Un film de propagande explose le box office chinois

Posté par vincy, le 17 novembre 2009

poster the founding of a republicAssez logiquement, The Founding of a Republic (Jian guo da ye) est devenu le plus gros succès historique national du box office chinois. La propagande est un vecteur fédérateur. En attendant la suite, The Founding of a Party.

China Film Group a produit cette imposante oeuvre pour le60e anniversaire de la création de la République populaire de Chine. Le film, co-réalisé par Han Sanping et Huang Jianxin, mélange des documents historiques et des séquences dramatiques. En envahissant les salles avec 1400 copies le 19 septembre dernier, soit un quart des cinémas du payx, le film a déjà récolté 60 millions de $ de recettes.

Le casting n'y est pas pour rien avec 170 stars présentes : Jackie Chan, Jet Li, Andy Lau, Donnie Yen, Gou Ye, Zhang Ziyi, Zhao Wei. Le film patriotique raconte l'histoire de la révolution communiste de 1949. Il a aussi cartonné à Hong Kong, où il a battu des records dès les premiers jours.

Destin impitoyable pour Jocelyn Quivrin (1979-2009)

Posté par MpM, le 16 novembre 2009

Jocelyn QuivrinJocelyn Quivrin est mort dans un accident de la route dans la nuit du 15 au 16 novembre. Cet acteur éclectique qui fréquentait les plateaux de cinéma depuis l'âge de treize ans (il est Philippe, le Duc d'Anjou, dans Louis, enfant roi de Roger Planchon) semblait avoir pris le temps de gravir un à un les échelons de la notoriété.

Tout d'abord à la télévision, dans les séries à succès Navarro ou Julie Lescaut, puis au théâtre à Avignon (Do you love me de Redjep Mitrovista en 1998) et chez Oscar Wilde (L'éventail de Lady Wintermere mis en scène par François-Louis Tilly en 2003) et au cinéma pour Cédric Klapisch (Peut-être) ou Alexandre Jardin (Le prof). Il est souvent "le jeune mec, le cousin qui figure dans le plan, le lycéen de service".

Jusqu'à la révélation dans Rastignac ou les ambitieux d'Alain Tasma, un téléfilm diffusé par France 2 en 2001. A 22 ans, il crève l'écran en flamboyant héros de Balzac et reçoit le prix d'interprétation masculine au Festival de Luchon.Il faudra malgré tout attendre 2005 et l'Empire des loups de Chris Nahon pour que les choses s'accélèrent un peu pour lui. Il tourne beaucoup, sans s'attacher à un registre précis : à Hollywood (Syriana de Stephen Gaghan), en costumes (Jacquou le croquant, Jean de la Fontaine, Le défi), chez Eric Rohmer (Les amours d'Astrée et de Céladon), dans des comédies (99 francs qui lui vaut une nomination aux César, Cash, à nouveau aux côtés de Jean Dujardin), avec sa compagne Alice Taglioni (Notre univers impitoyable)... Une frénésie et une curiosité récompensées en 2008 par le prestigieux Prix Patrick-Dewaere (anciennement prix Jean Gabin).

Dernièrement, on l'avait bien aimé face à un Bénabar rongé par la culpabilité (Incognito) et à l'affiche du grand succès populaire LOL de Lisa Azuelos, tout en regrettant que personne ne lui confie un vrai premier rôle à sa  mesure. Peut-être pourra-t-on se consoler avec La famille Wolberg en décembre. Il incarne à nouveau un personnage secondaire, mais il y est intense et saisissant. Plus tard, on le verra à l'affiche de L'île aux parents de Léa Fazer et Fashion week de Claude Zidi jr.

Zabou Breitman retrouve Bernard Campan

Posté par vincy, le 16 novembre 2009

Quelques mois à peine après la sortie de Je l'aimais (725 000 spectateurs en France, et pour l'instant 100 000 dans le monde), Zabou Breitman attaque son quatrième film. Après le roman d'Anna Gavalda, ce sera sa deuxième adaptation d'un livre. No et moi, de Delphine de Vigan, a reçu le prix des libraires l'an dernier. Mais ce sera la première fois que la cinéaste sera aussi interprète de son propre film. Elle donnera la réplique à Bernard Campan, qui en sera à son troisième film avec la réalisatrice. Premier clap en janvier prochain.

