Cannes 2009 : l’année Michael Haneke

Posté par vincy, le 24 mai 2009

L'Autriche pouvait déjà être fière du prix d'interprétation masculine pour Christoph Waltz (Inglourious Basterds). Mais le grand vainqueur cette année est Michael Haneke, qui après avoir eu tous les prix possibles (jury, grand prix...) a reçu, enfin sa Palme d'or pour Le ruban blanc. Sans doute parce qu'il mélangeait une audace stylistique, un message politique fort et une mise en scène maîtrisée. Ecran Noir persiste : nous avons eu quelques réticences sur le montage, la durée du film et le scénario de la première heure.

Michale Haneke a reçu de nombreux autres prix : prix de l'éducation nationale, prix de la critique internationale (FIPRESCI), mention spéciale du jury oecuménique. Il était le favori avec Audiard et Loach.
Le film raconte l'histoire juste avant la première guerre mondiale de faits étranges dans un village protestant du nord de l’Allemagne. Des incidents criminels commencent à se produire, troublant le fragile équilibre de cette société ultra policée et régie par les dogmes religieux.

Le film a coûté 12 millions d'euros. A l'origine il s'agissait d'un téléfilm en trois parties. Entièrement en noir et blanc l'été dernier, il sort le 21 octobre 2009 dans les salles de cinéma françaises.

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Tout le palmarès

La Quinzaine des réalisateurs doit changer…

Posté par vincy, le 24 mai 2009

La Quinzaine des réalisateurs va changer de patron. L'actuel, Olivier Père, s'en va gérer le destin du prestigieux Festival du film de Locarno. Là bas il trouvera l'un des plus cinq grands festivals européens, fort d'une fréquentation publique massive, de multiples programmations smultanées réparties dans la ville, d'une master Class très courue, d'une rétrospective souvent culte, de diverses compétitions dans différents formats audiovisuels, et des célèbres soirées sur la Piazza Grande. Il trouvera surtout une organisation très "suisse" c'est à dire rigoureuse tout en étant chaleureuse.

Bref, le contraire de la Quinzaine des réalisateurs. La section parrallèle est dans un moment délicat. Concurrencée par la Semaine internationale de la critique et par Un certain regard, sa sélection a du mal à trouver une véritable identité.  De Coppola à Guiraudie, de Jim Carrey à la comédie de Riad Sattouf, on a plus l'impression qu'elle cherche à divertir qu'à explorer. Il est assez surprenant qu'Olivier Père se réjouisse de battre des records de fréquentation avec la présence de Jim Carrey lors d'une projection alors que la Quinzaine est censée défendre les réalisateurs.

Plus grave, depuis de nombreuses années, la Quinzaine souffre d'une organisation chaotique. On souffre pour ces festivaliers qui attendent sous le cagnard jusqu'à deux heures avant le début du film pour être sûr de pouvoir rentrer. En les interrogeant, beaucoup reprochent le trop faible nombre de séances sur certains films, les retards systématiques des séances, et le chaos qui règne lorsqu'il faut gérer les longues files de ceux qui payent leur places, des accrédités Cannes cinéphiles, des gens du marché et des journalistes. l'organisation de projection presse permettrait sans aucun doute d'augmenter le nombre de places disponibles et surtout la visibilité médiatique des films. De nombreux journalistes internationaux ont abandonné l'idée d'aller à la Quinzaine : trop de queue, des horaires incompatibles avec la Compétition, un désordre général.

Enfin, la Quinzaine va devoir grandir. Cette sélection n'existe que de fin avril à fin mai. En dehors, peu de nouvelles et aucun suivi. Ses fichiers (presse notamment) sont obsolètes. Elle devrait suivre l'exemple de sa consoeur, la Semaine de la Critique, qui excelle la promotion de tous ses films durant tout l'année et la proximité avec les médias. ce que fait aussi très bien ... Locarno.

