Watchmen, ça ne fait que commencer…

Posté par denis, le 11 février 2009

watchmenPour tous ceux qui attendent avec impatience la sortie de Watchmen, les gardiens, la fameuse adaptation du comic d’Alan Moore et de Dave Gibbons par Zack « 300 » Snyder, voici la bande annonce, disponible sur le compte You Tube d'Ecran Noir.

Le film sort le 4 mars dans les salles françaises. Sortie très attendue tant le roman graphique est culte et considéré comme l'une des oeuvres littéraires les plus marquantes du siècle dernier.

Kung-Fu Panda par K.O.

Posté par vincy, le 11 février 2009

kung fu pandaParmi la multitude de prix remis en janvier et février aux Etats-Unis, les Annie Awards, les oscars de l'animation, commencent à prendre de l'envergure. Sans doute parce que cette 36e édition correspond à deux réalités : Disney n'a plus le monopole du genre, au contraire. DreamWorks bat le studio au Box Office et les productions de la Fox, Sony, Warner ainsi que de nombreux films étrangers sont devenus des références dans le domaine. Autre facteur : le box office, justement. Les films d'animation ne sont plus seulement réservés aux enfants et deviennent des blockbusters comme les autres. Quatre dessins animés se sont classés dans le Top 15 mondial en 2008. Dont Kung-Fu Panda, sur le podium, en médaille de bronze avec 631 millions de $.
Et c'est d'ailleurs ce dessin animé présenté au Festival de Cannes hors compétition l'an dernier, qui a été le gagnant des Annie Awards. Surprise réelle. Objectivement parce que Wall-E est cité parmi les meilleurs films de l'année, tous genres confondus, jusqu'à obtenir plusieurs nominations aux Oscars, y compris dans la catégorie scénario original. Une amère ironie puisque Wall-E a été nommé dans la plupart des catégories des Annie Awards, sauf celle du scénario!

Subjectivement parce que Kung-Fu Panda, bluffant visuellement, est assez faible scénaristiquement.

Pourtant ce Panda a quasiment tout raflé, et tant pis pour Volt, Wall-E, Horton ou encore Madagascar 2 : meilleur film animé, meilleure réalisation, meilleur jeu vidéo adapté d'un dessin animé, meilleurs effets animés, meilleure animation des personnages (la séquence du rêve), meilleur dessin de personnage (le français Nicolas Marlet), meilleure musique, meilleure direction artistique, meilleur scénario, meilleur storyboard

Dustin Hoffman, incarnant Shifu, a reçu l'immense honneur d'être récompensé pour sa performance vocale. dustin hoffman kung fu panda

Notons aussi le prix pour le français, venant de l'Ecole des Gobelins, Pierre Perifel, qui a récolté le prix de la meilleure animation pour un format court ou une production télévisée. Secrets of the Furious Five est un court qui accompagne Kung-Fu Panda. Perfiel, d'ailleurs, a travaillé sur le long métrage, et les deux suivants de DreamWorks. Nicolas Marlet a aussi reçu le prix du meilleur dessin de personnage dans cette catégorie.

Cela veut dire 11 prix (une razzia sans concession) pour le long métrage et 4 pour le court métrage qui lui est attaché.

Par ailleurs, Wallace & Gromit : A Matter of Loaf and Death signe son grand retour, battant au passage, dans sa catégorie court métrage animé, un film issu de Walt Disney, un autre de Pixar et un de Bill Plympton. Une bérézina...

Ceci dit John Lasseter (Pixar), Nick Park (Aardman) et Mike Judge ont reçu des prix honorifiques.

Berlin : Chen Kaige renoue avec l’opéra de Pékin

Posté par MpM, le 11 février 2009

mei lanfang forver enthralledContinent chéri des festivals occidentaux depuis le début des années 90, l’Asie était cette année la grande délaissée de la compétition officielle avec seulement un long métrage sélectionné, Mei Lafang (Forever enthralled,) alors que les sections parallèles regorgent d’œuvres venues de Corée du Sud, de Hong-Kong, de Chine continentale ou encore d’Indonésie. Le film, qui marque les retrouvailles de Chen Kaige avec l’univers de l’opéra de Pékin, a d’ailleurs bénéficié d’un accueil plutôt glacial lors de sa présentation à la presse. Non seulement la salle, où il ne reste d’ordinaire pas un seul fauteuil de libre, n’était pleine qu’aux deux tiers, mais en plus la moitié des spectateurs a choisi de sortir avant la fin. Ressenti mitigé, donc, devant cette fresque historique qui n’est pas sans évoquer le grand succès de Kaige, Adieu ma concubine.

Cette fois-ci, il s’agit du destin exceptionnel de Mei Lanfang, acteur et chanteur culte qui fit connaître l’opéra chinois dans le monde entier, mais au prix d’une vie personnelle constamment sacrifiée sur l’autel de l’art. Dans le rôle du chanteur, on retrouve la pop star Leon Lai (vu dans des films comme Internal Affairs III ou Seven Swords), aux côtés de la star Zhang Ziyi. Kaige a choisi une ligne narrative elliptique et subtile qui laisse le temps aux personnages de se dévoiler tout en nuances et ménage de longues séquences de chant et de représentation. Loin d’être un prétexte, l’opéra est le centre névralgique du film, celui autour duquel se nouent et se dénouent tous les conflits.

Plus que la figure mythique, c’est le rapport de l’artiste à son art qu’interroge le cinéaste, auscultant les conditions drastiques qui mènent au succès absolu et les motivations intimes de ceux qui y consacrent leur existence. Bien sûr, c’est parfois long et lent, beau mais figé, manquant d’un véritable enjeu dramatique. Pourtant, ce qui est intéressant, c’est que Mei Lanfang fut en son temps un novateur qui voulait faire évoluer le théâtre traditionnel. Son ami et mentor fustige en effet au début du film le style empesé de ces pièces destinées à endormir les consciences et maintenir les êtres dans une acceptation béate de leur condition. "Le grand théâtre doit montrer comment briser les règles", dit-il. Plus tard, il placera l’individu Mei Lanfang au-dessus du groupe et de l’intérêt collectif. Et celui-ci résistera au pouvoir dirigeant (l’envahisseur japonais) malgré les menaces et les brimades.

Il s’agit donc d’une histoire volontairement contestataire (contre les règles, les traditions, la politique…) qui place l’art au-dessus de tout le reste. Le parallèle avec le cinéma est tentant qui, en Chine, accueillerait avec joie un assouplissement des règles, et ne devrait supporter aucune compromission scénaristique ou esthétique. Le retour du chef de file de la 5e génération à un cinéma engagé ? A moins que le contexte particulier de la Chine ne donne tout simplement envie de voir dans chaque film une sorte de manifeste sur la situation politique actuelle…