Tourisme sexuel : sujet tabou pour le 7e Art

Posté par vincy, le 15 novembre 2009

Courrier International a souvent relaté des affaires de tourisme sexuel, et pa sseulement en Thaïlande mais aussi en Belgique ou en Espagne. Les interprétations autour du livre de Frédéric Mitterrand, La Mauvaise vie, ont été l'objet de manipulations et de justifications par toute la classe politique française. Il y décrivait précisément, mais plutôt pudiquement, une forme de consommation sexuelle de jeunes gens. Michel Houellebecq, dans Plateforme, avait été autrement plus cru et surtout amoral, en y voyant la seule issue à la déchéance de l'homme occidental. André Gide avait tracé la voix. Ce que, dans l'article de Akram Blekaïd (Le Quotidien d'Oran), on nomme "les salopards bedonnants à la peau cramoisie" (voir article dans Courrier International 991, du 29 octobre).

Le cinéma a souvent traité de toutes les formes de sexualité, dans tous les genres. Le tourisme sexuel, cependant, est plus rare. Hormis l'ambivalent chef d'oeuvre Mort à Venise - qui n'est pas à proprement parler lié au tourisme sexuel, mais peut s'y rapporter -  les rares films abordant le thème sont restés confidentiels. Combien de cinéastes ont été filmer les Occidentaux faisant leur marché à Phuket en Thaïlande, à Marrakech au Maroc, ou même de l'autre côté du périph', dans les banlieues de grandes villes? Sans oublier l'Europe de l'est (les mariages arrangés, façon Je vous trouve très beau), le Brésil, la Chine...
Sujet tabou. Seul Laurent Cantet a osé, récemment, aborder le tourisme sexuel a cinéma, avec Vers le sud, en 2005. Charlotte Rampling faisait son commerce de beaux blacks à Haïti. Comme d'autres femmes blanches le font au Sénégal ou en Jamaïque. Sinon on peut noter d'autres fictions comme le film allemand Via Appia (1990), How Stella Got Her Groove Back (1998), Shirley Valentine (1989)

Objet de documentaires essentiellement, de nombreux téléfilms, cette mondialisation et marchandisation de la sexualité répond surtout, pour certains, à un fantasme issu de la mode, de la littérature et du cinéma. Le cinéma coupable de nourrir le tourisme sexuel en glorifiant le culte de la jeunesse? En tout cas, il devient urgent qu'il apprte un point de vue sur ces moeurs, et ce, peu importe la morale.

Le décor de Ponyo ne sera pas défiguré

Posté par vincy, le 14 novembre 2009

ponyo_tomo.jpgHayao Miyazaki avait déjà sauvé la forêt de Fuchi, qui l'avait inspiré pour Mon voisin Totoro. Il vient de protéger la baie de Tomo d'un véritable désastre en béton. Cette baie qui a servi de cadre pour dessiner les paysages fantastiques de Ponyo sur la falaise, son dernier long métrage, était menacée par la construction d'un énorme pont.

Le port de Tomo est un des lieux les plus appréciés des touristes. Vieux de 1300 ans, assez bien préservé du modernisme, il a su inspirer des générations de poètes. Mais depuis plus de 20 ans, il est prévu de construire un point routier par dessus l'anse. Comme dans le film de Miyazaki, la ville est compliquée pour circuler. Pourtant la population s'oppose très vite au projet. L'impact sur la beauté du site fédère au delà des frontières et Miyazaki a fortement contribué à lutter contre ce pont.

Le 1er octobre, comme l'a relaté Le Monde, le tribunal d'Hiroshima a définitivement suspendu le projet au nom de la protection du site, et de ses valeurs "historique" et "culturelle".

Le village de Ponyo est sauvé. Et si vous faîtes un tour au Japon, le port se situe au sud de Fukuyama, à l'Est d'Hiroshima.
Sinon Ponyo arrivera en DVD le 23 décembre en France.

Arras reçoit son premier jury professionnel

Posté par MpM, le 13 novembre 2009

Le jury 2009

Le Festival recevait jeudi soir les membres du jury composé du producteur Christophe Rossignon, du réalisateur Philippe Lioret (président du jury), de la comédienne Anne Consigny, de l'acteur Olivier Gourmet et de la réalisatrice Emily Atef (de gauche à droite sur notre photo).

C'est la première fois de son histoire qu'Arras invite des professionnels à décerner des prix (Atlas d'or et d'argent) assortis d'aides à la distribution. Les neuf films sélectionnés, tous inédits en France, viennent d'Allemagne, de Roumanie, Croatie, Finlande, Suède, Serbie, Russie, République tchèque et Pologne. L'objectif est d'aider les œuvres récompensées à être montrées dans les salles françaises et à bénéficier d'une véritable visibilité publique.

