Jacques Audiard, Trophée de la personnalité de l’année

Posté par vincy, le 2 février 2010

Le Film Français a remis ses 17e Trophées annuels. Ils récompensent les champions du box office mais aussi, après vote du jury, des équipes et des personnalités de l'audiovisuel. Enfin les lecteurs du magazine professionnel élisent la personnalité de l'année, tous secteurs et métiers confondus.

Cette année, le Grand prix du jury du Festival de Cannes et favori des César, Jacques Audiard, l'a emporté. Depuis mai, Un prophète a conquis professionnels, public (1,2 millions de spectateurs), critiques. le film a très bien démarré au Royaume Uni et il vient d'être cité à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Il devance Stéphane Célérier (Mars distribution) et Marie-Christine Desandré (exploitante de salles de cinéma).

Sinon on retrouve dans la liste le Trophée des trophées (Avatar), le Trophée du Film français (Le petit Nicolas), le Trophée du premier film (Coco) et le Trophée de l'oeuvre européenne (Slumdog Millionaire).

Les jurys ont élu Mario Tommasini pour le Trophée de l'exploitant (Pathé et Gaumont à Rouen), préféré à Sylvain Pichon (Méliès Saint-Etienne) et Guillaume Dufour (MK2 Bibliothèque).

Philippe Lioret et Christophe Rossignon ont reçu le Trophée du duo cinéma (Welcome) et Riad Sattouf et Anne-Dominique Toussaint le Trophée du duo révélation (Les beaux gosses).

Les Oscars, anecdotes bizarres et Marion Cotillard…

Posté par vincy, le 2 février 2010

82e cérémonie des Oscars

Elle n'est pas nommé pour sa prestation dans Nine (et pourtant, même si le film ne nous a pas emballé, elle est l'une de celles qui s'en sort le mieux), pourtant supérieure à celle de Meryl Streep (qu'on adore, mais quand même, sa "Julia" est loin d'être subtile). Cependant Marion Cotillard pourrait être sur la scène du Kodak Theater le 7 mars si l'Académie continue de proposer en direct les interprètes des cinq meilleures chansons nommées. Car, outre les huit techniciens ou artistes français sélectionnés dans différentes catégories, Marion Cotillard y est présente grâce à la seule chanson de Nine retenue : "Take it All". Morceau "enragé" autour d'un strip désespéré, où Cotillard se met presqu'à nue. Vous pouvez écouter le morceau sur notre juke box Jiwa.

Et sinon que retenir. Meryl Streep, donc, bat son propre record avec 16 nominations. Avec elle, Clooney, Freeman, Cruz, et Mirren sont les seuls à en avoir obtenu un (ou deux pour Streep). Sur les vingt acteurs nommés, douze le sont pour la première fois.

Kathryn Bigelow est la quatrième femme à être nommée à la meilleure réalisation, et la deuxième Américaine, après Sofia Coppola en 2004 pour Lost in Translation. Sinon on répertorie l'Italienne Lina Wertmüller (Seven Beauties, 1977) et la Néo-Zélandaise Jane Campion (The Piano, 1994).

Le ruban blanc est le neuvième film en noir et blanc nommé dans la catégorie meilleure photographie depuis 1967, quand les Oscars ont cessé de séparer noir et blanc et couleur. Le plus récent en date fut Good Night, and Good Luck en 2006.

C'est la seizième nomination pour l'Allemagne. Loin derrière les 37 nominations de la France, détenteur du record. Si Un prophète gagne, le cinéma français égalera le cinéma italien avec treize statuettes. Le cinéma français est représenté à travers huit nominations, battu par les néo-zélandais (neuf) et les Canadiens (rien que James Cameron et Jason Reitman...).

21 films ont reçu plus de deux nominations.

Enfin Là-haut a bénéficié de l'ouverture à dix nominations dans la catégorie meilleur film pour être le deuxième film d'animation à être choisi parmi les meilleurs tous genres confondus, après La belle et la bête en 1992.

Notons surtout qu'hormis Avatar, In the Air et The Blind Side, aucun des films n'a été vu en salles ou dans les festivals lors de la saison des Oscars (novembre-décembre). La plupart des meilleurs films est même sortie entre juin et octobre. Push a même reçu ses prix à Sundance en janvier. Autant dire qu'à l'exception de certains territoires intrenationaux, l'Oscar du meilleur film aura peu d'impact sur le box office, mais un peu plus en VOD et DVD.

