Le Syndicat français de la critique cinéma récompense trois film cannois

Posté par vincy, le 9 février 2010

Cette année, il y a une forme de consensus. Ce sont toujours les mêmes films qui gagnent. Les prix du Syndicat français de la critique cinéma n'ont pas échappé à la règle : Meilleur film français? Un prophète. Meilleur film étranger? Le ruban Blanc. Meilleur premier film français? Adieu Gary.

Tous les trois étaient sélectionnés à Cannes, ont été primés sur la Croisette. Adieu Gary fut, de loin, la pépite de la semaine de la critique.

Le Syndicat a aussi primé L'autre (Meilleur film singulier) et Mei Ling (Meilleur court métrage). La Journée de la jupe a reçu les honneurs de la Meilleure fiction TV.

Côté DVD, Hunger a été élu Meilleur du genre. Le Coffret Mikhlakov a gagné celui de sa catégorie. Enfin pour le Patrimoine, Les Vacances de Monsieur Hulot ont flegmatiquement repoussé la concurrence.

Quatre livres sur le cinéma ont été récompensés : Hollywood classique, le temps des géants, de Pierre Berthomieu (Meilleur livre français), Tambour battant, de Volker Schlöndorff et Bric-à-brac, du cachemar réel au réalisme magique, de Lucian Pintilie (Meilleur livre étranger exaequo) et L'antiquité au cinéma, d'Hervé Dumont (Meilleur album).

Humpday : le dvd décomplexé

Posté par kristofy, le 9 février 2010

dvdhumpday.jpgAvez-vous déjà essayé avec votre meilleur ami ? Cette drôle de question est celle de ce drôle de film Humpday. Il a fait rire le Festival de Cannes (à la Quinzaine des Réalisateurs), le Festival de Deauville (Prix de la révélation) et le Festival de Sundance (Prix spécial du jury pour l’esprit d’indépendance). Le DVD est maintenant disponible (sortie le 3 février), et il est à découvrir..

"On a choisi ça parce que ça nous fait plus peur que tout. Est-ce une raison pour le faire ?"

Le film Humpday évoque des questions sur le couple, la sexualité, l’amitié, l’accomplissement personnel, l’art … C’est aussi en même temps un film de cinéma à la fois moderne et actuel avec un style de caméra-vérité, comme si la caméra devenait les yeux du public. Le DVD propose le film en version originale avec en bonus une longue interview très intéressante de la réalisatrice Lynn Shelton ainsi qu’un court-métrage. Elle explique la création de son film de l’écriture au casting et le tournage qui a duré une dizaine de jours avec une équipe réduite. La cinéaste évoque aussi l’esprit du cinéma indépendant de sa région de Seattle où ont déjà travailler ses acteurs et son équipe, et si elle ne dit rien de la belle musique du film on y a remarqué la violoncelliste Lori Goldston (qui avait accompagné Nirvana en concert). "Parfois le simple fait de prendre des personnages et de les mettre dans une situation inconfortable, c’est la meilleure recette pour faire un drame ou une comédie". On y trouve aussi en complément un court-métrage sur le même thème, celui de Lynn Shelton pour le festival Hump.

En DVD depuis le 03 février 2010

De la Chine au Pakistan, Guimet prend la route de la Soie

Posté par MpM, le 9 février 2010

Guimet - The worldAvec son nouveau cycle intitulé "Gandhâra vu de Chine", l'auditorium du Musée Guimet nous invite à un étonnant voyage depuis les frontières de la Chine jusqu'au Pakistan, le long de la route de la soie.

Avec d'un côté une rétrospective de l'oeuvre du réalisateur Jia Zhang-ke, chef de file de la 6e génération de cinéastes chinois, et de l'autre une exploration d'une région du monde (le "Gandhâra", royaume ancien qui était situé sur l'Afghanistan et le nord-ouest du Pakistan actuels) célèbre pour son style d'art bouddhique et parsemée de sites archéologiques. Une sorte de grand écart géographique, temporel et bien sûr cinématographique particulièrement représentatif des mille facettes de l'Asie.

