grand prix du jury
Eu cand vreau sa fluier, fluier (If I Want To Whistle, I Whistle) de Florin Serban (Roumanie)

Ours d'argent du meilleur réalisateur
Roman Polanski pour The Ghost writer (France / Grande Bretagne)

Ours d'argent de la meilleure actrice
Shinobu Terajima dans Caterpillar de Koji Wakamatsu (Japon)

Ours d'argent du meilleur acteur
Ex-aequo Grigori Dobrygin et Sergei Puskepalispour Kak ya provel etim letom (How I Ended This Summer) d'Alexei Popogrebsky (Russie)

Ours d'argent de la meilleure contribution artistique
Alexei Popogrebsky pour le travail de la caméra dans Kak ya provel etim letom (How I Ended This Summer) (Russie)

Ours d'argent du meilleur scénario
Wang Quan'an and Na Jin pour Tuan Yuan (Apart Together) de Wang Quan'an (Chine)

Prix Alfred-Bauer de l'innovation, du nom du premier directeur de la Berlinale
Eu cand vreau sa fluier, fluier (If I Want To Whistle, I Whistle) de Florin Serban (Roumanie)

Berlin 2010 : retour sur une compétition sans choc ni révélation

Posté par MpM, le 20 février 2010

shekarshiTandis que Werner Herzog et son jury en sont désormais à négocier le palmarès de cette 60e édition, partout ailleurs, l'heure est au bilan. Avec une question cruciale : alors, 2010, bonne édition ? La réponse est en demie-teinte, comme souvent à Berlin. Car si la sélection officielle s'est révélée de bonne tenue (sans véritable désastre, à l'exception de Jud Süss d'Oskar Roehler, et dans une moindre mesure de Caterpillar de Koji Wakamatsu), elle n'a offert ni choc ni révélation.

Sur les 20 films concourant pour l'Ours d'Or, tous présentent un véritable intérêt (politique, esthétique ou scénaristique), mais en contrepartie, aucun d'entre eux n'est exempt de défauts.

Oeuvres socio-politiques

james francoFait notable, la compétition se répartissait cette année assez harmonieusement entre oeuvres socio-politiques et oeuvres plus légères, voire films de genre. Ne nous leurrons pas, ce sont clairement les premiers qui ont le plus de chance car c'est traditionnellement ce type de film qui gagne à Berlin. Pour le symbole, on voit ainsi bien Shekarchi de l'Iranien Rafi Pitts repartir avec quelque chose, dans la mesure où il s'agit de l'histoire d'un homme cherchant à venger sa famille tuée par la police lors d'une manifestation. Comme un geste fort à destination de Téhéran, et des nombreuses victimes du régime.

Dans un autre style, deux films abordant la question de la religion pourraient avoir séduit le jury. Shahada de Burhan Qurbani traite avec subtilité du recours systématique à une foi plus dure en période de crise. Il met en scène un Islam tolérant, ouvert et compassionnel qui se dresse avec force contre les dérives de croyants plus dogmatiques, délivrant un message de fraternité et d'espoir. On the path de Jasmila Zbanic s'intéresse également à la confrontation entre deux visions opposées de la religion musulmane. D'un côté une jeune femme émancipée vivant une foi libre et peu contraignante, et de l'autre son compagnon qui devient brusquement membre d'une société wahhabite conservatrice. La réalisatrice, qui refuse de prendre parti, décortique le délitement progressif de leurs relations, dû à une incompréhension mutuelle grandissante. Dans les deux cas, il ne s'agit pas tant de films sur la religion que sur la difficulté du vivre ensemble.

balAutre thème bien représenté durant cette Berlinale, l'enfance sacrifiée. D'ailleurs, le Roumain Florin Serban a une chance avec  If I want to whistle, I whistle, le portrait d'un adolescent sur le point de sortir de prison. Assez formaté, mais suffisamment fort pour marquer les esprits. En face, c'est plus difficile pour Submarino de Thomas Vinterberg qui suit deux frères (un drogué et un alcoolique) traumatisés par leur passé. Misérabiliste pendant une bonne part du film, et globalement prévisible, on est loin de Festen.