Dans un Grand Rex lifté, la nuit des publivores invite des stars de ciné

Posté par vincy, le 13 novembre 2009

8 heures de spectacle, 5h30 de cinéma publicitaire, 360 spots, 54 pays. Et de la star en stock. Car durant cette 29e nuit des Publivores, vous pourrez voir un casting inégalé : Brigitte Bardot, Kim Basinger, Charlie Chaplin, Omar Sharif, Antonio Banderas, Gérard Depardieu, Léonardo Di Caprio, Richard Gere, Mélanie Griffith, Dustin Hoffman, Paul Newman, Brad Pitt, John Travolta... Et même un court métrage de 7 minutes réalisé par Martin Scorsese pour Freixenet. Le réalisateur remet par hasard la main sur un scénario inachevé d’Hitchcock et décide de le tourner, d’en imaginer la fin…

La nuit des Publivores se déroulera le 13 novembre (pour finir le 14) à 23 heures au Grand Rex à Paris. Vous en profiterez pour admirer la nouvelle façade du plus célèbre cinéma de la capitale. Finies les grandes affiches qui surplombaient les grands boulevards. Place à un système d'images numériques (pour se croire à Tokyo ou sur Times Square), avec des écrans LED qui permettent d'animer le bâtiment. Pour l'instant on peut observer des plans fixes montés frénétiquements de This is It, le film sur Michael Jackson.

Arras fait la part belle au cinéma engagé

Posté par MpM, le 12 novembre 2009

Les chats persansLes hasards de la programmation font parfois se télescoper plusieurs films qui, indépendamment de leur sujet ou de leur forme, partagent une sorte de parenté d'esprit, et finissent par se faire écho. Ainsi le festivalier arrageois était-il confronté mercredi à trois longs métrages mûs par un même désir de témoignage, voire d'engagement. Tout d'abord La révélation de Hans-Christian Schmid, sur les difficultés du tribunal pénal international de La Haye à juger les criminels de guerre de l'Ex-Yougoslavie. Puis The calling de Jan Dunn, qui suit le difficile parcours initiatique d'une jeune fille d'aujourd'hui décidée à entrer au couvent. Et enfin Les chats persans de Bahman Ghobadi, une exploration quasi documentaire du milieu musical underground de Téhéran.

A priori, trois intrigues très éloignées, et même trois styles différents : polar pour La révélation, comédie pour The calling, auto-fiction hyper-réaliste pour Les chats persans. Et pourtant, chacun à sa manière fait appel au pouvoir de dénonciation du cinéma, capable de décortiquer les mécanismes écœurants et absurdes de l'injustice ou de l'autoritarisme.  Hans-Christian Schmid s'attaque ainsi aux compromis d'un tribunal soumis aux intérêts politiques et montre comment les idéaux les plus nobles servent en réalité de caution morale bon marché à une poignée de dirigeants sans scrupule.

De son côté, Bahman Ghobadi ausculte le malaise d'une jeunesse iranienne sur le point d'étouffer. Les persécutions bureaucratiques sans fin (autorisation pour chanter, pour donner un concert, pour enregistrer un album...) tuent à petit feu ces artistes qui n'ont d'autre choix que le renoncement ou l'exil.

Quant à Jan Dunn, peut-être la plus légère des trois, elle relève avec un humour non dénué d'ironie les La révélationincohérences d'une Eglise buttée sur ses positions d'un autre âge. Son personnage principal est en effet confronté à l'incompréhension violente de son entourage comme au rejet et aux mesquineries d'une communauté religieuse terrorisée par la nouveauté. Elle aussi doit lutter envers et contre tout (le scénario ne lui épargne d'ailleurs pas grand chose, c'est là sa grande faiblesse) pour atteindre son idéal.

Les héroïnes des trois films ont ainsi en commun cette énergie qui les pousse à tout risquer pour atteindre le but qu'elles se sont fixé. Or ces buts ont beau être aussi différents que possibles (chanter, devenir religieuse, faire condamné un criminel), chacune d'entre elle se heurte de la même manière à un mur. Comme si dans nos sociétés modernes, il était juste impossible à un individu de suivre la voie qu'il s'est choisie , quelle qu'elle soit, dès lors qu'elle s'éloigne de la norme en vigueur (opportunisme politique, "normalité" sociale, création encadrée par l'Etat).

Alors bien sûr, il serait naïf de compter sur le seul cinéma pour faire évoluer les choses. Pourtant, si un film ne change pas le monde, il peut changer le regard que l'on porte sur ce monde. Et à partir de là, tout est possible.

