12 rounds: un compte à rebours dépassé

Posté par geoffroy, le 26 août 2009

12rounds.jpgL’histoire : Lorsque Danny Fisher réussit à appréhender Miles, un redoutable voleur, celui-ci est sur le point de s'enfuir avec un butin de plusieurs millions de dollars. Au cours de l'opération, la fiancée du braqueur est tuée accidentellement. Après s'être échappé de prison, le génie criminel décide de se venger en obligeant Danny à réussir douze épreuves, douze rounds pour sauver la vie de sa propre fiancée.

Notre avis : Superstar du Catch de la WWE, John Cena s’offre sous la caméra d’un Renny Harlin décidément abonné aux séries B, une deuxième incursion au cinéma après le bourrin mais jouissif The Marine (2007). Véritable copier-coller d’une Journée en Enfer de John Mc Tiernan (1995), l’histoire s’époumone dans le brouhaha de séquences mal ficelées et, au final, peu crédibles. La facture de ce 12 Rounds, très en retrait des productions actuelles, aurait sans doute mérité une sortie unique sur les étagères des vidéoclubs.

Le dernier opus du cinéaste scandinave propose une course poursuite très eighties dans les rues de la Nouvelle-Orléans entre un méchant sadique harcelant sans relâche un flic héroïque prêt à tout pour sauver celle qu’il aime. Classique pour ne pas dire convenu, le scénario avait tout pour laisser libre court à la fantaisie, à l’exagération ou bien au second degré en référence à ses illustres aînés. Hélas, il n’en n’est rien. Nous nous retrouvons en face d’un long-métrage au réalisme primaire enchaînant sans tension véritable ses 12 rounds poussifs. A bien y regarder Commando (Mark L. Lester 86) était bien plus fun et le Dernier Samaritain (Tony Scott 92) bien plus classe. Pas de surprise donc, le film se met au service de sa star John Cena, un point c’est tout ! Celui-ci court, saute, s’échappe, conduit un camion de pompier, arrête un tramway, resaute, recourt et finit par flinguer le méchant. Le jeu de Cena n’arrivant pas la cheville des icônes telles que Stallone, Schwarzenegger, Willis ou même Van Damme, la mise en scène pépère construite à l’ancienne s’adapte pour rendre crédible un acteur plus à l’aise sur un ring de catch.

Sans être totalement raté, 12 Rounds n’est pas assez original, décalé mais surtout efficace pour enlever l’adhésion. Encore un coup dans l’eau mister Harlin !

Pas de Scorsese pour Noël

Posté par vincy, le 25 août 2009

Shutter Island, le nouveau film de Martin Scorsese ne sortira pas, comme prévu, cet automne - ni pour les fêtes, dans une stratégie pré-Oscars. Le studio Paramount a officiellement décalé la date de sortie américaine au 19 février 2010. D'une part, le studio pense que le film a un potentiel commercial (Leonardo DiCaprio, un scénario noir et sanglant) qui ne nécessite pas d'obtenir le vernis des récompenses pour se positionner dans la mêlée des sorties de fin d'année. D'autre part, en le sortant dans une période plus calme, la campagne marketing sera moins coûteuse - les Oscars sont une machinerie dispendieuse en publicité. Pour les actionnaires de la Paramount c'est une double sécurité : moins de dépenses à la fin de l'année peut améliorer le bilan comptable, plus de revenus au premier trimestre peut enrichir les caisses lors d'une saison habituellement creuse.

On espère juste que ce décalage portera vraiment ses fruits. Jusqu'à présent les recents exemples de décalages "artificiels" de sorties en salles - The Soloist, Defiance - ont tous échoué au box office malgré leur affiche prometteuse.s

En fait, il semblerait que les décideurs de la Paramount ne sachent pas comment "vendre" le nouveau Scorsese, espérant un nouveau succès du type The Departed mais s'angoissant à l'idée d'avoir un Cape Fear sur les bras. Car, le studio se porte financièrement bien. Grâce à Transformers 2, il est deuxième, derrière Warner Bros, en part de marché (18.3%) avec 1,3 milliards de recettes en Amérique du Nord depuis le 1er janvier. Transformers 2 devrait continuer à remplir les caisses grâce à la sortie DVD.