Vesoul : le cinéma Taiwanais d’après-guerre et d’avant la Nouvelle Vague

Posté par kristofy, le 2 février 2010

Wan JenLe cinéma de Taiwan a été beaucoup conditionné par le pouvoir politique, d’abord l’occupation japonaise puis le gouvernement nationaliste chinois. Les films devaient être en mandarin et les paysages du pays servaient à situer des histoires en Chine ou ailleurs. C’est seulement à partir de 1955 que les films ont commencé à être produits en taiwanais.

Pour revenir sur cette histoire spécifique, Vesoul a choisi d’organiser un "Regard sur le cinéma taiwanais" qui comprend films récents (Nouvelle vague et post Nouvelle vague) et films anciens souvent inconnus en France. Une table ronde a par ailleurs réuni divers spécialistes comme le réalisateur Wan Jen (président du jury, en photo à gauche) ou Michel Lu, qui représente Taipei en France.

Quatre films en particulier (entre 1956 et 1976) ont été retrouvés pour être découvert lors du festival, choisis par Wafa Ghermani (en photo à droite), spécialiste du cinéma taïwanais, et qui résume ainsi cette démarche :

"L’idée de cette rétrospective est née l’année dernière, on parlait wafa ghermanide Nouvelle Vague taiwanaise mais c’était intéressant aussi de voir ce qui avait été fait avant. Ma mission était de trouver des films avec des particularités de cette période et de les faire découvrir ici à Vesoul.

Quand j’étais à Taiwan, les personnes que j’ai contactées étaient vraiment étonnées que l’on s’intéresse à ces vieux films. C’est nous qui avons fait les sous-titres. C’est très dur de retrouver une copie de ces films rares, il y a un que l’on n'a pu avoir que sous la forme d’une cassette Betamax de la part du cinéaste lui-même !"

Comédie, triangle amoureux et propagande...

Posterity and Perplexity est un film de Lee Hsing de 1976 qui n’avait jamais été vu auparavant en Europe. Il est typique des santing ou genre dit "des 3 salles", soit restaurant/salon/chambre à coucher par exemple, car pour l’essentiel l’histoire se déroule dans trois décors. Un couple de jeunes mariés n’arrive pas à avoir un enfant car la femme est stérile, mais la famille du mari exige de lui une descendance de leur chair. La solution serait alors que le mari fasse un bébé à une autre femme qui ensuite leur donnerait l’enfant. Et le choix se pose sur la meilleure amie de la femme qui est de plus devenue comme une sœur adoptive… Le mari a son cœur qui balance entre ses deux femmes qui vivent sous le même toit ! Donc il y a plus de trente ans à Taiwan on faisait une comédie sur un triangle amoureux en abordant déjà le sujet délicat d’une mère porteuse...

Le plus ancien des films de ce regard taiwanais est aussi le plus drôle Il s’agit de A journey to Gwan Shan réalisé par Wen Yi en 1956. C’est une des premières fois où le paysage local sert vraiment à représenter Taiwan et pas un autre pays, c’est aussi une première coproduction avec Hong-Kong. On y voit l’actrice Grace Chang qui est connue comme chanteuse. Un bus se retrouve bloqué sur une route à cause d’un éboulement, et les voyageurs vont se disperser sous la pluie dans le village voisin. Le groupe est assez disparate avec différents comportements, il y a un patron parvenu, un médecin alcoolique, une demoiselle aguicheuse, un ouvrier, une fille qui fuit sa mère qui réprouve son amoureux, un homme suicidaire et même un voleur de banque. Pendant que certains se démènent pour aider à dégager la route d’autres attendent en jouant aux cartes chez l’habitant. Différents intrigues se développent aux conséquences cocasses. Et même si tout se termine par un joyeux chant à l’allure de propagande ("c’est l’affaire de tout le monde de s’impliquer"), aujourd’hui on le voit comme une vraie comédie.

Vesoul qui est un lieu de découverte de nouveaux talents se donne aussi pour mission de montrer des films du patrimoine, et les festivaliers de remercier Wafa pour la découverte de ces films inédits.

Crédit photo : Michel Mollaret 

Joyeux anniversaire au Festival Ciné Junior : 20 bougies et toutes ses salles!

Posté par Morgane, le 2 février 2010

cinejunior2010.jpgLa 20e édition du festival Ciné Junior se déroulera du 3 au 16 février dans dix-huit salles partenaires et s’adresse principalement aux enfants de 3 à 15 ans. L’ouverture aura lieu le samedi 6 février au cinéma le Luxy à Ivry-sur-Seine. Le programme des Petites histoires d’animaux sera projeté à 15h et suivi d’un goûter. À 18h, un film surprise sera présenté en avant-première.

