Blockbuster ’08 : Qui est Olga Kurylenko?

Posté par vincy, le 31 octobre 2008

olgakurylenko.jpgOlga Kurylenko, d’origine ukrainienne, risque, comme souvent, de voir sa carrière au sommet avec ce 22e épisode de la série. Trois auditions auront suffit. On retiendra surtout qu’elle sera la première James Bond Girl à ne pas coucher avec l’espion britannique. Le film sortira le jour de ses 29 ans aux Etats-Unis.

D’ici là, nous saurons tout sur elle. Sa famille pauvre dans une province communiste, un appartement communautaire où vivaient oncle, tante, grands parents et cousins. « Mon enfance m’a préparée au combat » déclare-t-elle lors d’une interview dans son appartement parisien. « A 13 ans, j’ai été renversée par une voiture et j’ai dû arrêter de danser. Mais j’ai continué à jouer du piano, je prenais aussi des cours de peinture et j’ai commencé des cours d’art dramatique. J’aurais aimé faire du théâtre plus tôt, mais le professeur me trouvait trop jeune. » Telle Cendrillon, elle était vêtue comme une serpillère. La voici princesse avec de jolies robes. Grande, les yeux verts, de belles mensurations, elle a logiquement débuté comme mannequin à Moscou, apprenant ainsi l’anglais. Quelques clichés artistiques dénudés lui ont sans doute facilité le quotidien. La photo elle connaît puisqu’elle fut mariée durant quatre au photographe français Cédric Van Mol, qui lui enseigna sa langue (celle de Molière bien entendu). On la découvrit donc en couverture de plusieurs magazines parisiens et en tête de gondole de pubs pour des cosmétiques, de fringues ou de la lingerie. C’est aussi en France qu’elle débuta sa carrière d’actrice, en 2005.

Son premier film, L’annulaire, réalisé par Diane Bertrand, n’a laissé que peu de souvenirs (hormis son beau corps nu lors d’une scène torride). Elle se transforma de façon plus convaincante en vampire dans le segment Quartier de la Madeleine de Paris je t’aime. Elle y agressait Elijah Wood dans ce court fantastique réalisé par Vincenzo Natali.

On l’aperçoit ensuite dans un thriller d’Eric Barbier, Le serpent, avec Yvan Attal et Clovis Cornillac. Tout s’enchaîne avec Hitman où elle joue l’élément féminin de ce hit (100  millions de $) avec Timothy Olyphant. Cet automne, en plus de jouer les James Bond Girl revancharde, Olga est une jolie sœur tatouée dans Max Payne, face à Mark Wahlberg. Toujours dans la science-fiction, elle vient de finir Tyranny, de John Beck Hoffman. Côté action, elle continue avec Kirot.

En bonne Ukrainienne, elle marche sur les plates bandes de Milla Jovovich. « Pour réussir, il faut se battre  » affirme-t-elle.

Hollywood en a rêvé, les Américains le feront-ils?

Posté par vincy, le 30 octobre 2008

blog_president.jpgAu delà de son rôle habituel de contributeur financier pour le parti Démocrate, Hollywood a, depuis longtemps, imaginé qu’un Président des Etats-Unis pouvait être afro-américain. A quelques jours de l'élection possible de Barack Obama au poste de Président des Etats-Unis, la question est de savoir si le racisme des Américains surgira dans l'isoloir? 

L'industrie du cinéma a anticipé l’élection actuelle. Mieux il en a construit la faisabilité. Inconsciemment, les spectateurs ont enregistré que la couleur de la peau du président n’était pas forcément blanche et fripée.

Nul ne doute que le plus crédible des Présidents pour la collectivité fut Dennis Haysbert dans la série 24 heures Chrono. Mondialement connu, cette présidence tragique (2002-2004) a coïncidé avec l’émergence d’Obama sur la scène politique nationale.

Quelques années avant, Hollywood avait « vendu » un Président noir, en se reposant sur le statut noble et inattaquable de Morgan Freeman. Il fallait bien un acteur de cette trempe pour faire une révolution « visuelle ». En pleine ère Clinton, DreamWorks produit Deep Impact et se projette dans un futur proche. Quoi de plus fictif et crédible qu’un monde à venir avec un président black ?

