La 3D, nouvelle recette miracle du ciné?

Posté par vincy, le 31 juillet 2008, dans Actualité, société, Business, Projet, tournage, exploitation, salles de cinéma.

cinema3d.jpgLe succès de Voyage au centre de la terre, d'Eric Brevig, est de bon augure. Lors de sa première semaine d'exploitation en France, près de 28% de ses entrées ont été enregistrées dans les salles qui le diffusaient en relief. Aux Etats-Unis la proportion était de 57% ! Evidemment, ce n'est pas nouveau : on pourrait ajouter les succès continus des films en 3D à la Géode. Géants des profondeurs et Dinosaures, qui, chacun, ont attiré plus de 60 000 spectateurs dans une seule salle. Mais avec 33 copies et 87 000 spectateurs en une semaine, l'adaptation de Jules Verne fait entrer le 3D dans le cinéma de masse.

Techniquement c'est au point. Cinématographiquement, on en est à l'exploration, l'invention d'une grammaire nouvelle. Brevig a eu l'intelligence de ne pas succomber à la profusion des effets habituels en se concentrant sur une mise en scène classique, en jouant notamment sur l'arrière plan. De Spielberg et Jackson (Tintin) à Cameron (Avatar), tous vont s'y mettre à Hollywood. La plupart des premiers projets à éclore sont des films d'animation (L'âge de glace 3, Monstres contre Aliens, Cars 2, Coraline...). Mais dès le début 2009, on pourra souvent frissonner d'horreur ou sursauter en 3D : The Dark Country, de Thomas Jane, My Bloody Valentine, de Patrick Lussier, Piranha, d'Alexandre Aja. Le 24 juillet 2009, dans un an, la 3D débarquera définitivement dans l'ère des blockbusters avec G-Force, de Hoyt Yeatman, avec Nicolas Cage, Penélope Cruz et Steve Buscemi dans les rôles principaux.

Mais pour le moment, la production est limitée : d'abord à cause des coûts puisque la plupart de ses films - dessin animé ou action - sont généralement de gros budgets ; ensuite parce que le circuit de distribution est limité. En France, à peine 140 salles sont équipées. Pas de quoi sortir un Astérix.

Tandis qu'à Hollywood, tous les grands cinéastes affirment que c'est la première grande innovation technologique du cinéma depuis l'invention du cinéma en couleur (fin des années 20) et le format cinémascope (1953), en France, aucun projet hors animation n'existe. Comment dans ce cas convaincre d'investir 45 000 euros dans un projecteur ? Pour l'instant, les réseaux CGR et Kinépolis ont pris les devant. A Paris, le MK2 Bibliothèque est aussi équipé.

L'objectif pour les studios américains, et on le perçoit bien à travers la programmation des films à venir, c'est d'attirer de nouveau les jeunes dans les salles, et voir des films qui, même piratés, n'ont pas le même intérêt sur un écran en relief.

On en revient à la mutation des salles de cinéma en salles de spectacles et d'événements, avec des services personnalisés. Mais avant il faudra que tous les grands réseaux soient équipés et surtout que l'on résolve le casse-tête des lunettes. Au MK2 Bibliothèque, le spectateur de Voyage au centre de la terre doit attendre... Car il faut récupérer les lunettes de la séance qui précède, servir les lunettes à la séance présente, et vérifier si les lunettes fonctionnent correctement. Le tout en payant pour leur usage unique. A quand les lunettes à soi, qu'on amènerait de chez soi ? Sans compter qu'elles pèsent leur poids.

Ce ne sont que les balbutiements et pour que la 3D ne reste pas à l'état de gadget, il faudra bien assurer le spectacle et proposer des films trippants. Toujours est-il que les Français se réveillent. Le CNC vient de dégager des moyens financiers pour que les productions françaises puissent investir dans cette technologie. Ainsi le film d'animation Occho Kochoï a reçu 60 000 euros d'aide aux Nouvelles Technologies en Production.

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commentaires2 commentaires
  1. Posté par MpM, le 1 août 2008 à 11:30

    Et la concurrence arrive déjà de Hong Kong. La maison de productions d’effets spéciaux Centro Digital Pictures (Shaolin soccer, Kill Bill) se targue de maîtriser la technologie 3D la plus récente, tournée avec deux caméras, et promet « une expérience d’immersion, avec des couleurs vives et des images plus vraies que nature », grâce à la technologie numérique.
    Le studio envisage déjà des applications dans le cinéma d’horreur, d’aventures ou d’action (bien évidemment le kung-fu) mais aussi dans les films dramatiques. Le premier long métrage hongkongais entièrement réalisé avec cette technologie pourrait ainsi être terminé fin 2009. Reste, comme partout ailleurs, à équiper les salles avec des écrans compatibles…

  2. Posté par PETSSSsss-, le 4 août 2008 à 15:04

    A noter qu’on n’a toujours pas trouvé de nouvelle technique 3D pour apporter de la profondeur au scénario…

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