Cannes : la crise impactera sur les films à risque

Posté par vincy, le 9 mai 2009, dans Business, Cannes, Festivals.

Gilles Jacob le disait lors de la conférence de presse du 23 avril : "Nous avons constaté une légère érosion du côté des professionnels du monde entier qui viendraient un peu moins nombreux et un peu moins longtemps". Les studios Américains seront donc là. Les équipes seront moins pléthoriques, mais, malgré la crise économique et les restrictions de budgets, ils viendront sur la Croisette. "Les projections sont pleines, les stands sont pleins", a assuré le Président du Festival.

De Pixar à Tarantino, de Woodstock au casting du Gilliam, de Coppola à la Quinzaine à Raimi en séances spéciales, Cannes n'a quand même pas oublié l'ami américain, même si, cette année, cela manque d'un blockbuster décervelé. Jérôme Paillard, le "boss" du Marché du film, a ainsi déclaré il y a quelques temps à l'AFP : "beaucoup d'acheteurs viennent, les gens seront au rendez-vous, mais pas forcément avec des moyens financiers très importants".

La crise financière impacte sur les trésoreries des producteurs, mais surtout le cinéma voit ses recettes globales diminuer avec un marché vidéo en berne, des chaînes de télévision préférant les séries au cinéma, un public sollicité par d'autres loisirs. Le marché proposera cette année 3 200 films venus de 97 pays.Mais aux Etats-Unis, la question se pose sur les films art et essai. De tous les films acquis l'an dernier sur la Croisette, seulement deux ont dépassé les 3 millions de $ aux Box office : Entre les murs (qui devrait finir autour de 4 millions de $) et Synecdoche, New York. Même Two Lovers, malgré ses stars et son cinéaste américain, n'est pas parvenu à franchir cette barre désormais symbolique pour les films à petits budgets ou étrangers, alors que le précédent film de James Gray, La nuit nous appartient, avait assuré 28 millions de $ au box office.

Malgré leur beau palmarès, Valse avec Bashir (2,3 millions de $) et Gomorra (1,5 millions de $) ont à peine remboursé leurs droits de distribution.

C'est donc toute la stratégie de diffusion qui est à revoir ppur ce type de films. La Video-On-Demand semble une piste à privilégier pour des oeuvres pointues. De nombreux acheteurs ne savent en effet pas "vendre" au public américain des fictions aussi exigeantes. L'an dernier, quelques filiales spécialisées dans les films art et essai étaient reparties sans rien avoir acquis.

Pourtant, c'est aussi à Cannes que des hits récents comme Tigre et Dragon, La vie est belle, Le labyrinthe de Pan, Volver ou Carnets de voyages furent découverts et achetés. Tous ont dépassé les 10 millions de $ au B.O nord-américain.

Mais cette année, avec une Compétition très "arty", comme ils disent, les négociations seront serrées, et seuls les films les plus "grand publics" intéresseront des studios qui pensent moins aux Oscars et plus aux dollars.

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