Ce ne fut pas le premier. James Earl Jones, (la voix de Dark Vador) fut le président du film The Man (1972). Dans le film, il joue d’ailleurs le rôle du premier président noir de l’Histoire...

Au moins, sont-ils pris au sérieux. Ce qui ne fut pas souvent le cas. Les noirs n’y croyant pas eux-mêmes semble-t-il.

Le footballer Terry Crews, reconvertit dans le cinéma, incarne une parodie de Président dans Idiocracy en 2006. Tout un programme. Besson avait enrôlé Tommy « Tiny » Lister pour jouer le Président du Cinquième élément en 1997. Mais là nous étions dans une vraie science-fiction. Dans Head of State (2003), Chris Rock se prend au jeu dans une comédie parodique.

David Palmer, Tom Beck, Douglas Dilman, Dwayne Camacho, Lindberg, Mays Gilliam, … peu importe. Le Président est une icône du cinéma hollywoodien. Qu’il soit assassiné, en jupons, héros musclé, veuf… alors pourquoi pas noir ?! Si Obama était élu, nul doute que les scénaristes chercheraient à avoir encore un temps d’avance pour bousculer les préjugés et confirmer l’influence insidieuse de l’idéologie gauchiste de ces artistes qui peuplent les studios.

En France, en revanche, la figure du Président est rare au cinéma. La télévision a, une seule fois, proposé le rôle à une femme. Alors un asiate, un black ou un beur, n’y pensons même pas. Espérons que le vote Obama déverrouille l’autocensure des producteurs français.

Mon premier festival fête son premier jour

Posté par Morgane, le 29 octobre 2008

blog_mia.jpgAujourd’hui, mercredi 29 octobre, Mon premier festival (29 octobre au 4 novembre) a débuté, et en fanfare.

La séance d’ouverture a eu lieu à 15h au Cinéma des Cinéastes et pour l’occasion les petits plats ont été mis dans les grands. Les enfants étaient en effet les rois de la fête, normal me direz-vous puisque Mon Premier Festival s’adresse en priorité à ces petits bouts de chou. Séance de maquillage avant la projection, goûter à la sortie, remise de cadeaux étaient donc au rendez-vous ainsi que Karin Viard, marraine de l’événement et Jacques-Rémy Girerd, réalisateur de Mia et le Migou projeté pour l’occasion. Tous les enfants présents, ainsi que les quelques adultes également, ont alors pu découvrir en avant-première la dernière œuvre, en salles le 10 décembre, de monsieur Girerd, réalisateur également de L’enfant au grelot et La prophétie des grenouilles.

Film haut en couleurs, Mia et le Migou raconte l’histoire d’une fillette partie à la recherche de son père. Pour cela, elle doit traverser tout le pays et notamment une forêt que l’on dit remplie de Migous…Une histoire pleine de sensibilité dans laquelle la Nature et la nature Humaine tiennent les rôles principaux. Mia et le Migou fait appel à une nature luxuriante pour laquelle le décorateur aurait puisé ses influences chez Raoul Dufy. Mettant en avant le rapport de l’Homme à la Nature, thème très en vogue aujourd’hui et qui n’est pas sans nous rappeler certains films d’Hayao Miyazaki (notamment Nausicaä de la vallée du vent et Princesse Mononoké), Jacques-Rémy Girerd mêle habilement tendresse et envie destructrice de l’homme. Ainsi la morale est certes facile mais elle n’en est que plus belle et plus forte.

A la suite de cette ouverture, les spectateurs, petits et grands, pourront découvrir tout au long de cette semaine de festival un grand nombre de films divers et variés. Beaucoup d’avant-premières mais aussi un cycle « contes et légendes », le coup de cœur à Jacques Perrin, des ciné-concerts, un panorama de l’animation belge, des ateliers et la carte blanche à Karin Viard qui, en tant que marraine, a sélectionné quatre films à voir (L’enfant au grelot de Jacques-Rémy Girerd, Mon voisin Totoro d’Hayao Miyazaki, Ma vie de chien de Lasse Hallström et Grease de Randal Kleiser). De quoi bien s’occuper durant les vacances scolaires !

