AFI (4). Gangster : Coppola surpasse Scorsese

Posté par vincy, le 27 juin 2008

godfather.jpgContre toute attente, on attendait un Scorsese. Allez savoir pourquoi. Les affranchis (2e) pourtant ne déméritent pas. Mais même l’acteur fétiche Robert de Niro se voit contester sa suprématie dans le secteur par James Cagney et surtout Al Pacino (trois films sur dix). Le véritable boss du genre est Francis Ford Coppola. Le Parrain est considéré comme l’un des cinq meilleurs films de l’histoire du cinéma américain, et domine largement le reste du classement. Plus fort, sa suite, Le Parrain II, est 3e. Avec Scarface (1983), cela fait donc trois Pacino. Ironiquement c’est aussi dans ce classement qu’on trouve un remake (Scarface) et son original (1932). Un genre qui finalement a toujours su se renouveler puisque, de 1931 (Little Caesar, L’ennemi public) à 1994 (Pulp Fiction), en passant par Bonnie and Clyde (1967), le voyou a toujours eu son heure de gloire, entre film noir et opéras macabres, avec des films au style singulier et marquant.

Notre avis : Impressionnant et gonflé, Le Parrain a fait la transition entre deux époques d’Hollywood, et reste le gardien du temple.

Prochain épisode : la science-fiction ou la revanche de Kubrick

Nouveauté : abonnez-vous à nos flux rss

Posté par MpM, le 26 juin 2008

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AFI (3). Fantastique : la domination d’Oz

Posté par vincy, le 26 juin 2008

oz.jpgAujourd’hui très prisé, le rayon fantastique n’a, selon l’AFI, qu’un seul récent film digne d’être dans les dix meilleurs, Le seigneur des anneaux. Deuxième du classement, il fait la « nique » à Harry Potter (absent). Trois autres films « relativement récents » s’invitent dans le club des 10 : Jusqu'au bout du rêve (avec Kevin Costner) et deux comédies, Big (avec Tom Hanks) et Un jour sans fin (avec Bill Murray). Le fantastique aurait donc connu son âge d’or entre 1933 (King Kong) et 1950 (Harvey). Ce qui fait d’ailleurs deux films avec James Stewart (en plus de Harvey, le classique La vie est belle, 1947). Il est assez logique de retrouver en tête du Top 10, Le Magicien d’Oz (1939), qui s’accapare tous les prix d’excellence des listes de l’AFI depuis 10 ans. Une domination sans partage possible…

On constate aussi la présence de deux des films les plus anciens de tous les autres classements de l’AFI avec Le voleur de Bagdad (muet) et King Kong (1933). Deux manières de voir le fantastique : le rêve ou l’horreur. C’est peut-être pour cela que cette liste laisse sur sa faim, un peu bancale.

Notre avis : Inventif et audacieux, Le magicien d’Oz fait oublier quelques aberrations et quelques omissions.

Prochain épisode : le film de gangsters, suite et remake

Blockbusters ’08 : Qui est Patrick Dempsey ?

Posté par Claire Fayau, le 25 juin 2008

patrickdempsey.jpgMesdames, vous connaissez certainement la réponse. Messieurs, sa tête vous dit quelque-chose. Peut-être l'avez vous en couverture d'un magazine TV ou sur les affiches de cinéma, toujours charmeur?

Patrick Dempsey, c’est son nom, est présenté comme le nouveau George Clooney, avec peut-être la cool attitude en moins. Plus sage, carrément rangé, un zest plus banal. Pourtant, comme George, il se fait remarquer dans des séries TV, dont une qui se passe à l’hôpital (77 épisodes à date)… Le fantasme de la blouse blanche. Comme George, il a les cheveux bruns, avec quelques fils d’argent dedans. Comme George, il a attendu la quarantaine pour connaître la célébrité, oubliant ainsi ses mésaventures de jeune premier. Mais là encore le 7e art de Clooney croisait Tarantino et Soderbergh quand celui de Dempsey est plus proche de la comédie romantique formatée. Autre différence, le regard : si George a le regard velouté, celui de Patrick est azuré, tel un husky en plus intelligent.

