Tchao Claude Berri (1934-2009)

Posté par vincy, le 12 janvier 2009, dans In memoriam, Personnalités, célébrités, stars.

claude berriProducteur, réalisateur et collectionneur, Claude Berri était une figure centrale du cinéma français, et plus généralement du rayonnement culturel du pays. Son second accident vasculaire cérébral - le premier date de 2006 - lui aura été fatal. Son décès a été officialisé ce lundi 12 janvier. Il s'éclipse après sa plus belle année : le record des Ch'tis et le César du meilleur film (La graine et le mulet).

Comme producteur, à travers sa filiale Renn, cédée à Pathé il y a quelques années, on lui doit des films aussi variés que Tess, L'Africain, L'ours, La petite voleuse, L'amant, La reine Margot, Didier, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, Les sentiments, La graine et le mulet, Bienvenue chez les Ch'tis...

Réalisateur de 20 films depuis Le vieil homme et l'enfant en 1967, il avait réalisé des oeuvres personnelles comme Le cinéma de papa, Je vous aime et Tchao Pantin. Il s'attaque aux grandes adaptations liitéraires avec le diptyque pagnolesque, Jean de Florette (7,2 millions d'entrées) et Manon des Sources avant de réaliser Uranus, Germinal, Lucie Aubrac. En 1999, il revient à la comédie de moeurs avec La débandade. Avec L'un reste, l'autre part en 2005, il renoue avec le succès critique. Surtout, Ensemble c'est tout, en 2007, lui permet de faire son plus gros succès public depuis Germinal.

Déjà, il était assisté par François Dupeyron sur le plateau. Claude Berri tournait Trésor, avec Alain Chabat et Mathilde Seigner. le tournage continuera avec Dupeyron.

Berri était aussi l'auteur d'Autoportrait, une autobiographie parue chez Leo Sheer en 2003. Marié à l'écrivain Nathalie Rheims, père de trois enfants (dont le producteur de Mesrine, Thomas Langmann), il était président d'honneur de la Cinémathèque française après l'avoir dirigée de 2003 à 2007. Il avait réussi à concrétiser sa passion : ouvrir un espace d'art contemporain, où il exposait, depuis mars, sa collection, afin de faire découvrir de nouveaux artistes.

Tags liés à cet article : , , , , , , , , , , , .

commentaires2 commentaires
  1. Posté par PETSSSsss-, le 12 janvier 2009 à 16:38

    Bon sang, la séquence « Ils nous ont quitté » des César va être interminable cette année…

  2. Posté par benoit, le 13 janvier 2009 à 10:55

    ‘Je dois aller jusqu’au bout de Claude Berri’

    Hier, 18h11
    LeMonde.fr

    En 2003, le cinéaste Claude Berri publiait Autoportrait aux éditions Léo Schher. En voici un extrait :

    ‘Je n’ai jamais travaillé dans ma vie. Parfois on me demande : ‘Alors tu travailles ?’ Eh bien non, je m’amuse. La vie m’a donné cette chance de toujours m’amuser en travaillant. Comme les sept nains de Disney. Sauf quand j’étais apprenti fourreur. Mais là, j’en profitais pour rêver. Mes doigts couraient sur les queues de visons, ma tête était ailleurs. Je me voyais en grand sur la façade du Rex. Je suis mon biographe, mon analyste. Il ne faut pas que j’emmerde. Pourquoi ce livre ? Je vais mourir un jour. Dépêchons-nous. Je dois aller jusqu’au bout de Claude Berri. Ne plus lui laisser une page de sec. Le traquer, réveiller en lui tout ce qui dort depuis soixante ans. Tout n’est pas rose. Je ne suis pas un minitel. Il y a aussi des ombres. Il faut les mettre en lumière. Il n’y a pas de mystère ; un secret, il faut le découvrir. Les plaies. Même si ça ne me plaît pas. L’anecdote doit être en prime. Je sais, il en faut, l’anecdote c’est une certitude. Le secret n’est pas là. Il est plus enfoui, plus intéressant. Pourquoi donner les cartes ? Pourquoi ce petit juif du Faubourg Poissonnière s’est-il tellement battu pour les donner ? J’ai décidé de me mettre à écrire, de ne rien cacher, ce sera j’espère une thérapie. Je vois un psychiatre. Lundi, j’ai rendez-vous avec un psychothérapeute. Le matin, je souffre, ainsi qu’en début d’après-midi. Je ne retrouve la paix que vers dix-sept heures, quand la nuit tombe. A part écrire ce livre, je n’ai pas d’autre motivation que l’amour. J’aime une femme. L’amour, c’est bien, mais ce n’est pas un reflet objectif. Mon mal est plus profond. A l’occasion de l’intégrale de ses films au quatorzième Festival d’Angers, Maurice Pialat donne un grand entretien à Libération le 16 janvier 2002. Le parallèle entre lui et Céline ne fait plus aucun doute. Un passage m’a intéressé particulièrement. A la question : ‘Que devenez-vous ? Comment vivez-vous ?’, il répond : ‘Je rêve souvent d’un film : un type meurt, c’est la fin, sans pathos, puis un noir total, qui dure. Salut. 95 % des gens imprimés sur pellicule depuis le début du cinéma sont morts, mais ils sont toujours là si vous les regardez l’écran.’ Je voudrais de la même façon tourner après ma mort. Finir d’écrire mes mémoires après ma mort. ‘C’est une illusion bien sûr’, dit-il. Sur ce point, nous sommes d’accord.’

>>> S'abonner aux commentaires
exprimez-vous
Exprimez-vous

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.