César 2009 : 12 courts métrages en lice

Posté par MpM, le 29 octobre 2008

Tony ZoreilLe Comité court métrage de l’Académie des arts et techniques du cinéma vient de présélectionner les douze films parmi lesquels sera désigné le César du meilleur court-métrage lors de la 34e cérémonie qui aura lieu le 27 février prochain. Dans un premier temps, les 3 800 membres de l'Académie choisiront cinq films par les douze retenus. La liste des cinq candidats définitifs sera annoncée le 23 janvier 2009. Dans un second temps, une nouvelle consultation sera effectuée pour désigner le lauréat du César. La plupart des films choisis se sont illustrés dans divers festivals au cours de l’année 2008, dont 5 présentés à Cannes.

Outre les films bardés de prix prestigieux (comme Une leçon particulière de Raphaël Chevènement, Grand Prix Unifrance à Cannes, Tony Zoreil de Valentin Potier, distingué à Rome, Prague et Clermont-Ferrand, ou encore 200 000 Fantômes de Jean Gabriel Periot, primé à Bristol et Barcelone et lutin du meilleur montage 2008), on a un faible pour le très réussi Shkizein de Jeremy Clapin (Prix découverte Kodak à la Semaine de la critique), réalisé en animation 3D, et contant les états d’âme doux amers d’un homme se retrouvant à exactement 91 cm de là où il devrait être. Une réflexion intense et métaphorique sur les troubles psychiques tels que la schizophrénie.

Pour permettre au public de visionner les films, et de se faire une idée avant la proclamation du palmarès, deux séances seront organisées au cinéma Le Balzac les 6 et 13 décembre prochains, ainsi que pendant le salon du cinéma du 15 au 18 janvier 2009. Enfin, comme chaque année, un DVD proposant les 12 œuvres sera commercialisé dans le courant du mois de décembre. L’occasion de découvrir tout un pan de la jeune production française, destinée, on l’espère, à reprendre le flambeau. Parmi les réalisateurs ayant reçu ce César par le passé, on compte en effet entre autres François Dupeyron (1985), Eric Rochant (1988), Bruno Podalydes (1993), Xavier Giannoli (1999), Delphine Gleize (2000)… Et parmi les nombreux nommés "déçus", des gens tels qu’Alain Guiraudie, Emmanuel Bourdieu (2003) ou encore Cédric Klapish (1990). Preuve que faire partie de la liste des 12 est loin d’être anodin.

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 La liste des sélectionnés

200 000 Fantômes de Jean Gabriel Periot (Envie de Tempête Productions)

La copie de Coralie de Nicolas Engel (Crescendo Films)

La main sur la gueule d'Arthur Harari (Les Films du Dimanche)

La neige au village de Martin Rit (Blue Monday Productions)

La vie lointaine de Sébastien Betbeder (Les Films du Worso)

Les miettes de Pierre Pinaud (Société Libre et Indépendante de Production)

Les paradis perdus de Hélier Cisterne (Les Films du Bélier)

Lisa de Lorenzo Recio (Local Films)

Shkizein de Jeremy Clapin (Dark Prince Productions)

Taxi Wala de Lola Frederich (Château-Rouge Production)

Tony Zoreil de Valentin Potier (Sacre Productions)

Une leçon particulière de Raphaël Chevènement (Les Films du Requin)

Fête de l’Animation : Clôture avec Michel Ocelot

Posté par Morgane, le 29 octobre 2008

Après 15 jours de festival, la Fête de l’Animation a fermé ses portes hier soir, le 28 octobre, qui coïncidait avec la journée mondiale de l’animation, fêtée cette année dans 34 pays. De plus, il y a 100 ans exactement, en 1908, se déroulait la projection de Fantasmagorie d’Emile Cohl à Paris, considéré comme le premier vrai dessin animé cinématographique. La date était donc lourde de symbolique et pour l’occasion, Michel Ocelot a alors eu carte blanche pour composer SA soirée.

Celle-ci a débuté par quelques mots de sa part. Se présentant ainsi : « Je m’appelle Michel Ocelot, je fais des dessins animés et j’aime ça. », il est rapidement passé à la présentation des œuvres choisies. La soirée de courts métrages était découpée en deux.