Notre bilan cannois…

Posté par vincy, le 24 mai 2009

Palmarès possible, anti-palmarès, notre Top 10 : dans notre chronique du 24 mai.

Cannes 2009 : Qui est Lee Kang-sheng ?

Posté par MpM, le 23 mai 2009

cnz_leekangsheng.jpgGueule d’ange, visage impassible, regard qui vous transperce sans paraître vous voir… Lee Kang-sheng hante depuis vingt ans le cinéma habité de Tsai Ming-Liang. Ce dernier, qui l’a découvert dans la rue à la fin des années 80, refuse de tourner sans lui et en a fait son alter ego. Le désormais jeune quadragénaire traîne donc sa dégaine de rêveur sexy de film en film : voyeur dans The Hole, horloger en deuil dans Et là-bas quelle heure est-il ?, projectionniste dans Goodbye, Dragon inn, pur objet de convoitise dans I don’t want to sleep alone… Quel que soit le contexte, il est l’archétype de l’individu désorienté et isolé qui observe d’un œil vide la déliquescence du monde.Malgré tout, il fait à trois reprises des "infidélités" à Tsai Ming-liang en acceptant de jouer pour deux autres réalisateurs, Lin Cheng-sheng (A Drifting Life et Sweet Degeneration) et Ann Hui (Ordinary Heroes). L’occasion de montrer une facette différente de son travail d’acteur. C’est toutefois en passant derrière la caméra qu’il désire assez rapidement se distinguer. En 2001, il est l’assistant réalisateur de son mentor pour le documentaire Conversation with God.En 2003, un projet de courts-métrages complémentaires destinés à être montrés l’un après l’autre évolue en deux longs métrages indépendants : Goodbye dragon inn pour Tsai, The Missing pour Lee, dans lesquels on retrouve des thèmes et des personnages communs. Apparemment, l’expérience lui plaît, car sans cesser de jouer, il écrit et réalise en 2007 un deuxième long-métrage, Help me Eros. Bien sûr, l’ombre du maître n’est jamais loin, qui produit le film et lui apporte toute l’aide nécessaire. Après la savoureuse et érogène Pastèque, décidément inséparables, les deux complices se retrouvent une nouvelle fois dans Visage, pourtant tourné à Paris avec un casting en majorité français (Fanny Ardant, Laetitia Casta, Jean-Pierre Léaud…).

Le nouveau Lars Von Trier, malaises et coupures

Posté par vincy, le 22 mai 2009

La projection officielle du Lars Von Trier avait provoqué plusieurs malaises lundi dernier. Les images chocs du réalisateur danois auront donc été insupportables pour les âmes sensibles. Il faut savoir, par ailleurs, que la société du cinéaste, Zentropa, avait prévu une version "soft" dès l'origine du projet pour pouvoir être distribué dans les plays les plus "pudiques" et surtout pour être venu aux chaînes de télévision. Si ce n'est pas de l'opportunisme, c'est en tout cas une forme perverse de dénaturation de l'oeuvre, par l'auteur lui-même. Dans ce cas, si Antichrist peut se passer des scènes ultra-violentes, pourquoi les infliger aux autres?

Les mots de Cannes : Cannes ’09 par une journaliste américaine

Posté par vincy, le 22 mai 2009

"A Great Cannes. Good films. Very Sunny. Cool people. An Happy Cannes!"

- Le 62e festival, vu par une journaliste américaine, juste avant la projection du film (réussi) de Terry Gilliam. Et c'est vrai : de bons films, du soleil généreusement, des gens pas stressés.

Le nombre d’or : 18 679

Posté par vincy, le 22 mai 2009

Il y a en effet 18 679 spectateurs qui ont vu Etreintes brisées, de Pedro Almodovar, lors de son premier jour d'exploitation à Paris et environs. C'est moins que Volver en 2006. C'est aussi un peu moins que La nuit au musée 2 sorti le même jour. Mais c'est beaucoup plus que Vengeance, sélectionné à Cannes lui aussi (4 503 spectateurs). Cela faisait du film espagnol, le deuxième film le plus vu ce jour-là.

