Cannes 2009 : Qui est Lee Kang-sheng ?

Posté par MpM, le 23 mai 2009

cnz_leekangsheng.jpgGueule d’ange, visage impassible, regard qui vous transperce sans paraître vous voir… Lee Kang-sheng hante depuis vingt ans le cinéma habité de Tsai Ming-Liang. Ce dernier, qui l’a découvert dans la rue à la fin des années 80, refuse de tourner sans lui et en a fait son alter ego. Le désormais jeune quadragénaire traîne donc sa dégaine de rêveur sexy de film en film : voyeur dans The Hole, horloger en deuil dans Et là-bas quelle heure est-il ?, projectionniste dans Goodbye, Dragon inn, pur objet de convoitise dans I don’t want to sleep alone… Quel que soit le contexte, il est l’archétype de l’individu désorienté et isolé qui observe d’un œil vide la déliquescence du monde.Malgré tout, il fait à trois reprises des "infidélités" à Tsai Ming-liang en acceptant de jouer pour deux autres réalisateurs, Lin Cheng-sheng (A Drifting Life et Sweet Degeneration) et Ann Hui (Ordinary Heroes). L’occasion de montrer une facette différente de son travail d’acteur. C’est toutefois en passant derrière la caméra qu’il désire assez rapidement se distinguer. En 2001, il est l’assistant réalisateur de son mentor pour le documentaire Conversation with God.En 2003, un projet de courts-métrages complémentaires destinés à être montrés l’un après l’autre évolue en deux longs métrages indépendants : Goodbye dragon inn pour Tsai, The Missing pour Lee, dans lesquels on retrouve des thèmes et des personnages communs. Apparemment, l’expérience lui plaît, car sans cesser de jouer, il écrit et réalise en 2007 un deuxième long-métrage, Help me Eros. Bien sûr, l’ombre du maître n’est jamais loin, qui produit le film et lui apporte toute l’aide nécessaire. Après la savoureuse et érogène Pastèque, décidément inséparables, les deux complices se retrouvent une nouvelle fois dans Visage, pourtant tourné à Paris avec un casting en majorité français (Fanny Ardant, Laetitia Casta, Jean-Pierre Léaud…).