Vesoul : les films en compétition et le Palmarès

Posté par kristofy, le 4 février 2010, dans Festivals, Vesoul.

FICA palmarès

Durant ce 16ème Festival international des Cinémas d’Asie, on pariait sur l’un ou l’autre des neuf films inédits en compétition. Lequel recevrait le Cyclo d’Or du jury présidé par le réalisateur taïwanais Wan Jen ?

Ce sont en fait deux films ex-aequo qui ont remporté cette récompense, un fait rare dans l’histoire du FICA, qui peut être vu comme le signe d’une sélection de haute tenue. Cependant, les membres des différents jurys n’ont semble-t-il pas réussi à se mettre d’accord entre eux puisqu’ils ont accordé des coups de cœur et mention spéciale. Ayant pu voir 8 films en compétition (sur 9), ce sont en fait véritablement les 4 meilleurs films qui ont été remarqués par le jury international, dont voici le palmarès :

Cyclo d’or (ex-aequo) 
Cow de Guan Hu (Chine) et No Puedo Vivir Sin Ti de Leon Dai (Taiwan)

Grand Prix du jury
The Damned Rain de Satish Manwar (Inde)

Mention spéciale du jury
Animal Town de Jeon Kyu-hwan (Corée du sud)

Retour sur les 4 principaux primés

Cow était peut-être le filmCyclo le plus commercial parmi cette sélection de films d’auteur, Cow montre en effet une esthétique proche des films à gros budget. Un villageois simplet est chargé de s’occuper d’une vache étrangère monstrueuse pendant une bataille qui va dévaster son village. Avec ce duo étrange, le film évoque toute la brutalité et l’absurdité d’une guère avec du spectaculaire et de l’humour.

No Puedo Vivir Sin Ti raconte en noir et blanc le combat d’un marginal vivant de petites combines qui voudrait inscrire sa fille à l’école. Il n’avait plus de nouvelles de la mère depuis des années mais il apprend que bien qu’il soit le père, il n’est pas reconnu comme le responsable légal de la fillette. Il est envoyé de bureau en bureau sans succès, à bout de cette situation ubuesque il va alors menacer de se suicider. Cette histoire d’un homme qui ne rentre dans aucune case administrative est un drame émouvant et élégant qui est logiquement primé.

The Damned Rain s’intéresse à une femme qui commence à s’inquiéter pour son mari et va faire en sorte qu’il soit toujours accompagné de sa mère ou de son fils pour éviter qu’il ne soit un moment seul. Quelques situations cocasses vont laisser place aux difficultés de cultiver la terre (labourer, semer, traiter, récolter, vendre, transporter…). On mesure le déséquilibre entre les dettes énormes et le petit bénéfice aléatoire. Une fiction qui a valeur de témoignage sur les milliers d’agriculteurs qui se suicident chaque année.

Animal Town était le film le plus fragile car il n’a pas encore été vraiment distribué dans aucun pays, mais il est remarqué dans chacun des quelques festivals où il est vu. On suit les parcours de deux hommes solitaires qui vont se croiser. Un pédophile sorti de prison lutte pour se réinsérer avec un travail et contre ses pulsions tandis qu’un imprimeur néglige son travail et sombre dans le désespoir. C’est le second volet d’une trilogie sur le thème de ville, il s’agit de la ville qui blesse les gens et en même temps des gens qui blessent la ville.

Le reste de la compétition

Pour ce qui est des autres films de la compétition, deux femmes ont mis en image un sujet féministe avec à l’arrivée un résultat inégal. Anne Hui a donné à Simon Yam le rôle d’un mari brutal pour parler de la prise en charge insuffisante des violences conjugales, et Ratna Sarumpaet dénonce à sa manière la vente d’enfants à la prostitution avec la cas d’une prostituée qui interpelle la société en ayant tué un homme politique (malheureusement le récit s’oriente sur une rupture amoureuse tragique).

La réalisatrice Selda Cicek évoque le poids de certaines traditions avec Des vies sans valeur, un film maladroit mais qui laisse augurer des talents à suivre. Le réalisateur Babak Jalali est lui plus convaincant avec Frontier blues ou différentes séquences aux allures de sketch se suivent avec des personnages attachants. Dans la section des documentaires c’est Supermen of Malegaon qui remporte les rires des festivaliers. La réalisatrice Faiza Ahmad Khan nous offre un genre de making-of d’un tournage haut en couleurs (peu de budget et beaucoup de système d) d’une adaptation de Superman version Bollywood. On retrouve l’ambiance communautaire pour le partage du cinéma chère au Be kind Rewind de Michel Gondry.

Les autres prix

Prix du public
Jamila and the President de Ratna Sarumpaet (Indonésie)

Prix NETPAC (Network for The Promotion of Asian Cinema)
Animal Town de Jeon Kyu-hwan (Corée du sud)

Prix Emile Guimet
No Puedo Vivir Sin Ti de Leon Dai (Taiwan)

Coup de coeur Emile Guimet
Supermen of Malegaon de Faiza Ahmad Khan (documentaire, Inde)

Prix Langues O’
The Pawshop de Milo Sogueco (Philippines)

Coup de cœur Langues O’
The Damned Rain de Satish Manwar (Inde)

Prix du Public long-métrage
Jamila and the President de Ratna Sarumpaet (Indonésie)

Prix du public documentaire
Le Joueur De Cerf-Volant de Jean-Paul Mignot (France/Afghanistan)

Prix du Jury Jeunes
Supermen of Malegaon de Faiza Ahmad Khan (documentaire, Inde)

Prix du Jury Lycéens
Jamila and the President de Ratna Sarumpaet (Indonésie)

A noter que les films Cyclo d’or (ex-aequo) Cow et No Puedo Vivir Sin Ti ainsi que le documentaire Supermen of Malegaon pourront être découvert début avril lors de projections à l’auditorium du musée Guimet à Paris.

Crédit photo : Michel Mollaret

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