Raz de marée sur le cinéma d’Asie centrale

Posté par MpM, le 5 juin 2008, dans Cannes, Courts métrages, Festivals.

Cinéma d’Asie centraleL’Asie centrale serait-elle le nouvel eldorado cinématographique ? En tout cas, à force de mettre des films kazakh sur le devant de la scène (Mongol de Sergueï Bodrov en lice pour l’Oscar 2008 du meilleur film étranger, Tulpan de Sergey Dvortsevoy récompensé lors du 61e festival de Cannes) ou de proposer des rétrospectives tadjikes (lors du dernier Festival de Vesoul), il semblerait bien que le grand public ait fini par se laisser séduire. Mardi, à la Maison d’Europe et d’Orient de Paris, c’est ainsi une foule compacte et diverse qui se pressait pour assister à la soirée Cinéma du "Printemps de Paris 2008" (Festival de création indépendante en Ile-de-France et en Europe de l'Est) composée de deux programmes de courts métrages réalisés par de jeunes réalisateurs indépendants du Kirghizstan, Ouzbékistan, Kazakhstan, Tadjikistan et Afghanistan.

Au menu, des films qui sont presque tous fortement ancrés dans la réalité de leur pays, abordant avec plus ou moins de bonheur de grands thèmes sociaux comme l’intégration (Coup au but de Ruslan Pak, Ouzbékistan, qui met en scène un petit garçon coréen ne parlant pas russe), la pauvreté (Tout va bien de Akjol Bekbolotov, Kirghizstan, sur de jeunes enfants vivant dans la rue) ou encore l’éclatement de la famille (La Voyageuse de Shukhrat Karimov, Ouzbékistan, évoquant le sort des parents âgés abandonnés par leurs enfants). Pas de chef d’œuvre à l’horizon, mais des courts métrages aboutis qui ont presque tous quelque chose à défendre, que ce soit un ton personnel, une intrigue originale ou un scénario bien construit.

Assez curieusement, les réalisateurs ont en commun de privilégier l’humour et la légèreté, même sur les sujets les plus plombants, mais aussi d’avoir recours presque systématiquement à un symbolisme sursignifiant (et de fait lourdingue) ainsi qu’à une musique tonitruante qui parasite la sobriété de la mise en scène. En un mot, ça pêche souvent par manque de subtilité… Ce qui n’empêche pas de dévoiler une certaine réalité sociale et humaine, en offrant notamment un aperçu quasi documentaire des rues et des villes où ont été tournés les films. Instructif, dépaysant et tendance, donc.

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Séance de rattrapage à la Maison d’Europe et d’Orient le 26 juin à 20h
3 passage Hennel
75 012 Paris
Entrée libre
Réservations/ Informations : 01 40 24 00 55

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