La première partie se composait des ses « coups de cœur » : Quidam dégomme de Rémy Schaepman, Next (Au suivant !) de Barry Purves, Haut pays des neiges de Bernard Palacios, Il était une fois un chien de Edouard Nazarov et Anna & Bella de Borge Ring. Différentes nationalités, différentes générations, différents styles et différents studios d’animation…ses coups de cœur sont hétéroclites.

La deuxième partie était un « florilège » de différentes œuvres de Michel Ocelot lui-même et a débuté par un film surprise qui n’était autre qu’un des 60 épisodes de Gédéon, un canard au long cou, « le serpent ». Puis le public a pu découvrir ou revoir avec plaisir Earth Intruders, clip que Michel Ocelot a réalisé pour Björk en 2007, Les trois inventeurs (1979), La belle fille et le sorcier (1992), Bergère qui danse (1992), Icare (1989) et La légende du pauvre bossu (1982). Michel Ocelot mélangeant de nombreuses techniques d’animation, ses courts métrages présentés en cette soirée étaient essentiellement composés de papiers découpés et silhouettes noires, technique que le réalisateur avoue avoir utilisée par manque d’argent mais technique aussi qu’il adore.

La Fête de l’Animation a donc clôt sa septième édition mais l’Afca n’en reste pas là. L’Animathèque sera présente au Forum des Images et la Fête de l’Animation reviendra l’année prochaine…

Caméra des champs : appel à candidatures…

Posté par MpM, le 29 octobre 2008

Le truc formidable avec les (dizaines de) festivals qui existent dans toute la France, c’est que nombre d’entre eux permettent aux jeunes réalisateurs, voire aux apprentis cinéastes, de participer en montrant leurs œuvres dans un cadre officiel et compétitif. Ainsi, "Caméra des Champs" (Festival international du film documentaire sur la ruralité) vient de lancer un appel à candidatures pour sa compétition documentaire. Celle-ci est ouverte à tous les documentaires produits après le 1er janvier 2004 et traitant d’un aspect propre à la ruralité.

Le festival s’est fixé pour règle de montrer les mutations des mondes ruraux. Son objectif est double : à la fois susciter "un échange sur les évolutions des paysages, sur les pratiques sociales des ruraux et néo-ruraux, sur l'impact des techniques, sur les villages et les habitats" et comprendre "comment changent les représentations que chacun peut avoir du monde rural, habitants des villes, artistes, créateurs, décideurs divers et ruraux eux-mêmes." Une volonté qui rappelle étrangement le parti pris du réalisateur et photographe Raymond Depardon, lui qui, depuis dix ans, se passionne pour les paysans de moyenne montagne dont il a fait de véritables héros modernes. La vie moderne, son troisième opus de Profils paysans, sort aujourd'hui en salles. Un exemple qui n'a probablement pas manqué de faire des émules parmi les jeunes générations. On regrettera cependant que le festival, dont la 11e édition se tiendra à Ville-sur-Yron (Lorraine) du 14 au 17 mai 2009, ait lieu en plein Festival de Cannes : de quoi limiter son impact médiatique. La ruralité mériterait, au contraire, un peu de lumière.

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Date limite pour l’envoi des documentaires : 22 février 2009
Adresse : Foyer rural de Ville-sur-Yron
Festival "Caméras des Champs"
A l'attention de Luc Delmas
54800 Ville-sur-Yron
Règlement et détails sur le site du festival.

Le Bal des lucioles & autres courts

Posté par Morgane, le 28 octobre 2008

baldeslucioles.jpgSynopsis Les petits écoliers : C’est la rentrée scolaire à l’école des insectes. Les enfants des différentes familles arrivent à l’école pour approfondir leurs connaissances di monde. Mais tous ne veulent pas rester assis derrière leur bureau et apprendre, ils préfèrent se familiariser avec leur environnement par eux-mêmes… ; Le bal des lucioles : Otis a quelques problèmes avec sa loupiote. Il tente de séduire une luciole en vue du bal de l’été qui se prépare dans la forêt, mais sans lumière scintillante ce n’est pas facile. Otis doit absolument trouver une solution pour réparer sa loupiote, sinon il ne pourra pas participer au bal… ; La nouvelle espèce : Une famille de papillons décide de partir faire un pique-nique dans la forêt. Malheureusement ils s’installent sur le passage d’un vieil homme collectionneur de papillons… ; Le magicien : Laudini le magicien fait son arrivée dans la forêt. Après avoir attiré l’attention de tous et quelques « abracadabra » plus tard, il disparait soudainement dans un épais nuage de fumée. Les habitants de la forêt se retrouvent seuls…et les biens qu’ils avaient confié au magicien pour ses tours ont disparus avec lui.