Cannes 2009 : qui est Isabel Coixet ?

Posté par MpM, le 22 mai 2009

cnz_coixet.jpgUne nouvelle venue sur la croisette ! Map of the sound of Tokyo est en effet le premier film d’Isabel Coixet à concourir pour la Palme d’or, et seulement le deuxième à faire le déplacement jusque Cannes (elle avait réalisé le segment sur le 12e arrondissement de Paris je t’aime en 2006). Pourtant, c’est bien un Festival, celui de Berlin, qui a révélé la réalisatrice catalane au grand public au début des années 2000 avec Ma vie sans moi, l’histoire d’Ann (la canadienne Sarah Polley), une jeune mère de famille atteinte d’un cancer incurable et qui décide de ne rien dire à ses proches. Le film était coproduit par Pedro Almodovar lui-même.

Pendant des années, Isabel Coixet a surtout fait carrière dans la publicité, l’écriture et la production. En 1983, son premier scénario de long métrage est porté à l’écran par l’Espagnol Ignasi Ferré (Morbus) puis, en 1988, elle se lance derrière la caméra pour Demasiado Viejo Para Morir Joven. Première nomination aux Goyas (les César espagnols). Ont suivi Les choses que je ne t’ai jamais dites, tourné en anglais avec Lili Taylor et Andrew McCarthy (1996) et Those Who Love (1998).

Après l’immense succès public de Ma vie sans moi, elle enchaîne avec La vie secrète des mots où elle retrouve son interprète Sarah Polley. Le film reçoit quatre Goyas dont ceux de meilleur film et de meilleure réalisatrice. De quoi lui ouvrir les portes de Hollywood qui produit l’opus suivant, Lovers (Elegy), l’histoire d’une passion dévorante entre Ben Kingsley et Penelope Cruz, adapté d’un roman de Philip Roth, The dying animal.

Changeant littéralement de décor, Isabel Coixet, comme Gaspar Noé, a choisi Tokyo comme décor pour son nouveau film. On y retrouve Sergi Lopez (un grand habitué du festival avec quatre films autrefois en compétition) confronté à un casting exclusivement japonais, dont les actrices Rinko Kikuchi (découverte dans Le goût du thé et Babel) et Min Tanaka (La servante et le samouraï). En entrant dans la "cour des grands" - il est temps, la réalisatrice a plus d’une demi-douzaine de films à son actif ! -, elle se retrouve en concurrence directe avec son ancien "mentor", Pedro Almodovar, et ses Etreintes brisées. Et si 2009 était l’année de l’Espagne ?

Les mots de Cannes : Haim Tabakman indésirable

Posté par vincy, le 21 mai 2009

"On a tourné un peu comme des voleurs car notre présence ne plaisait pas du tout aux gens du quartier."

- Le réalisateur d'Haim Tabakman de Tu ne m'aimeras point (Eyes Wide Open), une histoire d'amour homosexuelle entre deux hommes pieux, se déroulant dans une communauté juive orthodoxe de Jérusalem.

Wong Kar-wai enrôle (de nouveau) Tony Leung pour The Grand Master

Posté par vincy, le 21 mai 2009

Venu six fois à Cannes en sélection officielle, Tony Leung Chiu-wai lui doit son prix d'interprétation (In the mood for love) et deux de ses montées des marches (Happy Together, 2046). L'acteur de 47 ans retrouvera son cinéaste fétiche, Wong Kar-wai, pour la septième fois depuis 1990 dans le prochain film du réalisateur. The Grand Master racnte la vie d'un des plus grands maîtres du kung-fu, dont l'un de ses élèves était Bruce Lee. Le tournage débutera en septembre, après des mois de préparation, et devrait s'achever cet hiver. Mais avec le cinéaste, il ne faut jamais parier sur rien et srutout pas sur une sélection cannoise en 2010.