Après s'être formé dans une troupe de son Maine natal, l'acteur se produit dans une représentation à San Francisco au début des années 80 de la pièce gay "Torch Song Trilogy" puis part en tournée pendant un an dans la production toute aussi homo "Brighton Beach Memoirs". Il devra attendre d’être engagé au Seattle Grace Hospital en 2005 dans la série de l'année sur ABC, Grey's Anatomy. Pour devenir une vedette mondiale.

Au cinéma, il fait une première apparition en 1985 dans la comédie Heaven Help Us qui reste, selon beaucoup, son meilleur film. Tour à tour il sera lycéen dans L'Amour ne s'achète pas (1987), livreur de pizza dans Loverboy (1989), rebelle dans Coupé de Ville (1990), gangster dans Les Indomptés (1991)... Il interprète les étudiants fou-fou dans Avec les félicitations du jury, puis enquête sur les meurtres de Scream 3 (2000). Après avoir été fiancé malheureux de Reese Witherspoon dans Fashion victime (2002), il trouve un rôle plus dense Ecrire pour Exister (avec Hilary Swank).

Toujours faire-valoir, son statut de vedette de vidéo-club changera avec son premier gros hit au box office : Il était une fois lui permet d'occuper le rôle principal de prince charmant dans la vie réelle. Avec Le Témoin amoureux, comédie banale, il prouve juste qu’il est capable d’attirer un public lors de sa première semaine de sortie. Mais tant qu’il sera docteur, il aura du mal à se faire une vraie place au cinéma…

AFI (2). Animation : le trust Disney

Posté par vincy, le 25 juin 2008

snowwhite.jpg9 sur 10. Le groupe Disney occupe neuf des dix places du classement « animation » de l’AFI. Seul Shrek (DreamWorks SKG, 2001) sauve l’honneur de la diversité. Avec seulement trois films en 3D (les deux autres étant signés Pixar : Toy Story et Finding Nemo), et en l’absence de Roger Rabbit, le genre fait la part belle aux « classiques » : Blanche Neige, Pinocchio et Bambi forment le trio de tête ; et avec Fantasia, cela fait quatre des cinq meilleurs films qui sont les premiers longs métrages d’animation (avant 1942!)… Hormis, Cendrillon, il faudra donc attendre La belle et la bête puis Le Roi Lion pour que Disney retrouve une forme de qualité « légendaire ». Deux films « conçus » par Jeffrey Katzenberg, le « k » de DreamWorks SKG. Clairement la popularité a parfois primé au détriment de l'originalité.

Notre avis : Spectaculaire et moderne, Blanche Neige est reine et n’a pas à craindre de coup d’état durant de nombreuses années …

Prochain épisode : le fantastique dominé par un magicien

Blockbusters ‘08 : Qui est Ben Barnes ?

Posté par MpM, le 25 juin 2008

Ben BarnesMais qui se cache derrière le beau Prince Caspian, héros du deuxième volet des Chroniques de Narnia ? Si ce grand brun propret, distingué et assez inoffensif semble avoir été spécialement choisi pour répondre aux critères esthétiques des jeunes adolescentes, il est pourtant loin d’être arrivé par hasard sur les plateaux de cinéma. Sur scène depuis l’âge de 15 ans, il a en effet étudié l’art dramatique à la Kingston University et fait partie du National Youth Music Theatre. Il a notamment été plébiscité dans la pièce à succès The history boys où il interprétait un manipulateur séduisant.

Au cinéma, on l’a découvert en héros naïf et fantasque dans Stardust, le mystère de l’étoile, où il partait déjà à la découverte d'un univers  fantastique, avant de séduire rien de moins qu'une jolie princesse captive. Un rôle bien moins étoffé que celui du Prince Caspian, réfugié à Narnia après une tentative d’assassinat, qui devient le grand rival de l’aîné des enfants Pevensie et le chevalier servant de sa sœur, mais qui l'inscrit dans un certain registre. Et ce n’est peut-être pas son prochain film (Easy virtue de Stephan Elliott, avec Jessica Biel et Colin Firth) qui lui permettra de beaucoup changer puisqu’il s’agit d’une comédie romantique adaptée d'une pièce de Noël Coward dans laquelle il interprète un jeune marié en lutte contre ses parents...

Forbach : la vie pas rêvée d’un ange.