Surtout, hormis le Scorsese, le studio avait très peu de films à distribuer cet automne, hormis le nouveau Peter Jackson, The Lovely Bones.

Home a-t-il réussi son pari?

Posté par vincy, le 24 août 2009

90% des recettes iront à la société de Yann Arthus-Bertrand, le reste payant les frais généraux et les 150 personnes collaboratrices. YAB reverse tout à sa fondation. Mais Home a-t-il réellement été regardé?

Luc Besson a affirmé qu'il avait été vu par environ 90 millions de personnes dans 134 territoires. Même si les chiffres sont surévalués, ou disons, gonflés - l'audimat est difficile à calculer dans certains pays - reconnaissons que le documentaire a reçu un accueil peu commun.

Son échec dans les salles françaises (moins de 100 000 entrées) ne doit pas faire oublier qu'il a été vu par 8,5 millions de téléspectateurs sur France 2. Ils étaient 40 millions derrière leur petit écran au Brésil, 2,5 millions en Egypte, 500 000 en Espagne...

Sur YouTube, on dénombrait 8,6 millions de visionnages. Et en France, on sait déjà que 200 000 DVD ont été écoulés. Il reste à attendre des chiffres provenant de Chine, qui bloquait l'importation du film. Quant aux Etats-Unis, il n'a été diffusé que sur une chaîne cablée (6 millions de téléspectateurs).

En fait le film a essentiellement marché dans les pays arabes, d'Amérique du sud, mais beaucoup moins en Occident, où l'audience des télévisions est très fragmentée.

Avec un budget de 12 millions d'euros, dont 10 financés par le groupe PPR, le film avait moins un enjeu économique que politique. Il s'inscrira un genre propre à notre époque : les documentaires écolo-moralistes.

Le film fantôme de Stanley Kubrick

Posté par vincy, le 23 août 2009

aryanpapers.jpgOù l'on reparle d'un projet avorté de feu Stanley Kubrick, dix ans après la mort et le dernier film du Maître.
Ce film s'appelait Aryan Papers. Adaptation du roman en partie autobiographique de Louis Begley, Wartime Lies (en français Une éducation polonaise). On doit à l'écrivain le roman Monsieur Schmidt qui avait donné le film éponyme d'Alexander Payne.

Le cinéaste prend contact avec la République Tchèque pour tourner le film. Un premier scénario est écrit, l'histoire d'une jeune femme juive sa nièce et son neveu qui se font passer pour ces chrétiens dans une Pologne nazifiée.

Kubrick avait tourné un gros quart d'heure de films et avait fait des séances d'essai en costume avec l'actrice Johanna ter Steege dans le rôle principal de Tania. Néerlandaise, on l'a vue dans des films comme L'homme qui voulait savoir, Vincent & Theo, Immortal Beloved... La jeune Uma Thurman devait jouer la nièce et Joseph Mazzello le garçon, qui incarne l'auteur Louis Begley. Le livre est raconté à travers ses yeux.
Il abandonna ce projet, parmi d'autres, quand il a vu le succès de La liste de Schindler de Steven Spielberg. Kubrick le vécu comme un échec, tant il s'était impliqué dans l'histoire, et entra alors en dépression. Il avait commencé à travaillé sur ce thème dessus en 1976, envisageant même de faire un film sur l'industrie de propagande du cinéma nazi. C'est lors de ses recherches qu'il est tombé sur le roman de Louis Begley.
Le producteur de Kubrick, par ailleurs son beau-frère, Jan Harlan espère convaincre la Warner de concrétiser ce projet. Le studio voudrait confier le film à Ang Lee. Mais le cinéaste a déjà deux gros projets en route... Tout cela explique pourquoi on a dévoilé plus tôt dans l'année les archives de Kubrick concernant ce film, et relançant ainsi les espoirs de mise en production. Harlan explique que le script est plutôt risqué, avec de nombeux passages silencieux et dramatiques.

