Les Winx très loin du conte de fées

Posté par Morgane, le 26 mars 2008

Grâce à un succès volant bien au-delà des frontières italiennes, Winx Club débarque très prochainement (2 avril) dans les salles obscures. Ces six petites fées, fraîchement sorties de l’école de Magie d’Alféa, doivent désormais, accompagnées bien évidemment de leurs preux chevaliers, défendre la Dimension Magique du Mal qui la guette.

Avec un scénario léger, des aventures aussi attendues que leurs issues, une 3D léchée mais dans laquelle les personnages ressemblent plus à des poupées barbie qu’à des être humains, la nouvelle grande aventure des Winx se déroule sur fond de guerre entre le Bien et le Mal d’où le Bien, l’Amitié et l’Amour sortent assurément vainqueurs. De plus, les dialogues se suivent et se succèdent donnant de grandes leçons de morale sur un ton des plus niais. « Ecoute ton cœur et tu verras que tout reviendra possible » fait écho à « quoiqu’il arrive, vous serez toujours mes meilleures amies pour la vie », « je dirige mon destin, j’ai l’avenir dans mes mains » ou bien encore « je ne suis pas à court de vernis, moi, la reine de la mode ».

D’aucuns me diront que le film s’adresse aux enfants. Certes, mais c’est bien là le problème. Les propos du film devraient viser les adolescents, les jeunes adolescents à la rigueur. Mais le public touché par la folie des Winx est celui du primaire, de l’école maternelle même. Ces petites fées magiques font fureur dans les cours d’école. Outre la force de l’Amitié, le message délivré à ces tout-petits (plus particulièrement ces toutes-petites car le film s’adresse principalement aux petites filles) est loin d’être de leur âge. Dans l’imaginaire, les fées ont toujours été belles, parfois même un peu sexy (La fée Clochette de Peter Pan par exemple). Mais ici, elles sont plutôt aguichantes : jupes courtes, décolletés plongeants, talons hauts… Chez les Winx, l’apparence semble et est primordiale. Stella en est le stéréotype même pour qui il faut être à la pointe de la mode, passer son temps à faire les boutiques, à se regarder dans le miroir et se recoiffer en plein combat contre les forces du Mal, car une Winx ne saurait être parfaitement belle, même lors d’un combat. Dans une société déjà très consumériste, voilà donc le message que l’on souhaite faire passer aux acheteuses de demain…

Le scénario s’invite à l’école

Posté par mp, le 26 mars 2008

"Un grand bonheur !" C’est ce qu’a ressenti Julien Lilti, 28 ans, lorsque son scénario a été récompensé par le Festival, l’année dernière. "Une expérience très forte." Passionné de cinéma depuis sa plus tendre enfance, ce jeune scénariste a remporté le 2e prix du Jury Jeune, ainsi qu’une mention du Grand Jury. "C’était la première fois qu’un scénariste du Marathon remportait deux prix la même année." Idéal pour la "confiance". Idéal aussi pour gagner un séjour dans une résidence d’écriture à Vendôme. Il a pu y retravailler le scénario primé, Long Courrier . Mais cette année, c’est pour présenter Pax Romana, son nouveau long métrage, qu’il est "impatient de revenir". Entre temps, il est devenu professionnel et "arrive à en vivre".

S’il se réjouit de revenir à Bourges cette année, c’est "pour le plaisir, pas avec des arrière-pensées professionnelles". Pour lui, le Festival de Bourges, c’est "tout sauf un marché ou un speed-dating". C’est ce qui lui donne "une spontanéité et sa fraîcheur qu’on ne retrouve pas ailleurs". Bourges, c’est avant tout "une vraie rencontre autour de l’amour du cinéma", avec un public "pas forcément facile".

Exigeants, les enfants le sont aussi. Surtout depuis qu’il leur donne "des armes pour aborder les films". Pour la deuxième année consécutive, il s’est transformé en professeur d’éducation à l’image, dans le cadre de "Tout est langage". Cette action culturelle, menée par le Festival en direction des scolaires, a "pris beaucoup d’ampleur". au cours du mois de mard, il a ainsi pu partir à la rencontre de près de 800 enfants de 8 à 18 ans à travers la région. De cette mission, il retire surtout "la satisfaction de sentir qu’ils ont été intéressés". Il a ainsi pu les sensibiliser au "scénario comme élément primordial de la production d’un film". Ce travail en amont se concrétisera pendant le festival avec la projection de deux films d’animation. U pour les plus jeunes, Persepolis pour les plus avertis. "Avec les lycéens, on peut aller loin. Surtout en option audiovisuel !" Cependant, "les souvenirs les plus marquants, c’est avec les petits" qu’il les partage. Et en particulier ceux de l’école rurale de Saint Caprais (Cher), des élèves, aujourd’hui en CM2, qu’il avait déjà rencontrés l’année dernière. A son retour cette année, surprise : "Chaque enfant m’avait préparé un petit scénario !"

Dans le cadre du Quotidien du Festival, par Rudi

Qu’est devenu le lauréat du précédent festival de Bourges ?

Posté par mp, le 26 mars 2008

Un jour, dans une rue inconnue, Pierre aperçoit Laurent, son ami, qu'il n'a pas vu depuis des mois. Il veut lui dire bonjour. Mais Laurent passe son chemin sans paraître le reconnaître. En rentrant, Pierre en parle à Anne. Mais Anne, très émue, lui rétorque que c'est impossible, il ne peut pas avoir vu Laurent, pour la simple raison que... La suite ? C’est à vous de l’imaginer. Nous sommes en 2007, comme Gilles Charmant vous faites partie des 26 marathoniens sélectionnés par le Festival des scénaristes de Bourges. Vous avez 48h pour achever le scénario. A vos plumes, prêts ? Notez !

Cela fait aujourd’hui pile un an que Gilles Charmant a couru le marathon des scénaristes. Il est arrivé en haut du podium et s’est vu remettre le Mathias d’or. Il a dormi 3 heures à tout casser, il est resté dans la même salle pour écrire, et a échangé ses idées lors des pauses café avec les autres marathoniens. Pas une ambiance de compétition. Plutôt "une ambiance de bac : un sujet tombe, il faut écrire, aller à l’essentiel, spontanément". Depuis, il a posé le Mathias d’or sur son bureau. Impossible d’oublier le Festival : "Le prix m’a fait vraiment plaisir, c’est un moment de bonheur de voir son scénario lu sur scène". Très rapidement un producteur l’a appelé pour tourner le court-métrage. France Culture aussi l’a contacté pour une pièce radiophonique. Actuellement, il gomme un peu son scénario, rajoute des éléments, rature, écrit, efface, réécrit. Il concocte une nouvelle version pour le tournage qui débute en octobre prochain. Une vraie reconnaissance pour ce scénariste qui a appris sur le tas la fabrication d’un film, de l’écriture à la réalisation. Il avoue préférer "le montage, une fois que tout est fait, mettre la musique en accord avec le film". Mais au-delà du prix, il a apprécié l’esprit du Festival, "qui traite bien les scénaristes alors qu’il y a un certain mépris à leur égard". Ils sont dans l’ombre et pourtant "ils peuvent bloquer tout le système, comme on l’a vu récemment avec la grève des scénaristes aux Etats-Unis".

Une question nous brûle les lèvres… Pourquoi ? Pourquoi est-il impossible que Pierre ait vu Laurent dans la rue ? Gilles Charmant nous souffle la réponse dont seul lui à le secret : "Parce que Laurent n’existe pas, c’est un personnage créé de toute pièce par Anna, dans ses rêves… "

Dans le cadre du Quotidien du Festival, par Apolline.