Posté par vincy, le 24 juin 2008

forbach.jpgProjections de fin d’année à la Femis. C’est rafraîchissant en ce début d’été. Des courts métrages (avec une économie de courts métrages) par des étudiants, cela peut donner un avant-goût du cinéma de demain. Ce lundi 23 juin, nous étions entassés dans une salle pour voir Forbach.

Le film de Claire Burger s’inspire d’une histoire vraie autour d’un jeune comédien, Samuel Theis - naturel, troublant et éblouissant -, sa ville d’origine, sa famille. Un frère paumé, presque dépressif, encaissant le destin, aspirant à être consolé. Une mère en pleine déchéance, fusionnelle et autodestructrice, se noyant dans l’alcool pour ne pas finir seule. Le jeune comédien est «une star » dans cette ville reculée et abandonnée à cause de la mondialisation. Il y revient pour faire un peu de pédagogie, recevoir une médaille, profiter de sa famille. La célébrité semble faire briller les yeux des autres, le place dans la lumière, alors que tout est sombre autour, tout s’effondre. Si chacun l’admire, veut y voir la preuve que la fatalité n’existe pas, le réel le rend normal, impuissant, enchaîné à ce passé sordide.

Pourtant il n’y a rien de glauque. La caméra de Claire Burger est pudique, ne s’impose jamais, préfère l’angle sensible et familier à l’esbroufe du pathos. Par petites touches, où le bonheur illusoire n’est jamais loin du drame si peu spectaculaire, elle propose un portrait d’une famille, qui n’a rien de bourgeois ou de précaire. Ni Le Quesnoy, ni Groseille. Dans un décor grisâtre de béton et de bitume, avec une musique volontairement ringarde, Forbach impose une histoire brute et humaine, profonde et tendre, qui bouleversera lors de son final sobre et amer. Un film poignant qui rappelle les cinémas de Pialat et Zonca. En espérant que cela lui fasse pousser des ailes pour un premier long métrage…

Sous le soleil du Festival de Cannes, cet essai s’est joliment transformé en roman, puisqu’il a reçu le 2e prix de la Cinéfondation...

Films sous les étoiles, des voitures et des travellings

Posté par vincy, le 24 juin 2008

La cinquième édition de Films sous les étoiles se tiendra au Parc de Saint-Cloud du 26 au 28 juin. Dédiée à l'automobile "star de cinéma", il est d'ailleurs plus facile de rejoindre les lieux en voiture qu'à pied ou en transports en commun...

Au programme Miss Daisy et son chauffeur, Les choses de la vie, Un homme et une femme, Duel, Voyage surprise, Taxi Driver, Thelma et Louise, Speed, Cars, La dernière cavale, Fast and Furious, Godlfinger, Christine, Jours de tonnerre. De course ou amphibie, parlante ou rockeuse, objet de désir ou révélateur d'égo, cercueil ou championne, la bagnole a toujours été une vedette idéale pour l'art du mouvement. Mais quid d'un film muet avec les premières Ford T, de la poursuite légendaire de Bullitt ou des 24 heures du Mans avec Steve McQueen, de cette merveilleuse Coccinelle et ses courses improbables, de La fureur de vivre ou de La plus grande course autour du monde, de Voyage à deux ou du Fanfaron, du Grand embouteillage ou du récent Speed Racer?

La programmation permet, malgré tout, de revoir ou découvrir de grands classiques signés Spielberg, Carpenter ou Scorsese. Et d'oublier, le temps d'une projection, que tout cela consomme beaucoup d'essence et pompe bien les portefeuilles. Comme la cigarette, l'automobile risque un jour d'être un objet fétichiste et nostalgique du 7e art.

Jeu Concours : des places pour Capitaine Alatriste

Posté par vincy, le 24 juin 2008

alatriste.jpgCréées en 1996, Les aventures du Capitaine Alatriste, Diego de son prénom, ont fasciné des millions de lecteurs dans le monde. Arturo Pérez-Reverte a imagine une série de romans digne des plus grands personnages littéraires. Six romans ont déjà été publiés, quelques autres sont prévus.

Agustin Diaz Yanes (Sans nouvelles de Dieu) a séduit 3 millions de spectateurs espagnols avec l’adaptation cinématographique qui a reçu 15 nominations aux Goyas. Incarné avec fougue et vigueur par Viggo Mortensen (Le seigneur des anneaux), le Capitaine Alatriste conquiert les écrans français le 25 juin.