Ce ne sera pas le premier concept de Kubrick a être réalisé de manière posthume puisque c'était déjà le cas de A.I. Intelligence artificielle, de Steven Spielberg. De même le scénario longtemps perdu de Lunatic at Large, écrit dans les années 50 et retrouvé en 2006, devrait être adapté prochainement. Quatre autres scripts existent dans les Archives.

Le journal d’Anne Frank produit par Disney et réalisé par Mamet

Posté par vincy, le 22 août 2009

Une vingtaine d'adaptations cinématographiques ou télévisuelles ont déjà mis en image Le journal d'Anne Frank, désormais inscris au patrimoine de l'Humanité par l'Unesco.

La plus célèbre version a 50 ans. Il s'agit du film de George Stevens. Le best-seller a été acquis pour une nouvelle transposition au cinéma par Disney. Le film sera écrit et réalisé par le dramaturge David Mamet. Son dernier film, Redbelt (2008) a été un four. Il faut remonter à Séquences et Conséquences en 2000 pour trouver un bon film de Mame, que ce soit pour un scénario ou une réalisation.

Le choix est donc un peu étrange. Et rien ne préfigure l'événement qu'on aurait pu espérer. Cette réinterprétation par Mamet fait suite à des négociations âpres entre le producteur et les ayant droits. Le casting devrait s'avérer une bataille toute aussi épique pour trouver la comédienne juste.

Un classique de la BD pour enfant adapté au cinéma

Posté par vincy, le 21 août 2009

Une rentrée des classes, une maîtresse pas commode, une nouvelle école. L'histoire de Jean dans Ma Maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill est devenu un classique de la BD dès sa parution en 2007. Dessinée par Emile Bravo (un proche de Marjane Satrapi) et scénarisé par Jean Regnaud va être portée au grand écran pour 5 millions d'euros. Pour l'instant, la société de production, Label Anim est de présenter le projet au prochain Cartoon Movie en mars 2010 et de lancer la production dans l'année qui suit.

Un auteur BD de plus passe à la réalisation

Posté par vincy, le 21 août 2009

Enki Bilal, Marjane Satrapi (1,2 millions de spectateurs pour Persépolis), Riad Sattouf (900 000 spectateurs pour Les beaux gosses), et bientôt Joann Sfar (Le chat du Rabbin et Serge Gainsbourg une vie héroïque)... les auteurs de BD n'en finissent plus de sortir des cases pour apprivoiser l'image en mouvement. Dernier en date, Pascal Rabaté, à qui l'on doit les illustrations dans le spectacle de Yolande Moreau, Sale affaire du sexe et du crime. L'auteur est connu pour sa série Ibicus, d'après le roman de Tolstoï, doublement primé au festival d'Angoulême, et aussi pour des ouvrages comme Un ver dans le fruit, Les cerisiers, Signé Raoul... Surtout, il a reçu les éloges de la critique pour Les petits ruisseaux, paru en 2006.

C'est justement l'adaptation de cette BD qui l'a décidé à passer derrière la caméra. Il avait déjà expérimenté la vidéo numérique avec Cavaliers faciles. Produit par Loin derrière l'Oural pour 3,4 millions d'euros, le film se tourne actuellement en Touraine. Car il s'agit bien d'un film et pas d'un dessin animé.

Le rôle principal a été confié à Daniel Prévost. Il interprète un veuf installé dans sa routine, pêchant avec un autre retraité qui lui raconte sa vie amoureuse et sexuelle cachée de tous. Ce dernier meurt, et notre veuf va avoir envie de redevenir adolescent et de changer sa vie. Prévost est entouré de Bulle Ogier et Hélène Vincent.

Le filon Michael Jackson s’épuisera-t-il?