Bien sûr, on parle aussi de The Ghost writer, thriller politique sur un ex-Premier ministre britannique aux faux airs de Tony Blair. Et récompenser Roman Polanski en plein scandale judiciaire pourrait être un signe fort... à moins que cela ne soit trop "risqué" pour un festival qui ne veut surtout pas avoir l'air de prendre parti. Mais Werner Herzog aurait-il ce genre de scrupule ?

La part belle à l'humour

how i ended this summerDans l'autre catégorie, celle des oeuvres plus légères, on peut presque s'avérer gâté. Car oui, cette année, on a bien ri à Berlin ! Un rire plus ou moins subtil, selon qu'il s'agit de Zhang Yimou (A woman, a gun and a noodle shop, remake farcesque de Blood simple des frères Coen) ou de Noah Baumbach et son absurde et un peu ennuyeux Greenberg. Mais surtout, on a eu droit à une comédie scandinave complétement décalée, mélangeant polar et burlesque (A somewhat gentle man de Hans Peter Molland avec un Stellan Skarsgarg bon candidat au prix d'interprétation), et au nouveau délire des Français Delépine et Kervern, Mammuth, avec Gérard Depardieu en jeune retraité à la recherche de justificatifs administratifs... prétexte à un road-movie décapant qui a beaucoup fait rire la presse étrangère (presque autant que le show débridé qui a tenu lieu de conférence de presse). C'est moins bon que Louise Michel, mais hilarant au vu du niveau général, le tout sans être dénué de fond. Rappelons à toutes fins utiles qu'à Berlin, il existe un prix de l'audace...

gerard depardieu mammuthPour ce qui est des autres genres cinématographiques, il y en a eu pour tous les goûts. Polar brutal chez Winterbottom avec The killer inside me (Casey Affleck assure, et l'on ne s'ennuie pas une seconde), biopic sur Allen Ginsberg pour Rob Epstein (Howl, où James Franco a lui aussi impressionné), mélo familial naturaliste danois (Une famille de Pernille Fisher Christensen, tout en retenue, et avec un duo d'acteur formidable, Lene Maria Christensen et Jesper Christensen), conte initiatique argentin extrêmement ténu et efficace (Puzzle de Natalia Smirnoff, où l'on n'a d'yeux que pour la merveilleuse Maria Onetto), fable humaniste sur les rapports entre l'homme et la nature (Bal de Semih Kaplanoglu, dernier volet de sa trilogie "Yusuf")... autant de sérieux concurrents pour un prix d'interprétation, ou une récompense de moindre importance.

a woman a gun and a noodle shopEnfin, il ne faut pas oublier How I ended this summer (Alexei Popogrebsky), thriller psychologique qui se déroule dans le cercle arctique. Lent et parfois contemplatif, mais purement envoûtant, voire palpitant. Un film ovni qui exploite habilement la beauté de ses paysages sans tomber dans l'esthétisme de carte postale, et apprend au spectateur ce que signifie vraiment l'expression "conditions extrêmes". Accessoirement très bien accueilli par la presse internationale...

C'est pourquoi, quel que soit le résultat final, on peut d'ores et déjà affirmer que Berlin a parfaitement réussi le pari du 60e : peu de paillettes, beaucoup de curiosité, et un amour toujours renouvelé du cinéma. Et un public toujours aussi nombreux (on parle même d'un record de fréquentation). De quoi être confiant pour les 60 prochaines années...

Berlin 2010 : The Teddy is all right

Posté par vincy, le 20 février 2010

the kids are allrightPour leur 24e cérémonie, les Teddy Awards, qui récompensent les meilleurs films gays et lesbiens, ont rappelé à quel point le combat pour l'égalité des droits était toujours vivace. Amnesty international est venu informer sur scènes les nouvelles lois des pays d'Afrique de l'Est qui condamnent à mort (ou à perpétuité) les homosexuels. Le Maire (ouvertement gay) de Berlin, Klaus Wowereit, a mis en avant le fait que nous sommes tous des êtres humains, se référant à l'article 1 de la Charte des droits de l'homme des Nations Unies. "Tout être humain naît libre et égal en dignité et en droit."