Ecran Noir vous fait gagner 10 places de cinéma pour vous immerger dans l’Espagne impériale du XVIIe siècle.

Il suffit de répondre à cette question : quel autre célèbre roman de Perez-Reverte a été adapté par Roman Polanski au cinéma ?

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Au bout de la nuit : sombre perdition

Posté par geoffroy, le 24 juin 2008

streetkings_keanureeves.jpgSynopsis: Tom Ludlow est le meilleur détective de l'Ad Vice, unité spécialisée de la Police de Los Angeles. Son supérieur, le capitaine Wander, ferme les yeux sur ses procédés souvent "hors normes" et le protège lors de l'enquête interne menée par le capitaine Biggs. Accusé à tort du meurtre d'un collègue, Ludlow doit lutter seul contre le système corrompu pour prouver son innocence.

Notre avis: La caution d’un grand nom au scénario – James Ellroy en l’occurrence – n’est pas toujours synonyme de qualité et encore moins de réussite. Référence avouée à la situation des flics de Los Angeles peu après les émeutes de 1992 qui firent 32 morts, Au bout de la nuit actualise une réalité sociale toujours aussi tendue et tente vainement d’investir des thématiques fortes comme la corruption policière, le fonctionnement du LAPD (Los Angeles Police Departement) et ses unités d’élite, le maintien de l’ordre et les tensions entre flics. Louable dans l’intention, inexistant à l’image.

Le réalisateur David Ayer (antérieurement scénariste de polars cyniques) est incapable de structurer un polar subtil faisant l’état des lieux d’une police à bout de souffle dépassée par des évènements extérieurs de plus en plus violents. Pire, il ne creuse pour ainsi dire jamais dans cette quête jusqu’au-boutiste d’un flic, Tom Ludlow (Keanu Reeves, plutôt bon), détruit aux méthodes expéditives. Polar noir gonflé à la mauvaise testostérone, Street Kings – titre anglais bien plus révélateur – survole tous ses enjeux pour devenir une vulgaire démonstration de force où l’épate se veut le fondement cinématographique d’une narration poussive. En clair, David Ayer en met plein la vue mais oublie en cours de route d’ancrer ses personnages dans une fonction et une psychologie qui auraient apporté ce brin de substance qui fait cruellement défaut au film. C’est un peu comme s’il suffisait de flinguer, de corrompre, de boire ou sniffer pour réaliser un film tendu et fort sur les violences urbaines, la corruption des institutions et les différentes formes de dépendances. Un peu plus de sinuosité n’aurait pas fait de mal à cet archétype mal dégrossi de film noir trop linéaire dans son traitement et son regard critique.

Cette direction scénaristique enferme l’immersion de Tom Ludlow dans la caricature et lisse jusqu’à l’os des axes de lecture pourtant pertinents. Rapports hiérarchiques, relation à la rue, démêlé avec les "bœufs carottes" made in USA ne sont ni magnifiés, ni développés, ni en interaction. Le film ne nous apprend rien sur l’institution que l’on ne sache déjà, tout en verrouillant son récit sur le mode esbroufe et révélations sans consistance. Il suffit de voir la psychologie du personnage interprété par Forest Whitaker pour en être assuré. L’emphase est telle qu’il frise à chaque plan le ridicule. A force de persévérance, il fini par le trouver à la fin du métrage dans un climax aussi absurde que grossier. Ne parlons pas de ce dernier plan saugrenu digne d’un film de super héros à la "Spider-Man" (sic).

David Ayer accouche sans nul doute d’un film basique assez bien photographié où le anti-héros devient un peu vengeur, un peu sauveur, un peu manipulé, mais seule réponse aux problèmes de corruption et de violences urbaines. La déraison l’emporte sur la cohérence et la violence engendrant la violence, la police de Los Angeles se voit dans l’obligation d’y répondre par la violence. Le monde est ainsi fait et Keanu Reeves étant Keanu Reeves, il aura le dernier mot et l’honneur sauf. Un conseil. Si vous voulez voir – ou revoir – un vrai grand film sur la corruption policière, faites un détour chez Mister Serpico.