La cérémonie de clôture se tiendra le dimanche 14 février avec la remise des prix des différents jurys ponctués de numéros d’artistes de l’école de cirque Verstrate de Fontenay-sous-bois qui laisseront ensuite la place à la projection de plusieurs courts métrages de Pierre-Luc Granjon, réalisateur de Petit à petit, 1,2,3…Léon?! et du très récent 4,5,6…Mélie pain d’épice.

Hors compétition, deux grandes thématiques seront mis en lumière?: le cirque et le cinéma russe et soviétique.

Concernant les films en compétition, le festival présentera vingt courts métrages ainsi que huit longs parmi lesquels un seul film d’animation, Mai Mai Miracle tout droit venu du Japon. Les sept autres entraîneront tout un chacun aux quatre coins du monde puisqu’ils nous viennent du Kazakhstan, du Sénégal, de Suède, d’Argentine, de Nouvelle-Zélande, du Québec et de Turquie.

Rencontre avec Lucas Belvaux, le plus français des réalisateurs belges

Posté par Benjamin, le 2 février 2010

lucasbelvaux.jpg

Lors du 22ème festival Premiers plans, Lucas Belvaux a tenu, jeudi matin, une leçon de cinéma. Pendant près de deux heures, il est revenu sur sa carrière d’acteur-réalisateur, expliquant son parcours, la spécificité de son cinéma et ses choix de réalisateur. Détendu, sympathique, derrière ce regard pénétrant et cette voix si apaisée se cache un cinéaste très attaché à l’homme et à ses combats.Dans un premier temps, il a donc évoqué sa carrière d’acteur et son départ de sa Belgique natale pour Paris en stop alors qu’il n’a que 17 ans. L’école ce n’est pas pour lui, il part tenter sa chance dans la capitale française. Et si les choses sont difficiles, il joue dans de petits rôles à la télévision qui lui permettent tout juste de quoi vivre. C’est l’année 1984 qui lui est salutaire puisqu’il joue coup sur coup devant la caméra de Rivette et de Chabrol dans Hurlevent et Poulet au vinaigre.

Et ce qui le décide à passer derrière la caméra, autre que le fait d’avoir toujours été attiré par le poste de réalisateur, c’est sa lassitude en tant qu’acteur. Belvaux déclare qu’il voyait ses limites d’acteur, et que donc, pour ne pas finir enfermer continuellement dans des rôles identiques ou par peur tout simplement de voir sa carrière s’arrêter, il s’est essayé à la réalisation. Et ses premiers grands succès sont trois films qui forment une même trilogie : Un couple épatant, Cavale et Après la vie. Trois films qui résument bien en quelque sorte la singularité du cinéma de Lucas Belvaux. « Les seconds rôles sont des personnages principaux dont on ne voit que des bouts ». Voilà le point de départ de sa trilogie : s’intéresser aux seconds rôles. Pour lui, un second rôle ne doit pas être caricaturé comme beaucoup dans les films, il doit être traité comme un personnage à part entière, car selon lui, ces personnages sont eux-mêmes les personnages principaux d’une autre histoire qui leur appartient, mais que bien sur, on ne voit pas. Et sa trilogie change de point de vue selon les films, s’attachant à toute une chorale de personnages tous magnifiquement interprétés.

Puis viennent les questions des auditeurs. Des questions qui concernent le caractère belge de son cinéma ainsi que l’aspect social de ses films. A la question « où vous situez vous dans le cinéma belge ? », il répond « à Paris ». Réponse des plus logiques, car il habite dans la capitale (et travaille) depuis 1979. Le seul lien qu’il a avec la Belgique – outre sa nationalité – ce sont les financements que le plat pays lui accorde.

Enfin, le réalisateur de Rapt a expliqué ses principales intentions dans ses films et qu’il cherchait avant tout à « trouver la complexité de chacun » qu’il soit ouvrier au chômage ou patron kidnappé. Il s’intéresse en premier lieu à l’Homme. L’homme, dépossédé de tout caractère social, qui retrouve sa condition première.

Son dernier film, Rapt avec Yvan Attal est d'ailleurs sorti en novembre et a reçu l'honneur de plusieurs nominations aux prochains César.