Car, comme la Berlinale "classique", les Teddy sont engagés, politiques et cinématographiques. Complètement intégrés dans le Festival, c'est devenu une section parallèle incontournable qui nourrit les autres compétitions. 28 films, toutes sections confondues, avaient pour thème l'homosexualité. Même le catalogue des Teddy, broché et coloré, se permet des invités prestigieux comme éditorialistes : Elfriede Jelinek (l'auteure de La Pianiste), Inrid Caven, Isabelle Huppert et l'éternel dandy Werner Schroeter, par ailleurs présent le soir de la remise des prix.

Le palmarès a récompensé The Kids are all right, de Lisa Cholodenko (en compétition officielle de la Berlinale), avec Julianne Moore et Annette Bening en couple lesbien, mères de famille, dérangées par l'intrusion du père biologique (Mark Ruffalo) de leurs deux adolescents. Une comédie de moeurs distinguée pour "la qualité de sa réalisation et la drôlerie avec laquelle il aborde les enjeux de l'homoparentalité d'aujourd'hui, ainsi que la complexité de la sexualité, des relations sentimentales et des liens familiaux." Il était nommé face à deux autres films.

Mine Vaganti, de Ferzan Ozpetek, est aussi une comédie de moeurs, familiale, mais à l'italienne, avec un coming-out impromptu dans un clan traditionnel où les enjeux industriels croisent la réputation en société. Petit bonus (en de hors du charme irrésistible du film), rien ne se passe réellement comme prévu : il n'y a pas qu'un seul homo parmi les enfants, et cela (em)brouille tout.

Et puis Howl, de Rob Epstein et Jeffrey Friedman, où l'on revient à San Francisco à la fin des années 50, quand le poète Allen Ginsberg est confronté - judiciairement - à une Amérique conservatrice et Mccarthyste. Le film met en vedette James Franco, qui a reçu un Teddy u meilleur court-métrage pour The Feast of Stephen. Nous vous avions révélé plus tôt dans la semaine ( voir actualité du 14 février 2010) à quel point ce court métrage en noir et blanc était brillant.

Le Teddy du Jury est revenu à un autre Américain, Jake Yuzna, pour Open. Ce film, entre expérimentation sensorielle et esthétique, et documentaire fictionnel sur les sexualités oubliées (pandrogyne, transsexuel, hermaphrodite). Un voyage étonnant qui met en lumières les troubles et les angoisses de personnes marginalisées en quête d'affection.

Le Teddy du meilleur documentaire, enfin, a été décerné à La Bocca del Lupo, de Pietro Marcello.

L'an prochain, le petit Ours fêtera ses 25 ans.  Nul ne doute que les boîtes de nuit affichant le drapeau arc-en-ciel prolongeront la fête avec encore plus de paillettes...

Berlin 2010 : Shah Rukh Khan plus fort que les extrêmistes

Posté par vincy, le 19 février 2010

my name is khanHors-compétition, la Berlinale présentait un film bollywoodien pas comme les autres. My Name is Khan, de Karan Johar, met en vedette la superstar indienne Shah Rukh Khan (ou Sha Rukh Khan ou Shahrukh Kha), après quasiment une année de disette pour ses fans. Surtout, son sujet était éminemment politique puisqu'il traite de la discrimination subie par les musulmans aux Etats-Unis après les attentats terroristes du 11 septembre 2001, tout en prêchant un retour à la tolérance.

Mais le film n'est sorti que dans quelques salles à Mumbay (Bombay) car les exploitants ont du céder aux pressions du Shiv Sena, parti d'extrême droite local.  Le parti voulait que l'on boycotte cette production coûteuse. Les producteurs ont alors réclamé auprès de la police que l'on garantisse la sécurité des spectateurs à l'entrée et à la sortie des cinémas. De quoi plomber un démarrage.

Car ne plaisantons pas, les membres de ce parti sont extrêmement violents. Ils avaient attaqué des salles, brûlé des affiches et encerclé la résidence de l'acteur dans les jours qui précédaient la sortie du film la semaine dernière. Au total, la police a arrêté 1 800 extrêmistes.

