Sécession avec la vie pour Pierre Falardeau (1946-2009)

Posté par vincy, le 26 septembre 2009

pierre falardeauC'est à la fois un grand cinéaste et un militant indépendantiste que le Québec perd en ce début d'automne. Pierre Falardeau a succombé à son cancer à l'âge de 62 ans. Il se présent ainsi sur son blog : "Je suis un homme d’un autre siècle. Je chauffe au bois. Je n’ai pas d’ordinateur. J’écris à la main, avec un crayon à mine ou une plume. En art, je crois à la simplicité. Je chasse à l’arc. Je me bats pour la liberté, la liberté sous toutes ses formes, la mienne, celle de mon peuple, celles de tous les peuples. Bref, je suis un primitif égaré."

Provocateur dans l'âme, grande gueule adorée des médias, sa passion pour le cinéma et son engagement politique en faveur de l'indépendance de la Belle Province l'ont conduit à réaliser des films historiques bruts et pleins de poigne.

Pourtant, il s'était fait connaître avec la comédie déjantée Elvis Gratton en 1981. Le personnage devînt si populaire, sorte d'Elvis fédéraliste beauf, mis à la sauce québécoise, peu flatteuse, qu'il le déclina en six films, courts et longs, jusqu'en 2004. Il y eut même un livre autour de ce "héros" culte.

Mais en tant que cinéaste, il fut surtout reconnu à sa juste valeur avec des longs métrages comme Octobre en 1994 et 15 février 1839 en 2001. Ce dernier film lui offrira une reconnaissance critique qui lui manqua terriblement au point, sans doute, de nourrir une rancoeur à l'égard du système. Il se consolait dans l'écriture de nombreux livres sur le sujet de l'indépendance du Québec, notamment son dernier ouvrage, un recueil, Il n'y a rien de plus précieux que la liberté et l'indépendance (en 2009). Il était aussi devenu chroniqueur journalistique.

Ce "patriote" omniprésent dans les médias, habitué aux slogans chocs et pas forcément corrects avait aussi subit d'importantes déconvenues. Il était parfois incapable de onter les budgets nécessaires pour des projets très ambitieux, souvent à cause de motifs politiques inavoués, dans un contexte où l'argent public est indispensable pour financer un film. Des ennuis, il en a eu. Des polémiques, il y en a eu aussi. On le décrivait comme total, entier, mais aussi libre. "La liberté n’est pas une marque de yogourt". Titre d'un de ses livres, le meilleur sans doute.

Il faut dire que le personnage était controversé, flirtant avec une idéologie radicale et faisant parfois la promotion de groupes extrêmes, comme le Hezbollah. Cependant, son goût pour le sensationnalisme, qui faisait la joie des médias, était aussi enrichit par une réflexion politique et historique indéniable. On retrouve son style dans le documentaire quasiment pamphlétaire, Le temps des bouffons en 1993.

Qu'on l'aime ou pas, il fut une grande figure d'un Québec qui a cru en son Indépendance durant 40 ans. C'est une perte culturelle et politique pour le Canada. Un homme flamboyant comme on en fait de moin en moins : au delà des postures, il y avait du fond, de la conviction, des revendications, des impatiences, mais bien une sincérité, un romantisme, hélas révolu.

"Comme disait un de mes vieux maîtres, Gilles Groulx, le grand cinéaste : « Si vous n’aimez pas ce que vous êtes en train de regarder, allez voir ailleurs »."

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son blog

Inglourious Basterds propulse Christoph Waltz et limite la casse des Weinstein

Posté par vincy, le 26 septembre 2009

christoph waltz230 millions de $ dans le monde, et ce n'est pas terminé. Le récent film de Quentin Tarantino, Inglourious Basterds, a réussi à fédérer un public qui voulait redécouvrir l'auteur de Pulp Fiction. En dollars, il bat tous ses records, aussi bien aux Etats-Unis qu'à l'international. Mais en nombre de spectateurs, il se situe au niveau de Kill Bill vol. 1, pour l'instant, et donc en dessous de Pulp.

Peu importe, ce genre de succès profitera sans doute aux acteurs les plus appréciés, notamment Diane Kurger et surtout Christoph Waltz. Prix d'interprétation maculine à Cannes, l'acteur autrichien a vu sa cote exploser auprès des producteurs hollywoodiens. Un peu comme un joueur qualifié arrivant en quart de finale de Grand Chelem. Son personnage de colonel nazi polyglote a fait sensation. La Columbia l'a donc engagé pour jouer le méchant dans la comédie d'action, The Green Hornet, réalisé par Michel Gondry. Il s'agit d'incarner Chudnofsky, le patron d'une organisation criminelle de Los Angeles. Il remplace Nicolas Cage, qui avait été choisi dès l'origine du projet.

The Green Hornet est un éditeur de journal qui se transforme en justicier masqué la nuit. Il aura les traits de Seth Rogen, entouré de Jay Chou dans le rôle du chauffeur Kato, et Cameron Diaz dans celui de sa conquête amoureuse.

Le film ayant pris du retard, il ne sortira plus aux USA durant l'été prochain mais le 17 décembre 2010.

Pour le producteur de Inglourious, la Compagnie Weinstein, le succès du film de Tarantino a limité la casse. Le réalisateur avoue qu' ils " étaient le dos au mur, et mon succès leur donne un peu d'air. Ils s'éloignent un peu du mur". Pourtant cette semaine, la société a annoncé le licenciement de 35 personnes. Le studio ne compte plus que 90 employés. Pour se relancer, il compte encore sur la sortie de Nine, une stratégie de remakes et de suites plus rentables et surtout sur les Oscars...