Et si l’on passait un week-end avec Anna Karina ?

Posté par MpM, le 6 mars 2009, dans Evénements, Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars.

Une femme est une femmePendant trois jours, du 6 au 8 mars, différentes salles arts et essai du Var et des Bouches du Rhône vont rendre un vibrant hommage à l’une des figures les plus marquantes de la Nouvelle vague, l’actrice et réalisatrice Anna Karina. Durant ce "Week-end avec Anna" auront lieu plusieurs projections et rencontres en présence de la comédienne. L’occasion de rencontrer une Anna Karina rayonnante dans un restaurant de Saint Germain des Prés et de revenir avec elle sur les réjouissances du week-end.

Comment avez-vous réagi en apprenant l’existence de ce festival "Un week-end avec Anna" qui vous est entièrement consacré ?
J’ai trouvé ça super sympa et adorable. Je suis touchée. En plus, c’est comme si je revenais sur les pas de Pierrot le fou que nous avions tourné à Toulon et dans l’île de Porquerolles. Comme ce sont de très bons souvenirs, je suis vraiment émue. Et puis ils présentent des films que j’aime [Pierrot le fou, La religieuse, Une femme est une femme…], ainsi que la comédie musicale Anna de Pierre Koralnik, écrite par Serge Gainsbourg.

Justement, comment s’est faite la rencontre sur cette comédie musicale ? Anna Karina
Je ne sais pas pourquoi ils sont venus me chercher, moi. On ne me l’a jamais dit ! Je ne connaissais pas Serge Gainsbourg, à l’époque. Je savais qui il était bien sûr, mais on ne s’était jamais vu ! Peut-être m’ont-ils choisie parce que je chantais dans d’autres films ? J’avais fait des émissions de variétés à la télé aussi. En tout cas, j’étais ravie et enchantée qu’ils me proposent de participer à ce projet. Serge m’a écrit de superbes chansons. Il était très perfectionniste, donc on a beaucoup répété. J’ai même pris des leçons de chant. C’est ainsi qu’est née l’amitié entre Serge et moi. Je l’ai connu avec qu’il ne devienne Gainsbarre, c’était quelqu’un de charmant et gai, toujours très élégant.

Ce qui est terrible, c’est que vous avez eu une carrière très riche, et pourtant on vous parle presque toujours des mêmes films… si vous aviez envie de parler d’un film que personne ne cite jamais, ce serait lequel ?
J’en ai tellement tourné, des films… C’est vrai qu’il y en a plein d’autres que j’aime beaucoup ! Sur tous mes films, il doit bien y en avoir 20 ou 25 qui sont très beaux. Comme L’histoire d’une mère de Claus Week, tourné au Danemark, d’après un conte d’Andersen. Il ne dure que 50 minutes, donc c’est un moyen métrage. On ne peut pas vraiment le voir facilement mais il a été montré dans toutes les écoles de cinéma au Danemark. Il y en a un autre dont les gens me parlent parfois, c’est Shéhérazade de Pierre Gaspard-Huit, qui était plutôt un film pour enfants. Il est très kitsch, très beau. Jean-Luc [Godard] y fait de la figuration : il joue un mendiant qui marche sur les mains ! Bien sûr, on ne peut pas le reconnaître…

Et le public d’aujourd’hui, comment réagit-il devant ces films ?
C’est plutôt émouvant de voir que ces films sont toujours présentés et appréciés. Je ne l’ai pas fait pour ça, non. Mais ce sont des cadeaux de la vie. A l’époque, Jean-Luc m’a tout appris. Il a été mon Pygmalion…

…et vous avez été sa muse !
(Elle rit). Oui, peut-être… J’étais trop jeune pour me rendre compte que ce qu’on faisait à l’époque allait vivre tant d’années. Or, pendant les huit ans de tournée avec Philippe Katerine, les concerts étaient souvent associés à des projections de mes films. Eh bien je me suis rendu compte que ce sont des films qui intéressent toujours les gens, surtout les jeunes. C’est formidable que la jeunesse actuelle adore Pierrot le fou !

Pierrot le fouC’est vrai que lorsqu’on voit ce film, on a l’impression qu’il régnait une grande légèreté et même une certaine insouciance sur le tournage…
Ce fut un tournage très dynamique. Tout le monde s’entendait bien ! Ce n’était vraiment que du bonheur. On ne se prenait pas au sérieux à l’époque, maintenant les comédiens se prennent plus pour des stars. Nous, on se changeait vite fait dans une porte cochère, ou alors on se maquillait dans les toilettes d’un café !  On ne se prenait pas au sérieux, mais on faisait les choses sérieusement. Aujourd’hui, c’est moins marrant, même si le tournage de Victoria au canada était assez gai. On a tourné pendant 20 jours, en numérique, car on avait un tout petit budget. Il n’y avait que des Canadiens et moi. C’était moi l’étrangère là-dedans, comme d’habitude (elle rit). Pour en revenir à la Nouvelle vague, c’était une grande chance. La Nouvelle vague m’a tout appris. J’étais la petite de la bande, car j’étais la plus jeune, alors j’écoutais et j’apprenais. Je les admirais, aussi. Il y avait Jean-Luc, Jacques Rivette, François Truffaut… même Polanski à un moment donné ! Et puis bien sûr ceux des Cahiers du cinéma. C’était une vraie bande de copains.

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