Mais qu'on ne se méprenne pas : leur colère n'est pas à l'égard du film mais de l'acteur. Shah Rukh Khan a en effet osé dire publiquement qu'il regrettait qu'aucun joueur pakistanais n'était dans la sélection de la Ligue de cricket indienne! Outrage patriotique! Quant au parti xénophobe Shiv sena, il a de moins en moins de crédit et cherche ainsi à rebondir médiatiquement.

Manque de chance, leur calcul s'est avéré faux. Quelque soit leur communauté, les habitants de la métropole sont venus manifestés, se mobilisent pour pacifier la ville et sont allés voir le film en masse. Le film a effectué le plus gros démarrage pour une production indienne en trois jours, avec au niveau mondial des recettes s'élevant à 18 millions de $, dont 2 millions de $ dans les 120 cinémas d'Inde. Aux USA, il a rapporté 2,5 millions de $ le même week-end, lui permettant, en étant 13e du box office, de devenirle plus gros succès bollywoodien en Amérique.

De là à dire que les extrêmistes lui ont fait sa pub...

Berlin 2010 : vous reprendrez bien un peu de polémique nazie ?

Posté par MpM, le 19 février 2010

judsuss.jpgQue serait un festival sans polémique ? Mérité, recherché ou fabriqué de toute pièce, le scandale permet d'entretenir le buzz, de provoquer la curiosité et surtout de faire parler. C'est bon pour l'image comme pour le business, même si la plupart du temps "l'affaire" retombe d'elle-même comme un soufflé en moins de 48h. Que voulez-vous : un film chasse l'autre.

Deux jours avant la remise de l'Ours d'or, et alors qu'il ne reste que trois films en compétition à découvrir, la Berlinale a donc connu sa première mini-polémique 2010, forcément politique. Comme cela arrive souvent ici, la cause en est un film traitant de l'époque nazie. Jud Süss (Film ohne Gewissen) d'Oskar Roehler (Les particules élémentaires) raconte la genèse du film de propagande nazie "Le juif Süss" commandé par Goebbels dans le but de renforcer la haine des Allemands envers le peuple juif. Cette œuvre, qui fut à l'époque montrée à plus de 20 millions de personnes, met en scène un marchand juif censé personnifier la lâcheté, la duplicité et la perversité dans la Prusse du 18e siècle. Elle est aujourd'hui encore interdite en Allemagne.

Le plus grand scandale provient probablement de sa mise en scène outrée et grandiloquente

Ce qui a le plus choqué les journalistes présents à la séance de presse (et qui ont sifflé le film, pratique bien plus rare à Berlin qu'à Cannes), c'est la liberté prise par Oskar Roehler et son scénariste Klaus Richter avec la vérité historique. L'épouse de Ferdinand Marian (l'acteur qui jouait Süss) devient ainsi juive pour les facilités du scénario (plus de compassion, moins de réflexion). Le film oublie aussi de préciser que le comédien continua sa carrière après le succès de Süss, donnant l'impression qu'il n'est qu'une malheureuse victime de Goebbels. Ces "évolutions arbitraires" revendiquées par le réalisateur ôtent à Jud Süss (Film ohne Gewissen) toute caution documentaire, ou au moins historique.

Privé de cela, il ne lui reste plus grand chose tant il est artistiquement raté. Le plus grand scandale provient probablement de sa mise en scène outrée et grandiloquente... mais d'une courte tête seulement devant son scénario si mal ficelé qu'il oublie la moitié des enjeux en route. Ne parlons pas des personnages qui sont au-delà de la caricature, réduits au degré zéro de la psychologie (alcoolique, neurasthénique, fanatique...).

Le sujet, malgré tout, éveille une nouvelle fois la mauvaise conscience et le sentiment de culpabilité des Allemands. D'où la réaction épidermique de certains, et l'ambiance gênée durant la projection. Probablement afin d'éviter tout débordement, la conférence de presse avec l'équipe du film a quant à elle été particulièrement bordée. Le modérateur a très largement monopolisé la parole en interrogeant longuement (et de manière purement inoffensive) les différents intervenants. Ensuite, les autres questions ont surtout porté sur des points de détail concernant les différences entre fiction et réalité.