Notre avis : Tout droit sortis des studios AB de Lettonie, ces quatre courts métrages ravissent par leur simplicité, leur beauté et leur inventivité. Destinés aux plus petits, ces derniers seront enchantés par toute cette galerie de nombreux personnages, principalement des insectes, dont les attitudes et problématiques ressemblent fortement aux nôtres.

Que ce soit la luciole qui cherche à faire réparer sa loupiote pour inviter une fille au bal, les enfants papillons qui redoublent d’imagination pour libérer leurs parents ou bien encore les écoliers qui, face au danger, l’affrontent ensemble, tous ces petits personnages ont en eux une forte dose d’humanité. L’attachement à ces insectes n’en est alors que plus fort.

De plus, ces quatre films sont entièrement animés à la main, image par image. Le savoir-faire étonne et l’animation de ces marionnettes est bluffante. Poétiques et un brin magiques, Le bal des lucioles et autres courts appartiennent à cette catégorie de films qui montrent qu’il n’est pas nécessaire de faire appel à la 3D et aux toutes nouvelles technologies pour faire des films brillants et touchants.

Loft d’Erik van Looy : quand un thriller flamand captive le public belge

Posté par MpM, le 28 octobre 2008

Loft d’Erik van LooyPour son premier week-end sur les écrans belges, Loft, du réalisateur Erik van Looy (La mémoire du tueur), a attiré 126 400 spectateurs, soit plus de la moitié du total des entrées. Il se place ainsi directement en 3e position du classement annuel des films nationaux les plus populaires, juste après Moscow, Belgium de Christophe van Rompaey et Samson en Gert: Hotel Op Stelten de Bart Van Leemputten.

Loft est un thriller mettant en scène cinq hommes mariés qui découvrent, dans la luxueuse garçonnière où ils invitent leurs maîtresses, le cadavre d’une femme qu’ils ne connaissent pas. Le film, projeté sur 32 écrans, a dû bénéficier de séances supplémentaires pour répondre à l’afflux de spectateurs. Aucune sortie n'est pour le moment prévue en France de ce qui s'annonce comme le Bienvenue chez les Chtis (avec probablement moins de bons sentiments et plus de suspense inquiétant) de nos voisins belges.

Cowboy Angels : graines de violence

Posté par vincy, le 28 octobre 2008

cowboyangels1.jpg Synopsis : « Tu parles de moi comme d’un vieux truc à vendre. » Pablo, 11 ans, est livré à lui même, entre Pigalle et La Chapelle. Pendant que sa mère boit au comptoir, il passe son temps avec des jeux vidéos. Le soir, tard, ils rentrent dans la chambre d'hôtel. Un jour, sa mère le laisse seul durant un week-end, pour s'amuser avec un de ses "amants". Pablo en profite pour demander à Louis, un voyou recherché par des types qu'il a arnaqué, de le conduire chez son père, quelque part en Espagne.

Notre avis : Cowboy Angels est un blues urbain aux airs de déjà vu qui se mue, doucement, en road movie plus imprévisible. Caméra à l’épaule, Kim Massee, avec ses peu de moyens, bricole un film attachant mais, inévitablement, inabouti. Cinématographiquement, le spectateur sera davantage séduit par les plans larges donnant une atmosphère souvent juste au contexte. Mais elle sait aussi installer quelques instants de grâce dans ce monde brut. Voix éraillées, volutes de fumées, personnages à la marge : Cowboy Angels fuit le glamour et cherche à atteindre un cinéma vérité. Des voyous à la petite semaine, un gamin (Diego Mestanza) en quête du père. Le film prolonge une forme de néoréalisme où  la beauté se doit d’être intérieure.

