Il souffle à Poitiers un humour glacial venu du Nord

Posté par Benjamin, le 14 décembre 2009, dans Critiques, Festivals, Poitiers.

Dans les 40 films de la compétition, il y a évidemment des films qui retiennent l'attention, qui restent en tête et desquels on veut parler. Et bien, force est de constater que ces 32ème Rencontres Henri Langlois sont considérablement marqués par les films issus du nord et du nord-ouest de l'Europe. Beaucoup de films allemands très remarquables par exemple comme Für Miriam ou le documentaire L'importance des petites choses. Mais ce que l'on retient également, c'est que peu ont osé s'aventurer sur le terrain du comique, de l'humour noir et grinçant. Oeuvres très sérieuses, à la réflexion profonde, certains en oublie que la légèreté fait parfois du bien. Chose que semble avoir parfaitement compris deux films: l'un vient de Suède et a pour titre Elkland, l'autre, finlandais, se nomme The Electrician.

Deux films qui ne sont pas à proprement parler des coups de coeur mais qui, tout en s'inscrivant dans une certaine tendance du festival, sortent du lot par l'introduction de l'humoir noir. En effet, bien que diamétralement opposés, ces deux films mettent en scène des personnages en marge de la société, que ce soit par leur métier ou par leur lieu d'habitat (paumé dans les forêts finlandaises). Des personnages qui ont donc appris à vivre d'une autre façon que la grande majorité des gens et qui donc n'ont pas les mêmes relations que les autres par rapport à la mort par exemple (un thème que tout deux abordent avec humour).

The Electrician est audacieux, court et coup de poing. Le personnage principal, Marvin, est totalement perdu suite à l'abolition de la peine de mort car il avait pour rôle d'exécuter les condamnés sur la chaise électrique. La page se tourne mais lui ne suit pas. Miina Alajärvi, le réalisateur, s'amuse alors du morbide contraste sociétaire qu'entraîne le licenciement de cet homme plus habitué à "tuer" les gens qu'à entretenir avec eux des relations amicales. Un contraste teinté noir mais étrangement d'actualité.

Elkland, lui, est un film plus développé, plus travaillé sur le plan émotionnel. Un film qui prend le temps de poser et de développer ses protagonistes. Et, Per Hanefjord, le réalisateur, même s'il dit ne pas l'avoir "souhaité volontairement" inclut dans cette poignante tragédie des touches d'humour noir particulièrement savoureuses et très appréciées par le public. L'enterrement du père se transforme alors en bouffonerie macabre malgré le chemin dramatique que prend l'histoire.

Deux films qui ont le courage, par le biais de l'humour, de bousculer un peu le sérieux de cette compétition et d'apporter un petit vent frais au festival.

Tags liés à cet article : , , , , , , .

exprimez-vous
Exprimez-vous

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.