Pas de quoi lancer une vraie polémique, mais suffisant pour souligner le malaise qui, aujourd'hui encore, accompagne systématiquement toute œuvre touchant au nazisme. Etant Allemand lui-même, Oskar Roehler savait à quoi s'en tenir en choisissant précisément la forme du mélodrame flamboyant et approximatif pour un sujet pareil. De là à penser que les sifflements et la menace de scandale faisaient partie de ses calculs, ou de ceux du Festival de Berlin...

Cannes 2010 : les prétendants…

Posté par vincy, le 18 février 2010

cannes_marches.jpgQui pourrait aller à Cannes cette année? Les prétendants sont nombreux, les élus le seront moins... Passage en revue des films en post-productions ou tout juste finalisés.

ASIE

Du Japon, le film de Takashi Miike (Thirteen Assassins) pourrait être l'un des points forts venus d'Asie. Pourquoi pas la prochaine production des Studios Ghibli? On pourrait retrouver aussi hors-compétition Johnnie To (Death of A Hostage), un habitué, Tran Anh Hung (Forêt norvégienne), et quelques coréens comme l'ex juré Lee Chang-dong (Poetry), Im Kwon-Taek (101ème Film), Im Sang-soo (La femme de chambre). Pour Wong Kar-wai, la probabilité est toujours possible, malgré les retards de production, de voir The Grand Master. De Chine, Jia Zhang-ke, avec deux films en cours paraît le candidat incontournable. D'Inde, on suggère que le Murali Nair (La chèvre stérile) est un élu possible.

On croisera sans doute des films du Proche et du Moyen Orient. Il n'y a pas de favoris parmi les films israéliens ou turcs. D'Iran, on parle de Circonstance, de Maryam Keshavarz et certainement Abbas Kiarostami (Copie conforme).

AMERIQUES

Après son passage remarqué à la Quinzaine des réalisateurs, le jeune Xavier Dolan pourrait être promu avec son deuxième film, Love, Imagined. Ni  Cronenberg, ni Egoyan n'ont un film à proposer.

De l'autre côté de la frontière, d'Hollywood ou d'ailleurs, les différentes sélections auront le choix.  Par ordre alphabétique : Woody Allen (You Will Meet A Tall Dark Stranger), Darren Aronofsky (Black Swan), John Cameron Mitchell (Rabbit Hole), Sofia Coppola (Somewhere), Jodie Foster (The Beaver), David O'Russell (The Fighter), Oliver Stone (Wall Street 2), le studio Pixar (Toy Story 3), Sylvester Stallone (The Expendables), l'Australien Peter Weir (The Way Back) et surtout Terrence Malick (The Tree Of Life). Des noms moins connus comme Bruce Robinson (The Rum Diary), Géla Babluani (13, le remake de son film 13 Tzameti) et Julie Taymor (The Tempest) ont leur chance, tout comme certains primés à Sundance. Côté séance de minuit, on espère Robert Rodriguez (Machete) et Oren Peli (Area 51). Pour l'ouverture ou une projection à haute-tension, on envisage bien le Robin des Bois de Ridley Scott.

Du côté latino-américain, le cinéma chilien a proposé Nostalgia de la Luz, de Patrico Guzman et Post Mortem, de Pablo Larrain. Le Mexique mise sur Michael Rowe (Ano Bisiesto) et Carlos Reygadas (Revolucion). L'Argentine peut compter sur Daniel Burman (Dos Hermanos) et Pablo Trapero (Carancho). On peut aussi s'attendre à un film brésilien ou péruvien.

