Vesoul 2010 : Omer Kavur et le visage de la Turquie

Posté par kristofy, le 1 février 2010, dans Festivals, Personnalités, célébrités, stars, Vesoul.

omerkavur.jpgLa 16ème édition du festival de Vesoul propose l’intégrale des films du réalisateur Omer Kavur, disparu il y a cinq ans, qui fût le chef de file (avec aussi d’autres comme Atif Yilmaz, Metin Erksan) du cinéma d’auteur en Turquie. Ses films abordent des sujets comme le doute identitaire, une incompréhension à communiquer avec les autres, le croisement de destinées, le temps qui passe et les souvenirs sont un de ses thèmes de prédilection. Omer Kavur a aussi étudié le cinéma à Paris et il a même été assistant d'Alain Robbe-Grillet. En 1986 son troisième film L’Hotel de la Mère Patrie est remarqué à Venise, ce qui lui ouvre les portes d’une reconnaissance internationale pour certains de ses films suivants.

Pour son film Le Visage Secret de 1991, Omer Kavur a travaillé le scénario en collaboration avec Orhan Pamuk, un écrivain qui fût récompensé plus tard en 2006 d’un prix Nobel de littérature. Suite à la demande d’une mystérieuse femme un photographe doit retrouvé un homme de l’une de ses photographies, mais après qu’elle ait croisé cet homme ils disparaissent. Le photographe va alors partir à le recherche de cette femme et aussi revenir dans son village… "Tout visage expressif raconte une histoire. Ce qui explique la tristesse des gens c’est leur incapacité à raconter leur histoire". Au bout de presque deux heures d’un récit assez énigmatique l’introspection du personnage principal donne sa clé.

La Turquie est aussi présente dans les films en compétition avec Des vies sans valeur de la réalisatrice Selda Cicek. Après un deuil particulièrement éprouvant la vie continue pour une famille qui nous fait apercevoir certains questionnements actuels des femmes. Une femme qui n’a jamais eu d’enfant ressent du rejet : un arbre sans fruit est maudit. Une autre femme enceinte n’est pas du tout enviée car elle attend une fille au lieu d’un garçon. Ce sont les questions d’une petite fille en particulier qui font ressortir une envie de changements. "Pourquoi une femme qui fume c’est un pêché ?... Il n’y a pas de pêchés pour les hommes." D’ailleurs un homme marié fréquente régulièrement sa maîtresse en imposant presque ce fait à son épouse. Enfin, un petit détail pas anodin autour du sous-titrage du film est que le mot Allah prononcé par un acteur est traduit par God en anglais et par Dieu en français.

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