Posté par vincy, le 20 août 2009

Tout le showbiz en a rêvé, Sony l'a fait. La filiale "musique" Sony Music, et l'un des filiales "cinéma Columbia Pictures ont fait preuve d'une admirable synergie pour emporter le morceau : l'ultime film sur Michael Jackson.

Ils auraient tort de ne pas en profiter. Distributeur des disques du Roi de la Pop, Sony a flairé l'impact de la mort brutale de l'icône : des millions de disques achetés (en plus de cuex téléchargés), des heures de reportages télévisés, des dizaines de livres se vendant bien...

Le film s'appelle This is It, du nom de la tourné prévue par le chanteur. Un film composé des images des dernières répétitions du chanteur. En France il sortira le 28 octobre, en son digital et image haute définition, avec quelques séquences 3D.

Pas sûr que cela soit très interessant d'un point de vue cinématographique mais pour Sony il va falloir rentabiliser cette acquisition hors-de-prix pour un tel film.

La réalisation a été confiée au plus tout jeune Kenny Ortiga, qui filmait les répétitions. Connu pour avoir tourner les High School Musical et de nombreux épisodes de série TV, Ortiga devrait réaliser le remake de Footloose.

La gloire au rendez-vous pour les Basterds ?

Posté par MpM, le 20 août 2009

Inglourious Basterds s'offre l'un des meilleurs démarrages de l'année : avec plus de 4000 entrées à Paris lors de sa première séance, le nouveau long métrage de Quentin Tarantino se place juste derrière L'Age de glace 3, Harry Potter et le prince de sang mêlé et Coco.

Si l'on considère que ces trois films ont largement dépassés les 5 millions d'entrées, le réalisateur américain a largement de quoi se réjouir ! A condition, bien sûr, que le bouche-à-oreille soit bon et prenne efficacement le relais de la campagne publicitaire (plutôt musclée) qui a précédé la sortie du film.

Jean-Jacques Annaud tourne avec les loups

Posté par MpM, le 19 août 2009

JJ AnnaudAprès avoir filmé des ours (L'ours en 1988) et des tigres (Deux frères en 2004), Jean-Jacques Annaud se prépare à mettre en scène des loups. Un nouveau challenge pour le réalisateur qui a la réputation de travailler le plus possible avec de vrais animaux afin d'utiliser le minimum d'effets spéciaux. Le tournage, qui devrait se dérouler en Mongolie intérieure et extérieure début 2011, pourrait ainsi coûter près de 30 millions de dollars.

A l'origine du projet, il y a un best-seller chinois (2,6 millions exemplaires vendus dans le pays sans compter les innombrables copies) intitulé Le totem du loup et signé Lu Jiamin, de son vrai nom Jiang Rong, qui raconte la découverte de  la Mongolie intérieure par un jeune étudiant pékinois durant la Révolution culturelle. Sollicité par la maison de production Beijing Forbidden City Corp, Jean-Jacques Annaud a été conquis par le roman dans lequel il a trouvé beaucoup d'échos de son expérience personnelle.

"A 20 ans, Jiang Rong est parti pour la Mongolie intérieure, moi je suis allé en Afrique faire mon service militaire", a-t-il notamment expliqué lors d'une conférence de presse à Pékin. "Et de la même façon que la Mongolie intérieure, sa population, sa culture, l'environnement naturel et les animaux ont changé la vie de Jiang Rong, la mienne a été changée par l'Afrique".

Le réalisateur a également été sensible au plaidoyer pour la protection de l'environnement que contient le roman. "Je ne m'attendais pas à un livre aussi environnemental en provenance de Chine mais de voir que ce mouvement est relayé de manière active par des gens très divers que j'ai rencontrés au cours des derniers jours m'enchante absolument", a-t-il précisé.

Quant au différend qui avait opposé le cinéaste français et le gouvernement chinois au moment de Sept ans au Tibet, parce que le film mettait en scène le Dalaï lama, considéré par Pékin comme un dangereux séparatiste, il semble définitivement oublié (enjeux financiers obligent ?) .