Hélas, cela frôle parfois avec un cinéma plus amateur, semblant improvisé. L’humanité du cowboy et de l’ange tarde à se faire ressentir, et il faut supporter une forte dose d’acidité avant de se laisser tenter par cette relation agressive, gueularde, méfiante. Les Dardenne ne sont pas loin. Rien n’est zen.

Et peut-on s’intéresser à cette figure du père (Thierry Levaret), bourrée de principes (qu’il s’applique peu), érigeant le fric comme valeur suprême, où le lien qui se tisse avec le gamin est douteuse, rarement sincère, peu ouverte.

Et puis Cowboy Angels manque de piment. La musique et les ralentis n’y font rien. La dramatisation ne fonctionne pas. Certaines séquences, pas assez écrites, tombent à plat, ressemblant davantage à un reportage ou film de vacances. Pour faire vrai. La réalisatrice aurait dû être davantage inspirée par ses grands moments de vide, vertiges plus passionnants. Dès que la fiction et le romanesque s’en mêlent, le film laisse deviner ce qu’il aurait pu être. Le final au commissariat est même la séquence la mieux écrite, la plus intense.

Film de l’impasse – familiale, sociétale, économique – c’est aussi, paradoxalement, un espoir éventuel d’un cinéma à part.

Faro la reine des eaux : le poids des traditions

Posté par geoffroy, le 27 octobre 2008

faro.jpgSynopsis: Zan, enfant adultérin, retourne dans son village, plusieurs années après en avoir été chassé, afin de découvrir qui est son père. Son arrivée coïncide avec les brusques mouvements de Faro, l'esprit du fleuve, manifestations interprétées comme un signe de colère liée à l'arrivée du bâtard.

Notre avis: Le premier long métrage du malien Salif Traoré a les qualités de ses défauts. Film contemplatif qui prend le temps de filmer une nature imposant sa loi, cette plongée dans un village où rien ne semble changer demeure néanmoins sincère dans son approche. Coécrit avec Olivier Lorelle (scénariste d’Indigènes 2006), le scénario vise à confronter dans la constance des traditions un autre africain, venu de la ville, représentant la modernité et le monde extérieur. Malgré la rudesse des hommes du village, Zan, fils illégitime chassé jadis pour ce qu’il représente ne revient pas pour bouleverser une hiérarchie ancestrale mais plutôt pour amener une prise de conscience. Il veut influencer par son pragmatisme un village réfractaire à tout changement. Le réalisme du premier se verra opposer la dimension spirituelle d’une communauté phallocratique arc-boutée sur des rapports sociaux archaïques. Si deux Afrique se rencontrent, elles ne feront que s’observer. L’électrochoc d’une telle confrontation tombe à l’eau, le réalisateur n’arrivant pas suffisamment à bousculer une narration pourtant très thématique.

L’entrelacement entre modernité et tradition se fait dans la langueur d’un fleuve aux remous bien trop imaginaires. Filmé avec sobriété et sens du cadrage – les plans visages sont remarquables d’intensité – nous nous laissons embarquer dans un rythme peu prégnant dont le classicisme d’école n’arrive jamais à se départir d’un décor pesant, étouffant, réducteur. Rudes et serrés les silences s’accordent à la nature et se laissent guider par des lois divines qu’il ne faut pas contredire. Parfois proche du documentaire, la fiction imaginée par Traoré tarde à prendre son envol. Classique, son cinéma en deviendrait presque obsolète à trop vouloir se laisser bercer par la rive d’un fleuve capricieux. Si par moment le cinéaste esquisse une révolte (les femmes prennent un temps le pouvoir), élabore une critique sur les méfaits d’une société trop rigide instigatrice d’exclusion et de frustration, l’aspect fabuliste du réalisateur ruine les velléités politiques symbolisées par le fils Zan. Cette dichotomie entre Zan et le village dans sa constituante masculine affaiblit un film volontaire aux images parfois évocatrices.

Au final, saluons la démarche d’un metteur en scène conscient du rôle politique et social du cinéma qui, malgré son souci de vérité dans la confrontation, manque un peu d’âme et d’engagement de mise en scène.