Pat Hingle tire sa révérence

Posté par Morgane, le 4 janvier 2009

pat hingleNé le 19 janvier 1924, Pat Hingle s’est éteint le samedi 3 janvier 2009 à l’âge de 84 ans. Acteur américain, il débute sur les planches à Broadway et fait ses premiers pas au cinéma (1954) en tant que patron de bar dans Sur les quais d’Elia Kazan. Ce dernier le remarque alors et fait de nouveau appel à lui en 1961 pour jouer dans La fièvre dans le sang et interpréter Ace Stamper, le père de Bud Stamper qui a alors les traits de Warren Beatty.

Par la suite, Pat Hingle va tenir de nombreux seconds rôles dans des films divers. Il est alors au casting d’un grand nombre de westerns tels que Le mercenaire de minuit, Nevada Smith, Pendez-les haut et court. Le genre policier l’aime beaucoup également et là encore Pat Hingle y tiendra plusieurs seconds rôles (Bloody Mama, Opération clandestine, L’épreuve de force, Le retour de l’inspecteur Harry…). Il est également apparu dans plusieurs séries télévisées dont L’Homme qui valait 3 milliards, Pour l’amour du risque, Arabesque ou bien encore Magnum.

Plus récemment Pat Hingle a joué, entre autres, dans Mort ou vif de Sam Raimi, Bastard out of Carolina d’Anjelica Huston et Shaft de John Singleton. On se souvient également de lui pour son rôle du commissaire Gordon dans Batman, Batman le défi de Tim Burton ainsi que dans les deux opus suivants réalisés par Joel Schumacher (Batman Forever et Batman & Robin).

Nuit de Chien: Insurrection grotesque

Posté par geoffroy, le 4 janvier 2009

pascal greggory nuit de chien- « J’arrive pas à ouvrir la bouteille de jus d’orange ».

L'histoire : Ossorio descend du train de Santamaria à la recherche de celle qu’il aime dans une ville pourtant assiégée, encerclée, aussi dangereuse dehors que dedans. La folie traîne ses guêtres, l’anarchie n’a plus de nom et le pays imaginaire semblable à beaucoup d’autres est en proie à la guerre civile. Le périple d’une nuit commence alors pour Ossorio, le calvaire pour le spectateur aussi.

Notre avis : Filmer la décomposition d’un ordre social circonscrit à la géographie d’une cité inhospitalière où chacun cherche à sauver sa peau peut s’avérer l’endroit idéal pour une mise en abîme des comportements devenus extrêmes, absurdes et désespérés. En somme, le cinéaste allemand Werner Schroeter nous offre une Nuit de chien où comment filmer mal, très mal la nature humaine à l’agonie. Car Nuit de chien cherche, dans les méandres glauques d’une ville fantôme, à savoir comment l’Homme (avec son grand H) réagi lorsque l’ordre des choses – ici elles sont multiples, vagues, incertaines, brouillonnent, faciles, pompeuses – n’a plus de sens, perd sa raison et son utilité. Or, dans le roman de Juan Carlos Onetti (source d’inspiration du film), Ossorio est prisonnier d’une ville qu’il cherche à fuir. Son état ressemble à celui de la ville et non à cette quête artificiellement plaquée pour romancer une histoire qui n’en a pas besoin. D’ailleurs nous oublions par intermittence le pourquoi de son retour à Santamaria (bien qu’il demande sans arrêt où se trouve Clara), Ossorio (Pascal Greggory, sobre malgré tout) devenant assez vite un pantin observateur du chaos ambiant. L’ennui se pare alors de ses plus beaux atours, la mise en scène sautant de rue en rue, de taxi en taxi, de pièce en pièce sans une once de dramatisation humaine (car pour ce qui est de la dramatisation opératique boursouflée et inepte nous sommes gâtés).

Dans ce gentil bordel ambulant désincarné, froid et à l’esthétique douteuse, les situations risibles (mention spéciale pour la scène de cul entre Pascal Greggory et Elsa Zylberstein dont le dénouement est consternant d’ineptie) succèdent à celles, répétitives et lassantes, d’un Ossorio courant à sa perte sans que la notion de paranoïa, ni de danger ne nous submerge (et ce n’est pas avec deux ou trois scènes aussi chocs que cheep que le cinéaste s’en sort). Le pompon de la classe ultime revient sans doute à un Samy Frey vieillissant se faisant « péter la tronche » à coup de dynamite ; mortel !

Un dernier mot, un seul, au sujet de la comparaison soulevée par Schroeter lui-même : il assimile son Nuit de chien à un mixte entre la Soif du mal de Welles et Le Procès de Kafka. Un brin mégalo tant la complexité narrative du premier (dialogue, mise en scène subjective au possible, tragique de chaque personnage…) et la paranoïa absurde et vraiment flippant du deuxième semblent totalement absente du long métrage de Schroeter. En effet, le retour du colonel / médecin (Ossorio) aurait pu, à travers ses recherches, offrir un point de vue décalé, extérieur et donc parasitaire au conflit en marche. Au lieu de cela nous assistons, consterné, à un naufrage dont la prétention n’a d’égal que la vacuité du propos. Et dire qu’il a reçu le prix spécial du Jury lors de la dernière Mostra de Venise. Affligeant !

Box office 2008 (2) : 51 films au dessus des 100 millions de $ dans le monde

Posté par vincy, le 4 janvier 2009

Au 30 décembre 2008, 51 films avaient cumulé plus de 100 millions de $ de recettes dans le monde, dont quatre films étrangers. Cette preuve de la suprématie américaine dans la diffusion audiovisuelle mériterait davantage que des discours politiques stériles ou des mesurettes fiscales intraeuropéennes. Hollywood se flatte d'avoir récolté 9,9 milliards de $ en salles, simplement sur les marchés internationaux (c'est à dire hors Amérique du nord) : un record. De fait, une très large majorité de films rapportent plus de 60% de leurs recettes à l'exportation.

8 films ont récolté plus de 500 millions de $ dans les salles mondiales : Batman The Dark Knight (997 millions de $), Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal, Kung-Fu Panda, Hancock, Iron Man, Mamma Mia!, Quantum of Solace et Wall-E. En attendant certainement l'arrivée de Madagascar 2 dans ce club élitiste. Indiana Jones reste le film le plus exporté, devant Batman.

Parmi les statistiques idiotes, on note onze suites, deux remakes, six dessins animés, et seulement dix sept film ayant rapporté davantage en Amérique du Nord qu'à l'étranger.

Parmi les quatre films "barbares" qui osent truster les meilleures places du box office, il y a évidemment Bienvenue chez les Ch'tis. Avec 228 millions de $ à date (le film a aussi cartonné en Belgique, en Allemagne et en Italie), le film est 20e, entre Max la Menace et Jumper. Ensuite, il y a le japonais Ponyo sur la falaise, pas encore sorti en salles en dehors du Japon et de l'Asie, 28e avec ses 169 millions de $. Astérix aux jeux Olympiques a quand même encaissé 131 millions de $ (40e). Dernier film étranger, le chinois John Woo et son épopée historique Red Cliff, pas encore sortie en dehors de l'Asie, ayant déjà empoché 118 millions de $ (43e).

D'ici la fin du mois de janvier, une dizaine de films, dont Twilight, sorti durant le fêtes devrait rejoindre cette liste, qui ne comprend pas les films bollywoodiens.