Danny Boyle favori anglais pour les Oscars

Posté par vincy, le 3 décembre 2008

slumdogmillionaire.jpgLes 11e prix du cinéma indépendant britannique ont récompensé les gagnants de l'année dimanche dernier, le 30 novembre. Grand gagnant, Danny Boyle, le cinéaste de Trainspotting, avec Slumdog Millionaire, fabuleuse histoire se déroulant en Inde. Il avait déjà été nommé comme meilleur réalisateur en 2002 avec 28 jours plus tard. Là, son film, reçoit quatre prix : meilleure photo pour Anthony Dod Mantle, meilleur espoir pour Dev Patel (photo, à gauche), meilleur réalisateur et meilleur film.

Les films de Mike Leigh, Stephen Frears, Ken Loach,  Stephen Daldry, Michael Winterbottom avaient été primés les années précédentes. Autrement dit, avec le prix du public du Festival de Toronto remporté en septembre dernier, Slumdog est en course pour les nominations les plus prestigieuses aux Oscars. Pour Danny Boyle ce serait un grand bon en avant tant il a été snobé par les palmarès anglais et américains. Il n' a reçu qu'un BAFTA (les César d'Outre-Manche) au cours de sa carrière, celui du meilleur film britannique en 1996 (Trainspotting).

Les autres films remarqués cette année sont Hunger (meilleur nouveau réalisateur, meilleur acteur, meilleure technique), Happy-Go-Lucky (Be Happy (meilleur second rôle masculin et second rôle féminin), The Boy in the Striped Pyjamas (meilleure actrice). Les BIFA ont aussi primé le documentaire Man on Wire, le film étranger Valse avec Bashir. Ils ont honoré David Thewlis pour sa contribution au cinéma britannique.

Hollywood, entre foi et pessimisme pour la fin de l’année

Posté par vincy, le 3 décembre 2008

curiouscase.jpgLa crise a atteint le moral des cadres de l’industrie cinématographique. Certains se rassurent avec les bons signes conjoncturels. Noël et le Jour de l’an tombent un jeudi, prolongeant ainsi le jour férié en grand week end de quatre jours. Le box office, pour le moment, et ce malgré un premier trimestre catastrophique et un début d’automne médiocre, atteint peu ou prou les mêmes niveaux que l’an dernier. Et Noël reste la période la plus prisée pour aller en salles. L’an dernier, le seul jour de Noël avait enregistré 63 millions de $ de recettes dans les caisses des cinémas. En 2006, le chiffre d’affaires avait été de 58,5 millions de $. La tendance est à la hausse.

Inflation de sorties
L’offre aussi d’ailleurs. De sept sorties majeures (nationales) en 2005, les distributeurs ont dû composer avec dix sorties majeures en 2007 et onze cette année. Auxquelles il faut ajouter des films art et essai.
Si bien que la saison débute désormais mi-décembre. A l’instar de l’été, qui commence dorénavant début mai, la multiplication des sorties a imposé aux studios un calendrier de plus en plus précoce. Les films ont à peine deux semaines pour faire 80/90 % de leurs recettes totales. En janvier, les films oscarisables prennent le dessus.
Cette année, Hollywood mise sur des stars (Will Smith, Jim Carrey, Meryl Streep, Adam Sandler, Keanu Reeves, Tom Cruise, Clint Eastwood, Leonardo di Caprio, Jennifer Aniston…), des films en tous genres (thrillers, comédies, science fiction, cartoon, drames, …) et paradoxalement aucune suite , contrairement à l'invasion de "sequels" en été.

Au total seize films ont une chance de tout gagner ou tout perdre. Parmi les plus exposés, des films ambitieux à très gros budgets comme Valkyrie (Brian Synger - Tom Cruise) et The Curious Case of Benjamin Button (David Fincher - Brad Pitt, photo). On regardera aussi de près ce que valent les cotes de Adam Sandler, Jim Carrey, Vince Vaughn et Jennifer Aniston dans le registre de la comédie, après, pour chacun, de gros passages à vide. Certains se neutraliseront peut-être. Il est certain que les films les plus ciblés auront plus de chance dans un contexte aussi concurrentiel que des films trop généralistes.
L’autre donnée qui concentrera tous les regards sera bien entendu la réception critique et publique de films comme Gran Torino, Doubt, Defiance, Revolution Road ou Australia, qui peuvent envisager des nominations aux Oscars et, par conséquent, une durée de vie plus longue en salles…

Récession économique
Hélas, il y a aussi le problème du contexte structurel qui rend tout le monde pessimiste : l’économie, avec sa récession, une chute brutale du pouvoir d’achat, une volonté instinctive d’épargner ses dollars… D’autant que les budgets de production ont augmenté. Mais surtout, avec autant de compétition dans les salles, les studios vont devoir surenchérir dans les dépenses marketing ; de quoi mettre en péril une rentabilité immédiate des films.
Cependant, le cinéma devrait être moins touché que les spectacles de Broadway - quatre (dont "Hairspray" de John Waters, "Kamelot" des Monthy Python et "Frankenstein Jr" de Mel Brooks) ont déjà annoncé qu’ils s’arrêtaient après les Fêtes, alors que "Shrek" vient de se lancer dans l’aventure de la comédie musicale cette semaine. Les ventes de DVD et de Blu-ray pourraient plonger au profit des jeux vidéos et des consoles. Des promos incroyables sont mises en place pour vendre des blockbusters comme Batman The Dark Knight et Kung Fu Panda. La musique et les livres connaissent aussi un fort déclin.
Si Noël soulagera les producteurs de cinéma et de comédies musicales, tout le monde s’accorde à dire que l’hiver devrait être atroce…