L'hommage à Jia Zhang-ke permettra ainsi aux spectateurs de (re)découvrir son cinéma urbain et souvent clandestin au travers de ses longs métrages les plus connus (Plaisirs inconnus, The world, Still life) comme de ses documentaires plus ou moins expérimentaux (In public, Dong, Useless...). Des films au fils desquels se dessine un portrait sans concession de la Chine actuelle : industrialisation qui laisse les plus faibles sur le carreau, perte de repères, inégalités...

Le ton éminemment critique du cinéaste, ainsi que son désir de ne rien cacher des difficultés du pays, ont fait maintes fois grincer les dents de pékin. Malgré tout, aujourd'hui, il est l'un des réalisateurs chinois les plus connus à travers le monde, multi-primé (Léopard d'or pour Xiao Wu à Locarno, Lion d'or pour Still life à Venise, Montgolfière d'or pour Platform à Nantes, Grand prix  du Jury à Vesoul pour The World...) et sélectionné dans tous les grands festivals européens.

Dans un genre très différent, ce sont une quinzaine de documentaires et une fiction qui apportent un éclairage tour à tour historique, culturel et géographique sur le Gandhâra Citadelle des sables: voyage dans les pas d'une expédition archéologique tentant de localiser la ville mythique de Mogao, exploration du berceau de la civilisation chinoise du Moyen-Age (Loulan, "ville du diable"), recherches sur l'une des plus mystérieuses civilisations disparues, celle de l'Indus... la ligne directrice est très clairement pédagogique. D'ailleurs, une série de conférences accompagne le cycle.

Toutefois, cela n'empêche pas l'art de reprendre ses droits avec le très joli film de fiction signé Sabiha Sumar, Eau dormante (Léopard d'or à Locarno) qui traite du traumatisme laissé par le séparation de l'Inde et du Pakistan, ainsi qu'avec les différents spectacles mêlant musiques et danses traditionnelles.

Comme toujours avec l'auditorium du musée Guimet, le dépaysement est garanti, tout comme le plaisir et l'intelligence !

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Du 10 février au 23 juin 2010
Séances à 12h15 les lundis, mercredis ou vendredis selon les semaines
Programme complet et informations sur le site de l’Auditorium Guimet

La Horde: état de siège sanglant

Posté par geoffroy, le 9 février 2010

lahorde.jpgL'histoire : Au Nord de Paris. Décidé à venger la mort d’un des leurs, un groupe de policiers prend d’assaut une tour HLM, dans laquelle s’est barricadée une bande de gangsters, et se retrouve sans le savoir confronté à une horde de zombies. Flics et malfrats n’auront d’autre solution qu’unir leurs forces pour venir à bout de ces êtres terrifiants...

Notre avis : Encore un film de Zombies. Sauf que celui là est français, a été en compétition officielle au dernier festival de Gérardmer, a reçu le prix SyFy Universal et fut l’occasion de « s’éclater » au sens premier du terme lors d’une projection particulièrement sous pression. Pour un premier long-métrage pas très finaud, un peu vain voire léger mais au final plutôt sympathique, l’indulgence serait de rigueur. N’empêche que La Horde de Yannick Dahan et Benjamain Rocher (tous deux anciens journalistes à Mad Movies) manque de mordant et s’empêtre super rapidement dans une rivalité flics/caïds très vite lassante car occultant l’environnement hostile d’une bande de Zombies sortit de nulle part.

Les réalisateurs n’arrivent pour ainsi dire jamais à transformer leur idée de base du film mixte polar-fantastique, préférant les séquences dialoguées aux enjeux de terrain que peut offrir une « tour » de banlieue assiégée par une horde de morts-vivants. Les répliques fusent, sont parfois drôles, fleurent bon l’exagération dans la recherche de celle qui fera mouche et marrer tout le monde. Bref, il s’agit plus d’un bon gros polar à la testostérone pas très effrayant, les Zombies n’étant pas suffisamment incarnés ni menaçants. Pas si sanglant que prévu, l’action non stop se répète à chaque étage malgré une fin bien bourrine même si un peu téléphonée.

Enfin, soulignons la présence de la belle Claude Perron, de la gueule Jo Prestia et du dramaturge Yves Pignot interprétant un René plutôt jouissif en « dégommeur » de Zombies. L’ensemble reste malgré tout trop caricatural dans sa construction, même si nous sentons la volonté des deux cinéastes de rendre un hommage au cinéma de genre qui aura bercé leur enfance.