Miramax met la clé sous la porte

Posté par geoffroy, le 2 février 2010

Après 30 ans d'existence le célèbre studio Miramax n'est plus. Disney a décidé de fermer cette "entité" couteuse et peu rentable au grand dam des 80 salariés qui y travaillaient.

Créé par les frères Weinstein en 1979 afin de donner une chance aux nouveaux talents de la scène américaine peu ou jamais distribués par les majors, le studio, malgré des débuts difficiles, réussit son pari vers la fin des années 80. Sexe, mensonges et vidéo remporte la palme d'or au festival de Cannes et fait connaître le studio dans le monde entier. Outre Soderbergh, la firme produira Sheridan (My left Foot), Gus Van Sant, Minghella et un certain Quentin Tarantino avec son cultissime Reservoir Dog (1992).

Les temps sont durs et en 1993 les frères doivent revendre leur studio à Disney. La diversification s'opère pour le pire et le meilleur. Deux axes sont alors développés: les films à "oscars"produits par Miramax/Disney avec pour tête de gondole Le Patient Anglais, Will Hunting, Chicago, Gangs of New-York ou encore Neverland et les films de genre via une filiale appelée Dimension Film. Celle-ci nous fera découvrir Scream, Sin City, Spy Kids ou encore les Scary Movie.

La légende raconte que c'est autour du film de Michael Moore, Fahreinheit 9/11 (2004), que le torchon fut définitivement brulé entre les Weinstein et le PDG de Disney de l'époque, Michael Eisner. Les fondateurs historiques claquent la porte et s'en vont créer la Weistein Compagny qui, malgré de gros soucis financiers, est toujours debout. Depuis le 29 janvier 2010 ce n'est, hélas, plus le cas pour un studio devenu au fil des ans incontournable. Une page se tourne, un certain type de cinéma aussi.

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Les films produits par Miramax

Tous les chemins mènent à Astérix, n’est-il pas?

Posté par vincy, le 2 février 2010

Le groupe a récemment pris la majorité des parts des éditions Albert-René, dans la douleur, devenant ainsi le principal décideur pour les droits d'Astérix, la bande dessinée française la plus lucrative dans le monde. Et à peine quelques mois après cette emprise sur le patrimoine du Gaulois, on note un changement majeur : ce ne sera plus La Petite Reine, la société de production de feu Claude Berri, qui sera en charge de la suite des aventures d'Astérix au cinéma.

En effet, après le désistement d'Europacorp (Luc Besson), Hachette a laissé en concurrence La Petite Reine, désormais gérée par le fils de berri, Thomas Langmann, co-réalisateur du troisième épisode cinématographique, et Fidélité productions, qui vient de signer le plus gros succès français de l'année, Le Petit Nicolas.

Fidélité a gagné la compétition avec un projet rassurant. Car la saga Astérix n'a pas été de tout repos au cinéma. Quand Claude Berri décide de sauter le pas, sous la pression de son fils fan de la BD, il confie la réalisation à Claude Zidi. Avec 9 millions de spectateurs, Astérix et Obélix contre César séduit en France, mais aussi, grâce à un casting européen, à l'international. Hélas, les médiocres effets spéciaux et le scénario ennuyeux ne persuadent pas beaucoup de critiques. Berri pense alors confier le prochain épisode au Splendid, qui cherche alors à se réunir. C'était avant Les Bronzés 3. Ils commencent l'écriture de l'adptation d'Astérix en Hispanie, mais Uderzo, à la lecture du script, rejette le projet. berri change de fusil d'épaule et demande à Chabat une autre version. L'ex-Nul opte pour Astérix et Cléopâtre, à sa sauce. Malgré ses défauts, le film est à la fois le plus gros succès de la série, l'un des plus importants triomphes au box office de ces trente dernières années, et reçoit des critiques plutôt favorables. 14,5 millions de spectateurs plus tard, Berri lance une autre suite. Elle sera co-réalisée par Langman et Frédéric Forestier. Astérix et Obélix aux Jeux Olympiques change d'acteur pour le héros gaulois, embauche Poelvoorde et Delon, coûte 78 millions d'euros et se "plante" à 6,8 millions de spectateurs. Pas un échec mais une sérieuse déception quia certainement pesé dans la décision d'Hachette.

Résultat des courses, Astérix 4 change d'équipe. Après avoir adapté Goscinny pour Le Petit Nicolas, Fidélité et Laurent Tirard s'attaquent à un autre monument de Goscinny, Astérix chez les Bretons. On attend encore de voir qui interprétera les villageois bretons, et quand le tournage débutera.