EUROPE

L'Europe pourrait de nouveau être présente en force. D'Allemagne, de nombreux cinéastes sont sélectionnables (Benedek Fliegauf, Lars Kraume, Chris Kraus, Sophie Schoukens), et notamment Tom Tykwer avec Trois. D'Italie, rien ne dit que Nanni Moretti sera prêt avec les déboires psychanalytiques de son Pape, mais Gabriele Salvatroes est sur les rangs (Happy Family). Côté scandinavie, les noms de Susanne Bier (La revanche) et Bent Hamer (Home for Christmas) font consensus. On évoque aussi Peter Fly (La femme qui rêvait d'un homme) et surtout d'Aki Kaurismaki (Le Havre,  présenté au marché de Berlin), s'il est finalement prêt. Le film réalisé en Espagne d'Alejandro Gonzalez Inarritu, Biutiful, a été préparé en vue de ce festival. Les rumeurs bruissent autour de Room in Rome, de Julio Medem et de Même la pluie, d'Iciar Bollain. Le cinéma britannique sera sans doute le mieux représenté avec six réalisateurs dans la course : Ken Loach (Route Irich), Stephen frears (Tamara Drive, adaptation de la BD homonyme), le nouveau Mike Leigh, Kevin MacDonald (le réalisateur de Jeux de pouvoirs, avec Eagle of the Ninth), David Mackenzie (The Last Word, probablement  à Un certain regard) et Peter Mullan (Neds). Du poids lourds. Il ne faudrait pas oublier le suisse Jean-Luc Godard (Socialisme).

D'Europe de l'Est, les noms de Marian Crisan, Cristi Puiu et Kornel Mundruczo (le réalisateur de Delta) circulent. Aux côtés de fidèles de la Croisette comme Danis Tanovic (Cirkus Columbia), Bela Tarr (The Turin Horse), Otar Iosseliani (Chantrapas).

On parle aussi pour le contingent russe du prochain film de Nikita Mikhalkov (L'exode, la suite de Soleil Trompeur, qui avait manqué de peu la Palme d'or à Cannes) et d'Alexandr Sokurov avec sa version de Faust.

FRANCE

Le choix et vaste, et toutes les sections n'y suffiront pas. Les films qui suivent sont prêts ou quasiment. Les choix seront politiques, artistiques et diplomatiques (équilibre entre producteurs et distributeurs). ils ne seront que trois en compétition. On parie sur Tavernier et Kechiche. Hors-compétition ou en clôture, Lelouch (La chance de ma vie) et Besson (Arthur et les Minimoys 3) ont leur chance.

-  Bartabas, Zingaro Revisité

- Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux

- Julie Bertucelli, L'arbre

- Bertrand Blier, Le bruit des glaçons

- Rachid Bouchareb, Hors-La-Loi

- Laure Charpentier, Gigola

- Antoine Charreyron, La nuit des enfants rois

- Jean-Paul Civeyrac, Des Filles En Noir

- Alain Corneau, Contre-toi

- Isabelle Czajka, D'amour et d'eau fraîche

- Jacques Doillon, Le mariage à trois

- Lola Doillon, Sous Ton Emprise

- Nicole Garcia, Un balcon sur la mer

-  Abdellatif Kechiche, Vénus noire

- Gilles Marchand, L'autre monde

- Marion Naccache, Coney Island

- Gilles Paquet-Brenner, Elle s'appelait Sarah

- Julian Schnabel, Miral

- Joann Sfar et Antoine Delesvaux, Le chat du rabbin

- Bertrand Tavernier, La Princesse de Montpensier

Réponses mi-avril.

Hollywood Top 40 : les réalisateurs les mieux payés en 2009

Posté par vincy, le 18 février 2010

Vanity Fair a révélé les 40 plus grosses fortunes d'Hollywood pour l'année 2009. L'occasion pour nous de diviser le classement par métiers. Les réalisateurs trustent les cinq meilleures places. On constate aussi que le poids des recettes internationales augmentent considérablement les revenus, tout comme le cumul des fonctions (producteur-réalisateur-scénariste). Si Cameron n'a pas encore profité pleinement de l'effet Avatar, et si Spielberg n'a fait que produire l'an dernier, on note que les films à grands spectacles conduisent aux gros comptes en banque...

1 - Michael Bay - 125 millions de $

2- Steven Spielberg - 85 millions de $

3 - Roland Emmerich - 70 millions de $

4 - James Cameron - 50 millions de $

5 - Todd Phillips - 44 millions de $

9 - J.J. Abrams - 36 millions de $

11 - Tyler Perry -  32,5 millios de $

20 - Ron Howard - 25,5 millions de $

27 - Oren Peli et Jason Blum - 22,5 millions de $

36 - Clint Eastwood -  17 millions de $