Les Simpsons, 20 ans mais pas de suite au cinéma

Posté par vincy, le 11 octobre 2009

margeplayboy.jpgA l'occasion de la Messe de la télévision mondiale, le Mipcom à Cannes, Matt Groening, le créateur des Simpsons, s'est fendu d'une journée digne d'une star hollywoodienne au Festival du film.

Il faut dire que les Simpsons ont 20 ans. La plus longue série en prime-time, pas forcément en nombre d'épisodes. Une liste de guest-stars impressionnante. Des personnages désormais incrustés dans l'inconscient collectif, et donc la pop-culture (au point de foutre en Une de Playboy la ménagère Marge Simpson). Les Simpsons ont donc reçu le premier Iconic award du Mipcom. Et le déplacement sur la Côte d'Azur était aussi l'occasion pour Groening de bien sentir la popularité de sa famille de beauf. Car aux Etats-Unis l'audience baisse. A l'étranger, la série cartonne toujours et assure même, en France, de très beaux scores à W9 (groupe M6).

Il était donc vital pour les producteurs de caresser dans le sens du poil les patrons des chaînes. L'international n'est pas le seul débouché qui peut rapporter des dollars. Les produits dérivés ne se sont jamais aussi bien vendus : on estime le chiffre d'affaires des produits estampillés Simpsons à un milliard de dollars par an. On connaît tous, même si on ne se l'avoue pas, un copain qui a un caleçon avec Bart sur son skate ou un tee-shirt avec Homer et son donut.

Il reste l'aventure du grand écran. En 2007 après des années de réflexion, d'hésitation, de tentation, de fascination, ils s'y sont lancés. Avec succès. 530 millions de $ au box office mondial. Soit l'un des quinze dessin animés les plus populaires de ces vingt dernières années.

Pourtant Groening a douché froidement les espoirs des fans : il n'y a pas de suite en vue. On s'en réjouirait presque. Ce jour-là, sans doute signerait la fin de ses chroniques américaines délirantes. Ils prendront donc le temps d'écrire un deuxième épisode, loin de la pression hollywoodienne.

Polanski : la passion au coeur d’une guerre des lobbyistes (3)

Posté par vincy, le 11 octobre 2009

polanski.jpg"si tous les rockeurs britanniques ayant séduit une mineure lors d'une tournée en Amérique avaient été arrêtés, notre secteur musical aurait été décimé."

Lundi. Le procureur de Los Angeles assure qu'il demandera l'extradition. A 76 ans, Roman Polanski a toujours su que cette possibilité existait : celle de finir sa vie en prison. D'une part à cause du délit (agression sexuelle sur une personne mineure), mais aussi parce qu'il s'est soustrait (moqué?) de la Justice. Et nul n'est au-dessus des Lois.

Le premier bémol vient de la sphère du cinéma. Luc Besson déclare : "J'ai beaucoup d'affection pour lui, c'est un homme que j'aime beaucoup, que je connais un petit peu, nos filles sont très amies mais il y a une justice, c'est la même pour tout le monde. (...) je pense que quand on ne se présente pas à un procès, on se met en faute, et c'est un risque." L'édifice se fragilise. Les avocats, professeurs de droits, et autres portes-parole des cours de justices assurent que le jugement va être plus complexe que prévu, que son statut de fugitif ne va pas arranger son procès. "La complication, c'est que la fuite est un autre délit. Donc, tout accord qui aurait pu être conclu va devoir aussi prendre en compte ce problème" selon le Pr Levenson.

De l'autre côté, tout le milieu juridiciaire californien a conscience des irrégularités dans la procédure initiée par le juge de l'époque. Ce détail pourrait tout simplement annuler la procédure concernant le chef d'accusation reconnu par Polanski.

Mais cet acharnement (coûteux) judiciaire n'aboutira pas forcément à un non lieu : il faut rentabiliser cette chasse à l'homme. Le Procureur est un homme qui se fait élire : il doit aller pêcher des voix, quitte à verser dans la démagogie et une visibilité à outrance comme la publicité que lui permet cette affaire.

Si le gouvernement français est solidaire de la position de ses Ministres (Mitterrand et Kouchner), une grande partie de la classe politique française commence à faire résonner un autre son de cloche. Les élus de la droite chrétienne (Marc Laffineur, Marie-Louise Fort) rejoignent une opinion qui se répand dans les pays anglo-saxons. Le Times trouve que "c'est extraordinaire. Même si les chefs d'accusation les plus sordides ont été abandonnées, Polanski aura été pendant ces trois dernières décennies un pédophile avoué et condamné, en fuite. Grand artiste ou pas, la liberté de Polanski toutes ces années n'avait aucune justification morale, et de la même façon il ne saurait y avoir d'objection morale à son arrestation".

On commence alors à parler d'establishment politique, d'élite culturelle. La césure entre les "copains" de Polanski et le peuple s'opère. Pourtant le très droitier Daily Telegraph, s'amuse en notant que "si tous les rockeurs britanniques ayant séduit une mineure lors d'une tournée en Amérique avaient été arrêtés, notre secteur musical aurait été décimé."