Arras fait le plein pour ses 10 ans

Posté par MpM, le 11 novembre 2009

ArrasOn vous avait annoncé un programme alléchant pour la dixième édition du Festival international d'Arras, et l'on ne s'y est pas trompé. A mi-festival, le bouche à oreilles a déjà si bien fonctionné que l'on voit de grandes files d'attente se former devant le cinéma où ont lieu la plupart des projections. D'ailleurs, la manifestation affichait déjà 5 000 spectateurs sur les trois premiers jours, soit une augmentation de 60% par rapport à l'an dernier ! A ce rythme-là, le record de 2008 (environ 20 000 entrées) sera probablement dynamité à la fin de la semaine...

Pour expliquer un tel succès, il suffit de se pencher sur le détail de la programmation quotidienne. Un jour comme mardi, les spectateurs avaient le choix entre pas moins de 16 films dont un ciné-concert (Le fantôme de l'opéra), une comédie musicale hongroise déjantée (Made in Hungaria), une avant-première française (Le père de mes enfants de Mia Hansen-love) ainsi que plusieurs inédits et reprises.

Deux des pays adoubés par Gilles Jacob en mai dernier comme "nouveaux centres cinématographiques", Israël et la Roumanie, étaient également représentés avec des oeuvres fortes et denses qui sous prétexte d'intrigue policière, décortiquent le fonctionnement de leurs sociétés respectives. Ajami de Yaron Shani et Scandar Copti montre les différentes facettes de la ville de Jaffa, violente et étouffante, où de complexes hiérarchies s'érigent entre les communautés qui cohabitent tant bien que mal.

Moins sombre, avec l'humour et l'auto-dérision qui semble caractériser le nouveau cinéma roumain, Policier, adjectif de Corneliu Porumboiu suit un enquêteur lancé dans une filature minutieuse et répétitive d'un groupe d'adolescents  consommateurs de haschisch. Tiraillé par des questions de morale et de conscience, il est confronté à la fois aux rouages de la bureaucratie et à la rhétorique absurdement retorse de ceux qui l'entourent.

Et parce qu'un anniversaire est aussi l'occasion de faire la fête, la journée s'est achevée par la projection du cultissime Rocky Horror Picture Show animée par la troupe des Sweet transvestites bien connue des habitués du Studio Galande. Le spectacle était ainsi à l'écran, sur scène et dans la salle, avec jets de riz et de confettis, course-poursuites, blagues potaches et reprise en choeur des refrains. Quelques spectateurs ont même eu la "chance" de participer plus activement à l'action en devenant l'espace d'une scène l'un des protagonistes du film... Suffisamment déjanté, foutraque et au final bon enfant pour que toute la salle, constituée en grande partie de "néophytes", se laisse prendre au jeu.

Après tout, c'est aussi cela, la "magie du cinéma". Et si Arras fait habilement le grand écart entre la complexité de la situation israélo-palestinienne et les facéties d'un "transsexuel travesti", l'exercice a de quoi faire définitivement taire ceux qui ne croient pas que diversité, audace et exigence sont les meilleurs ingrédients pour obtenir un festival véritablement populaire et chaleureux.

Gus Van Sant pactise avec Bret Easton Ellis

Posté par vincy, le 11 novembre 2009

Amoureux des destins tragiques - Kurt Cobain dans Last Days, Harvey Milk dans le film homonyme, sans oublier les lycéens d'Elephant - Gus Van Sant s'intéresse au nouveau projet de l'écrivain Bret Easton Ellis.

Et si Van Sant signait une oeuvre sur la mortalité? Son prochain film, Restless, qui sortira en 2011, ne traite que de ça. Et le projet de B.E.E. est encore une histoire de fin de vie, avec un titre évocateur, The Golden Suicides.

Il s'agit de l'histoire vraie de Theresa Duncan et Jeremy Blake, chroniqueurs en ligne et artistes, se partageant entre New York et les plages de Los Angeles. Elle était une graphiste célèbre de jeux vidéos et lui s'était fait connaître avec des peintures "numériques". Hélas, les deux ont commencé à voir des complots partout. Dans une descente infernale et paranoïaque où ils se voyaient entourés de conspirateurs, Duncan fut la première à se tuer. Blake, en découvrant son corps, alla se noyer dans l'océan une semaine plus tard.

Tous les ingrédients de la décadence de la civilisation américaine, ingrédients fondateurs de l'oeuvre de B.E.E. y sont. A partir de l'article de Nancy Jo Sales, paru dans The Vanity Fair, l'écrivain et le cinéaste rédigent un scénario pour un film, dont on ne sait pas si Van sant le réalisera.

A noter que Bret Easton Ellis préfère actuellement travailler pour la télévision et le cinéma (il a six projets en cours d'écriture). Sans doute très déçu par les adaptations de ses romans qui en ont été faites.